L'absence de Poutine au G20, symbole d'une «impasse» sur l'Ukraine

Le Kremlin a justifié cette absence par des raisons d'"agenda" retenant Vladimir Poutine en Russie, sans toutefois préciser quel engagement l'empêchait de prendre part à l'un des plus importants sommets mondiaux. (AFP).
Le Kremlin a justifié cette absence par des raisons d'"agenda" retenant Vladimir Poutine en Russie, sans toutefois préciser quel engagement l'empêchait de prendre part à l'un des plus importants sommets mondiaux. (AFP).
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Publié le Lundi 14 novembre 2022

L'absence de Poutine au G20, symbole d'une «impasse» sur l'Ukraine

  • En choisissant de ne pas se rendre en Indonésie, le président russe s'épargne donc l'humiliation d'un accueil glacial, mais risque d'isoler encore plus son pays, déjà visé par de lourdes sanctions occidentales
  • Car, présent ou non, son offensive en Ukraine dominera l'agenda du G20: le conflit, vivement dénoncé par les pays occidentaux, a en effet provoqué ou aggravé plusieurs crises mondiales, notamment économique et climatique

MOSCOU : Australie, novembre 2014. Vladimir Poutine, qui vient d'annexer la péninsule ukrainienne de Crimée, se rend à un sommet du G20 à Brisbane. Critiqué de toute part, le président russe claque la porte et rentre à Moscou.

Huit ans plus tard, alors que ses troupes mènent une offensive contre l'Ukraine, le maître du Kremlin a choisi, cette fois, de ne pas prendre de risque et n'ira pas au sommet du G20 qui se tient à partir de mardi à Bali, en Indonésie.

"Lors d'un sommet, il faut avoir des entretiens et se faire photographier. Là, avec qui allait-il parler et se faire prendre en photo ?", s'interroge le politologue russe Alexeï Malachenko, "pas surpris" de cette décision.

En choisissant de ne pas se rendre en Indonésie, le président russe s'épargne donc l'humiliation d'un accueil glacial, mais risque d'isoler encore plus son pays, déjà visé par de lourdes sanctions occidentales.

Car, présent ou non, son offensive en Ukraine dominera l'agenda du G20: le conflit, vivement dénoncé par les pays occidentaux, a en effet provoqué ou aggravé plusieurs crises mondiales, notamment économique et climatique.

"Ce sera le principal sujet abordé", souligne Fiodor Loukianov, politologue proche des cercles du pouvoir russe. Mais "que pourrait dire (M. Poutine)? Sa position est connue, elle ne changera pas, tout comme celle de l'autre camp", dit-il à l'AFP. "A quoi bon y aller ?"

Le Kremlin a justifié cette absence par des raisons d'"agenda" retenant Vladimir Poutine en Russie, sans toutefois préciser quel engagement l'empêchait de prendre part à l'un des plus importants sommets mondiaux.

«Sentiment d'impasse»

M. Poutine ne va même pas s'adresser au sommet par visioconférence, selon le Kremlin, alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays n'est pourtant pas membre du G20, doit s'exprimer à deux reprises.

Moscou va bien envoyer une délégation à Bali, emmenée par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui, en juillet, avait quitté prématurément une réunion des chefs de la diplomatie du G20 après avoir essuyé une pluie de critiques.

Mais l'absence de M. Poutine traduit le "sentiment d'impasse" qui règne chez les acteurs du conflit en Ukraine, "à commencer par les dirigeants russes", selon Konstantin Kalatchev, un politologue russe indépendant.

De fait, près de neuf mois après le début de l'offensive russe, aucune négociation n'a lieu entre Kiev et Moscou.

Le moment semble de toute manière particulièrement mal choisi pour que la Russie entame des pourparlers, alors qu'elle accumule les revers militaires malgré la mobilisation de centaines de milliers de réservistes cet automne.

Acculée par une contre-offensive ukrainienne, l'armée russe a annoncé la semaine dernière s'être retirée de la ville de Kherson (sud), seule capitale régionale qu'elle avait conquise depuis le début de son assaut.

En septembre, déjà, elle s'était retirée de façon chaotique de la région de Kharkiv (nord-est).

Recherché: pays «neutres»

Mis au ban par les pays occidentaux, M. Poutine privilégie désormais les liens avec ceux ayant des relations historiques avec la Russie ou qui partagent son rejet des Etats-Unis, plutôt que des discussions au sein d'instances internationales où Moscou est de plus en plus isolé.

"Dans l'esprit de Poutine, refuser d'aller au G20 ne siginifie pas que cela empêchera la Russie de développer des relations avec les pays neutres", souligne Tatiana Stanovaïa, qui dirige le centre d'analyse R.Politik.

"Poutine a été très actif ces derniers mois, il essaie de bâtir un monde anti-américain (...), une coalition anti-occidentale", ajoute-t-elle.

Mais ces efforts porteront-ils leurs fruits, alors que même les alliés traditionnels de Moscou s'inquiètent de son offensive en Ukraine et de ses conséquences sur l'économie et la sécurité alimentaire mondiale ?

Les dirigeants de la Chine et de l'Inde, pays ayant des relations étroites avec la Russie, ont ainsi publiquement tancé M. Poutine.

Le chef de l'Etat russe a aussi reconnu, lors d'un sommet au Kazakhstan mi-octobre, que les pays d'ex-URSS étaient "préoccupés" depuis l'attaque contre l'Ukraine.

Reste que l'absence de M. Poutine montre que Moscou "ne participe plus entièrement aux processus qui accaparent les principaux dirigeants internationaux", déplore le politologue Konstantin Kalatchev. Hormis le conflit en Ukraine, la Russie a été "déconnectée", dit-il, des discussions sur les autres grandes problématiques.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.