Biden veut presser Xi sur la Corée du Nord lors du G20

Lundi en marge du sommet du G20 en Indonésie, le président américain dira à M. Xi qu'il est dans l'intérêt de Pékin de "jouer un rôle constructif pour réfréner les pires tendances de la Corée du Nord". (AFP).
Lundi en marge du sommet du G20 en Indonésie, le président américain dira à M. Xi qu'il est dans l'intérêt de Pékin de "jouer un rôle constructif pour réfréner les pires tendances de la Corée du Nord". (AFP).
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Publié le Samedi 12 novembre 2022

Biden veut presser Xi sur la Corée du Nord lors du G20

  • M. Biden a atterri samedi à Phnom Penh, au Cambodge, pour y rencontrer les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) avant son entretien avec son homologue chinois lundi à Bali, en Indonésie
  • La rencontre entre les deux superpuissances intervient après que la Corée du Nord a procédé à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire un essai nucléaire qui constituerait le septième de son histoire

PHNOM PENH : Le président américain Joe Biden a promis d'exhorter le dirigeant chinois Xi Jinping à maîtriser la Corée du Nord lors de leur première rencontre en tête-à-tête au sommet du G20 la semaine prochaine.

M. Biden a atterri samedi à Phnom Penh, au Cambodge, pour y rencontrer les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean) avant son entretien avec son homologue chinois lundi à Bali, en Indonésie.

La rencontre entre les deux superpuissances intervient après que la Corée du Nord a procédé à une série record de tirs de missiles, semblant se préparer à conduire un essai nucléaire qui constituerait le septième de son histoire.

Lundi en marge du sommet du G20 en Indonésie, le président américain dira à M. Xi qu'il est dans l'intérêt de Pékin de "jouer un rôle constructif pour réfréner les pires tendances de la Corée du Nord", a déclaré samedi à des journalistes Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président américain.

Il lui dira aussi que si le développement des missiles et de l'arsenal nucléaire de Pyongyang "continue sur cette voie, cela entraînera simplement un renforcement de la présence militaire et sécuritaire américaine dans la région".

Rivalité régionale

M. Sullivan, qui s'exprimait à bord de l'avion Air Force One en route vers le Cambodge, a précisé que M. Biden n'allait pas faire de demande à la Chine mais plutôt donner "son point de vue" à M. Xi.

Ce point de vue est que "la Corée du Nord représente une menace non seulement pour les Etats-Unis, non seulement pour (la Corée du Sud) et le Japon, mais aussi pour la paix et la stabilité dans toute la région".

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a ajouté sa voix aux appels à une action internationale concertée pour mettre un terme au programme de missiles de Pyongyang, lors d'un mini sommet avec la Chine, la Corée du Sud et l'Asean à Phnom Penh.

Tokyo et Séoul sont fortement préoccupés par la récente rafale de lancements dont celui d'un missile balistique intercontinental.

MM. Biden et Xi, les dirigeants des deux plus grandes économies du monde, se sont entretenus par téléphone à de multiples reprises depuis que le démocrate est devenu président en janvier 2021.

Mais la pandémie et l'aversion de M. Xi pour les voyages à l'étranger les ont empêchés de se rencontrer en personne.

Les deux hommes ne manquent pas de sujets à débattre, Washington et Pékin étant à couteaux tirés sur des questions allant du commerce aux droits de l'Homme dans la région chinoise du Xinjiang, en passant par le statut de Taïwan.

Avant le G20, lors de réunions avec les dirigeants de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, M. Biden insistera sur l'engagement des Etats-Unis à contrer l'influence de Pékin dans la région.

Ces dernières années, la Chine a montré les muscles, par le biais du commerce, de la diplomatie et de la puissance militaire, dans une région qu'elle considère comme son arrière-cour stratégique.

M. Biden a atterri à Phnom Penh avec un programme visant à "élever" la présence américaine dans la région en tant que garant de la stabilité, a indiqué M. Sullivan.

Xi émerge, Poutine absent

MM. Biden et Xi abordent le G20 portés par de récents succès chez eux: aux Etats-Unis, les démocrates ont étonné par leurs bons résultats aux élections de mi-mandat tandis qu'en Chine, le chef de l'Etat a obtenu un troisième mandat historique à la tête du pays.

Lors du congrès du Parti communiste chinois en octobre, M. Xi a mis en garde contre un climat géopolitique difficile, sans mentionner nommément les Etats-Unis, tout en annonçant le triomphe "inévitable" de la Chine sur l'adversité.

Outre M. Biden, M. Xi rencontrera également le président français Emmanuel Macron, avant de se rendre à Bangkok plus tard dans la semaine pour le sommet du Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC).

Le président russe Vladimir Poutine, qui fait face à une isolement diplomatique croissant depuis son invasion de l'Ukraine, sera absent du sommet du G20 et enverra à la place son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

M. Lavrov fera valoir le point de vue de Moscou selon lequel les Etats-Unis "déstabilisent" la région Asie-Pacifique en adoptant une approche conflictuelle, rapporte l'agence de presse russe TASS.

Le Kremlin entretient des liens étroits avec le Vietnam et la Birmanie, dont l'armée est un important acheteur d'armes russes, tandis que d'autres gouvernements régionaux ont évité de se joindre aux efforts occidentaux visant à isoler Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait assister virtuellement au G20, après que sa demande de s'adresser au rassemblement de l'Asean a été rejetée.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.