Les pays du G20 lancent un fonds pour se préparer aux futures pandémies

Shinta Widjaja Kamdani, présidente du B20 Indonésie, prononce un discours lors de l'ouverture du sommet du B20 dans le cadre du dialogue du G20, à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 13 novembre 2022. (AFP)
Shinta Widjaja Kamdani, présidente du B20 Indonésie, prononce un discours lors de l'ouverture du sommet du B20 dans le cadre du dialogue du G20, à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 13 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Dimanche 13 novembre 2022

Les pays du G20 lancent un fonds pour se préparer aux futures pandémies

  • Ce fonds est considéré comme l'une des rares avancées attendues à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui s'ouvre mardi sur l'île indonésienne de Bali
  • Les Etats-Unis ont contribué à hauteur de 450 millions de dollars, soit près d'un tiers du total

NUSA DUA: Les grandes économies du G20 ont annoncé dimanche, en amont de leur sommet en Indonésie, un fonds de 1,4 milliard de dollars pour se préparer aux futures pandémies, une somme jugée insuffisante par le pays hôte de la réunion.

Lors d'une conférence de presse, le président indonésien Joko Wikodo a expliqué que ce fonds, auquel participent 24 pays, membres ou non du G20, vise à "éviter une pandémie et à s'y préparer".

"Mais ce n'est pas suffisant", a déclaré M. Widodo, estimant que 31 milliards de dollars seraient nécessaires. "Nous devons nous assurer que la communauté puisse résister à une pandémie. Une pandémie ne peut plus prendre des vies et casser les articulations de l'économie mondiale".

Qui participe au sommet du G20?

Les chefs d'Etat ou de gouvernement des plus grandes économies mondiales se retrouvent mardi et mercredi sur l'île indonésienne de Bali pour un sommet du G20 assombri par la guerre en Ukraine.

Voici une liste des dirigeants attendus.

Joe Biden

Le président américain arrive au sommet avec l’objectif de réaffirmer le leadership américain et de rallier les Occidentaux derrière les efforts de Washington pour isoler la Russie en réponse à la guerre en Ukraine.

En prélude, il va rencontrer lundi le président chinois Xi Jinping pour la première fois depuis son entrée à la Maison Blanche.

Les deux hommes ont de nombreux sujets à aborder, après une aggravation des tensions sur le commerce, les droits de l'Homme dans la province chinois du Xinjiang et le statut de Taïwan.

Xi Jinping

Le sommet du G20 est un retour en fanfare sur la scène diplomatique pour Xi Jinping qui entame un troisième mandat à la tête de la deuxième plus grande économique mondiale.

Outre un entretien avec son homologue américain, il doit aussi rencontrer le président français Emmanuel Macron, moins de deux semaines après avoir accueilli le chancelier allemand à Pékin.

Sergueï Lavrov

Le ministre des Affaires étrangères russe dirigera la délégation venue de Moscou après la décision de Vladimir Poutine de ne pas se rendre à un sommet qui l'aurait exposé à une salve de critiques de ses homologues.

Le Kremlin a expliqué l’absence de Vladimir Poutine par une question d’agenda. En juillet, Sergueï Lavrov était parti au milieu d’une réunion des chefs de la diplomatie du G20 après des attaques nourries contre l'invasion de l'Ukraine.

Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien, dont le pays n’est pas membre du G20, participera au sommet virtuellement à l'invitation de l’Indonésie. Il devrait appeler les grandes puissances à renforcer leur réponse face à l’invasion de son pays par la Russie.

Dirigeants de l'UE

Le président français Emmanuel Macron participera au sommet et doit rencontrer à son tour le président chinois Xi Jinping. Le chancelier allemand Olaf Scholz qui dirige la plus grande économie de l’Union européenne sera sur place, tandis que l’Italie sera représentée par la nouvelle Première ministre Georgia Meloni, issue d'un mouvement post-fasciste, et l’Espagne par son Premier ministre Pedro Sanchez.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel renforceront la présence européenne au sommet.

Rishi Sunak

Le Premier ministre britannique, entré en octobre à Downing Street, va participer à son premier G20 et pouvoir rencontrer plusieurs dirigeants, notamment Joe Biden.

Narendra Modi

Le Premier ministre de l'autre géant asiatique, l'Inde, s'entretiendra avec de nombreux dirigeants, dont M. Biden, M. Macron et M. Sunak, premier dirigeant britannique d'origine indienne.

C'est à l'Inde que l'Indonésie passera le relai de la présidence du G20.

Joko Widodo

L’hôte du sommet sur l’île des Dieux rencontrera en aparté la plupart des dirigeants présents en tant que dirigeant du pays présidant le G20 cette année.

Jakarta espérait recentrer le sommet sur la coopération internationale pour favoriser la reprise économique après le choc de la pandémie de Covid. Mais l’offensive russe en Ukraine déclenchée en février a bouleversé la donne, replaçant les enjeux géopolitiques et sécuritaires au centre de la scène.

Reste du monde

Le Canada, l’Australie et le Japon seront représentés par leurs Premiers ministres respectifs Justin Trudeau, Anthony Albanese et Fumio Kishida. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol sera aussi à Bali malgré les tensions avec la Corée du Nord.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, représentera l'Arabie saoudite. Le président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed Al Nahyane, "MBZ", dont le pays n'est pas membre du G20, sera également présent, en tant qu'invité.

Le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan fera le déplacement ainsi que le chef d’Etat du seul pays africain représenté au G20, l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa.

Le Brésil sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Carlos Franca, le président sortant Jair Bolsonaro ayant décidé de ne pas faire le voyage après sa défaite aux élections.

Le Mexique envoie son chef de la diplomatie Marcelo Ebrard, tandis que le président argentin Alberto Fernandez mènera la délégation de Buenos Aires.

Le secrétaire-général de l’Onu Antonio Guterres participera en tant qu’observateur.

Ce fonds a été lancé par les ministres de la Santé et des Finances du G20 en présence du directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus et du président de la Banque mondiale David Malpass.

G20: attentats ou tsunami, Bali préparée à de multiples risques

L'Indonésie accueille mardi à Bali le sommet des dirigeants du G20 des plus grandes économies mondiales avec un déploiement de sécurité sans précédent dans cette "île des Dieux" exposée aux catastrophes naturelles.

Dix-sept chefs d'Etat et de gouvernement doivent discuter de solutions à une série de crises mondiales sur l'île hindouiste au sein du pays qui compte la plus grande population musulmane au monde.

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré forfait et sera représenté par son ministre des Affaires étrangères, comme c'est le cas pour le Brésil et le Mexique.

Bali se prépare depuis des mois à accueillir les vingt délégations nationales, ainsi que celles d'autres hauts responsables de l'ONU, de la Fifa et du Comité olympique, pour assurer des conditions de sécurité optimales 20 ans après un attentat terroriste qui avait plus de 200 morts dans l'île.

"J'ai inspecté tous les détails (...). Nous avons vérifié tout et je veux annoncer que nous sommes prêts à accueillir nos invités pour le G20", a indiqué le président indonésien Joko Widodo cette semaine.

Pour le seul pays d'Asie du Sud-Est membre du G20, l'arrivée de milliers de participants est aussi un coup de pouce bienvenu à un secteur touristique laminé par deux ans de pandémie.

Militaires par milliers 

L'Operation de sécurité "Puri Agung" prévoit le déploiement de 18.000 militaires et policiers dans la zone de Nusa Dua, au sud de l'île.

Les chefs d'Etat et de gouvernement vont être rassemblés dans une vingtaine d'hôtels dont l'Apurva Kempinsky qui accueillera le sommet, dans un périmètre placé sous protection militaire, tandis que la police est chargé de la sécurité à l'extérieur.

Ont été déployés sur le site, 12 navires militaires, 13 hélicoptères et quatre avions de combat - des F16 et des Sukhoï - un appareil de reconnaissance Boeing, ainsi que deux avions cargo Hercules, dont un pour les évacuations médicales.

Les autorités ont installé des technologies de reconnaissance faciale, plus de 1.700 caméras de surveillance et des centaines de caméras piétons portées par des policiers.

Les Indonésiens se sont coordonnés notamment avec les responsables de sécurité chinois et américains et ont indiqué coopérer pour le renseignement avec les délégations.

Ceinture de feu du Pacifique 

L'île de Bali est située sur la Ceinture de feu du Pacifique, où les plaques tectoniques se rencontrent, avec un fort risque de séismes et d'éruptions volcaniques. L'archipel indonésien compte près de 130 volcans, dont trois sont situés sur l'île de Bali.

Le pays subit régulièrement des catastrophes naturelles dont l'une des pires a été le tsunami provoqué en 2014 par un séisme sous-marin au large de l'île de Sumatra qui a fait plus de 170.000 victimes en Indonésie seulement.

Quelque 1.500 membres des forces de sécurité seront affectés spécialement aux potentielles évacuations en cas de catastrophe naturelle.

La police a prévu toute une gamme de véhicules et d'hélicoptères pour évacuer les dirigeants en cas d'inondation ou de tremblement de terre.

Cerfs-volants interdits

Les autorités ont réprimé quelques tentatives de manifestations, avec l'arrêt d'une opération à vélo de Greenpeace et l'interpellation de plusieurs étrangers.

Les autorités balinaises ont aussi restreint la mobilité dans l'île avec une suspension des cérémonies religieuses et traditionnelles pendant le sommet, tandis que de nombreux résidents ont reçu l'ordre de travailler et d'étudier à domicile.

La compagnie nationale d'électricité a même interdit aux habitants de l'île d'utiliser des cerfs-volants pendant l'évènement, de peur qu'ils ne tombent sur des lignes électriques et ne provoquent des pannes.

Il est considéré comme l'une des rares avancées attendues à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 qui s'ouvre mardi sur l'île indonésienne de Bali, marqué par ailleurs par de profondes divisions sur l'Ukraine.

Les Etats-Unis ont contribué à hauteur de 450 millions de dollars, soit près d'un tiers du total, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen estimant que le fonds devait contribuer à "une architecture sanitaire mondiale plus saine et plus réactive".

Les autres principaux donateurs incluent la France, le Royaume-Uni, le Canada, l'Inde, la Chine, l'Australie et le Japon.

Musk ne sera pas présent en Indonésie pour une rencontre en marge du G20

Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, n'ira pas en Indonésie pour prendre part à une rencontre d'entrepreneurs organisée en marge du sommet du G20 mais il participera à une réunion virtuelle, a affirmé dimanche un ministre indonésien.

M. Musk, également propriétaire du constructeur automobile Tesla, devait s'exprimer lors de la conférence économique dite "B20" sur l'île indonésienne de Bali.

La semaine prochaine, le multimilliardaire doit se présenter devant un tribunal américain dans le cadre d'un action en justice concernant sa rémunération de 2018, d'un montant d'environ 56 milliards de dollars en stock-options.

"En ce qui concerne Elon Musk, il a un procès. Il doit être présent au tribunal", a déclaré à la presse Luhut Binsar Pandjaitan, le ministre indonésien en charge de la Coordination des affaires maritimes et des investissements.

Son ministère a indiqué que M. Musk, l'homme le plus riche de la planète, participera lundi, à la veille de l'ouverture du G20, à un échange virtuel d'une heure avec le magnat indonésien Anindya Bakrie sur "les perturbations futures de l'innovation technologique mondiale".

Le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le Premier ministre australien, Anthony Albanese, figurent parmi les participants du B20.

M. Pandjaitan a déclaré que M. Musk se rendra à Jakarta en décembre "à l'issue de sa procédure judiciaire".

Le président indonésien Joko Widodo s'est rendu au Texas pour rencontrer M. Musk au début de l'année afin de discuter de l'investissement de Tesla dans l'industrie du nickel de l'archipel.

L'Indonésie possède les plus grandes réserves de nickel au monde, et le pionnier de la voiture électrique s'y intéresserait car elles servent de composants pour les batteries.

Un actionnaire a contesté devant un tribunal du Delaware la rémunération spéciale de M. Musk, qui avait été à l'époque approuvée par les actionnaires.

Mais le plaignant a accusé le conseil d'administration d'avoir manqué à ses obligations.

L'affaire sera étudiée par la même juge qui, en octobre, a ajourné la procédure entre Twitter et M. Musk et donné jusqu'au 28 octobre aux deux parties pour que le patron de Tesla rachète le réseau social.

L'Indonésie, hôte du sommet du G20, a indiqué prévoir de contribuer, sans préciser le montant prévu. Le pays a été très durement touché par la pandémie de Covid-19, avec une violente vague mi-2021, quand son système de santé s'est retrouvé submergé et qu'il a rencontré des difficultés pour s'approvisionner en vaccins alors que les pays riches donnaient leurs doses à leurs populations.

"Ce nouveau fonds dédié est un outil important qui aidera les pays à revenu faible ou intermédiaire à mieux se préparer aux crises sanitaires mondiales", a souligné David Malpass.


AIE: les investissements dans les technologies énergétiques propres accélèrent la croissance économique mondiale

Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
Les investissements dans les énergies propres représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023. (Shutterstock)
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  • Le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial
  • Selon l’AIE, plusieurs facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur

RIYAD: L’essor des investissements dans les technologies énergétiques propres renforce l’économie mondiale en créant de nouvelles opportunités industrielles et de nouveaux emplois, indique un rapport.

Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements mondiaux dans la fabrication de cinq technologies énergétiques propres – les panneaux solaires photovoltaïques, les éoliennes, les batteries, les électrolyseurs et les pompes à chaleur – ont grimpé de 70% en glissement annuel en 2023, atteignant 200 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro).

L’AIE ajoute que les investissements dans la fabrication de technologies propres se multiplient et commencent à être pris en compte dans les données macroéconomiques plus générales.

D’après le rapport, ces investissements représentaient environ 0,7% des investissements mondiaux dans tous les secteurs de l’économie en 2023.

«Concernant la croissance, la contribution est encore plus marquée: en 2023, la fabrication de technologies propres représentait à elle seule environ 4% de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) mondial et près de 10% de la croissance de l’investissement mondial», précise l’AIE. 

 

Le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque atteint ses objectifs pour 2030

L’analyse révèle que les investissements dans la fabrication de panneaux solaires photovoltaïques ont plus que doublé l’année dernière pour atteindre 80 milliards de dollars, tandis que le financement de la production de batteries a augmenté d’environ 60% pour atteindre 100 milliards de dollars.

En raison de l’explosion des investissements, la capacité de production de modules solaires photovoltaïques est aujourd’hui déjà conforme à ce qui sera nécessaire en 2030 selon le scénario «zéro émission nette» de l’AIE.

De même, pour les cellules de batteries, si l’on tient compte des projets annoncés, la capacité de production est à 90% en mesure de répondre à l’objectif «zéro émission nette» d’ici à la fin de la décennie, souligne le rapport.

«La production record de panneaux solaires photovoltaïques et de batteries stimule la transition vers les énergies propres. Par ailleurs, les investissements importants dans les nouvelles installations et dans les agrandissements d’usines devraient donner un nouvel élan à cette transition dans les années à venir», estime Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE. 

«Bien que des investissements plus importants soient encore nécessaires pour certaines technologies, et que la production d’énergies propres pourrait être plus largement répandue dans le monde, la direction à suivre est claire», ajoute-t-il.

«Les décideurs politiques ont la possibilité de concevoir des stratégies industrielles axées sur la transition vers les énergies propres.»

L’AIE indique également qu’environ 40% des investissements dans la production d’énergies propres en 2023 concernaient des installations qui devraient entrer en service en 2024. Pour les batteries, cette proportion s’élève à 70%.

 

La fabrication de batteries en plein essor

 

La fabrication de batteries a connu une année record en 2023, avec une production totale de plus de 800 gigawattheures (GWh), soit une hausse de 45% par rapport à 2022.

Le rapport révèle que la capacité de production de batteries a également augmenté, avec près de 780 GWh de capacité de production de cellules ajoutés en 2023, soit environ un quart de plus que l’année précédente.

«Au niveau mondial, la capacité de fabrication de batteries pourrait dépasser 9 térawattheures d’ici à 2030 si tous les projets se concrétisent», ajoute le rapport de l’AIE. 

De même, les nouvelles capacités de production des éoliennes et des électrolyseurs ont connu une croissance plus rapide en 2023.

Selon l’agence, la capacité éolienne existante pourrait couvrir près de 50% des besoins en 2030, tandis que les projets annoncés pourraient en couvrir 12% supplémentaires.

En revanche, la capacité de production des pompes à chaleur s’est ralentie en raison de la stagnation de la plupart des principaux marchés. Le rapport ajoute que la capacité existante ne pourrait répondre qu’à environ un tiers des besoins en 2030.

 

La Chine domine les énergies propres

 

La production d’énergies propres est encore dominée par quelques régions, notamment la Chine qui abrite 80% de la capacité mondiale de production de modules solaires photovoltaïques.

Selon le rapport, la fabrication de cellules de batteries pourrait être moins concentrée géographiquement d’ici à la fin de la décennie si tous les projets annoncés se concrétisent.

Après avoir évalué plus de 750 usines, l’AIE a constaté que la Chine reste le producteur de technologies énergétiques propres le moins cher.

«La construction d’usines de fabrication de batteries, d’éoliennes et de panneaux solaires photovoltaïques est généralement 20 à 30% plus chère en Inde qu’en Chine, et 70 à 130% plus chère aux États-Unis et en Europe», mentionne l’AIE. 

«Toutefois, on estime que la grande majorité des coûts totaux de production de ces technologies (70 à 98%) provient des coûts opérationnels, qui comprennent des intrants tels que l’énergie, la main-d’œuvre et les matériaux, ce qui implique que les écarts de coûts de production observés aujourd’hui ne sont pas immuables et peuvent être influencés par la politique», ajoute le rapport.

Outre la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, l’Inde, le Japon et la Corée du Sud ont investi massivement dans les technologies énergétiques propres au cours des dernières années.

Le rapport relève cependant que les investissements similaires en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud sont négligeables.

 

Des investissements influencés par de nombreux facteurs

 

D’après l’AIE, le coût n’est pas le seul facteur qui attire les investissements dans le secteur des technologies énergétiques propres.

Selon l’agence, plusieurs autres facteurs, dont la taille du marché intérieur, la disponibilité de travailleurs qualifiés et l’état de préparation des infrastructures, sont des éléments cruciaux qui influencent la décision des entreprises d’investir dans le secteur.

«Les interventions politiques peuvent donc accroître l’attrait des investissements dans une région donnée sans subventionner directement les coûts de fabrication», explique l’AIE. 

«Les programmes de formation et de certification des travailleurs, la réduction des délais d’exécution des projets tout en maintenant les normes environnementales, l’élargissement des marchés intérieurs et la réduction de l’incertitude grâce à des politiques climatiques solides et stables figurent parmi les principales mesures “quasi sans regrets” qui peuvent accroître les incitations à investir, indépendamment du rôle des incitations directes dans les stratégies industrielles», poursuit-elle. 

En outre, le rapport évoque la vitalité de la recherche et du développement pour accroître la croissance de la production d’énergies propres au niveau mondial. 

«Si la recherche et le développement dans le secteur privé peuvent être stimulés par des politiques qui encouragent les investissements et l’expérience dans le secteur manufacturier, un soutien direct à l’innovation est également nécessaire», affirme l’AIE. 

Enfin, l’agence note que les initiatives gouvernementales, notamment les subventions ou les prêts à la recherche et au développement, le financement de projets, le soutien au prototypage rapide et la promotion des start-ups accéléreront les progrès dans la production d’énergies propres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Saudi Aramco enregistre un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars au premier trimestre

Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
Le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période. (Shutterstock)
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  • «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco», affirme le PDG d’Aramco
  • Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année

RIYAD: Le géant de l’énergie Saudi Aramco a déclaré un bénéfice net de 27,27 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) de janvier à mars de cette année, soit une augmentation de 2,04% par rapport au trimestre précédent.

Selon le communiqué de la société, le chiffre d’affaires total de la société pétrolière publique pour les trois premiers mois de cette année s’élève à 107,21 milliards de dollars, avec un bénéfice d’exploitation total qui atteint 58,88 milliards de dollars au cours de cette période.

Amin Nasser, PDG de Saudi Aramco, confie: «Notre performance au cours du premier trimestre reflète la résilience et la force d’Aramco. Elle renforce notre position de principal fournisseur d’énergie pour les économies, les industries et les populations du monde entier.»

Cependant, par rapport au premier trimestre de l’année précédente, le bénéfice net de la société cotée à Tadawul avait diminué de 14,44% à la fin de mars 2024.

Malgré un bénéfice net en baisse, Aramco a déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois premiers mois de l’année et prévoit de distribuer son quatrième dividende de 10,8 milliards de dollars au deuxième trimestre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Suisse: UBS préoccupée par un durcissement des règles

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS (Photo, AFP).
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  • L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses
  • Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète

ZURICH: Le gouvernement suisse se prépare à durcir les règles applicables aux banques comme l'ont demandé des élus et organisations internationales, ce qui préoccupe UBS, en particulier concernant les capitaux supplémentaires que la banque devra mettre de côté.

L'an passé, l’État et la banque centrale suisse avait dû mettre 259 milliards de francs suisses (265,5 milliards d'euros) à disposition pour éviter une faillite de Credit Suisse et faciliter son rachat par UBS.

Si le géant bancaire avait rapidement pu stabiliser la situation et se passer de ces aides, ce sauvetage a fait craindre que la Suisse ne soit plus en mesure d'affronter une nouvelle crise si UBS devait un jour se trouver en difficulté à l'avenir.

Car la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse dont le poids par rapport à l'économie inquiète. Dans les mois suivant le rachat de Credit Suisse, le Parti socialiste suisse avait exigé une réforme "de toute urgence" des règles applicables au secteur bancaire.

Crise 

En avril, le Conseil fédéral a adopté un rapport qui a procédé à une analyse complète de la crise de Credit Suisse et proposé un train de mesures pour renforcer les règles applicables aux banques jugées trop grosses pour faire faillite afin de réduire les risques pour l'économie, l’État et les contribuables.

Ces mesures encore à l'étude visent à améliorer la prévention des crises, renforcer les liquidités des banques d'importance systémique et élargir la palette d'instruments aidant les banques à se sortir d'une crise.

En mars, le Fonds monétaire international (FMI) a également recommandé à la Suisse de renforcer son cadre réglementaire, entre autres en donnant davantage de pouvoirs à l'autorité de surveillance, alors que "la complexité" d'UBS suite à cette fusion rend, selon lui, l'établissement plus difficile à superviser.

Selon les estimations d'experts qui ont circulé dans la presse, UBS risque de devoir mettre de côté 15 à 25 milliards de dollars supplémentaires, des montants jugés "plausibles" par la ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter.

Lors de l'assemblée générale d'UBS, Colm Kelleher, son président, a évoqué un "mauvais remède" qui risque surtout de pénaliser la banque par rapport à ses concurrents internationaux.

Credit Suisse était une des banques les mieux capitalisées d'Europe au moment où elle a succombé mais a été confrontée à une grave crise de confiance qui a entrainé des retraits massifs de fonds. Or "la confiance ne peut pas être réglementée", a estimé M. Kelleher.