Les députés en Israël prêtent serment, un Palestinien tue 3 Israéliens

L'attaque est la dernière en date d'une vague de violence israélo-palestinienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui a vu au moins 23 Israéliens et plus de 130 Palestiniens tués cette année. (Dossier/AFP)
L'attaque est la dernière en date d'une vague de violence israélo-palestinienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui a vu au moins 23 Israéliens et plus de 130 Palestiniens tués cette année. (Dossier/AFP)
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Les députés en Israël prêtent serment, un Palestinien tue 3 Israéliens

  • Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, au pouvoir de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, M. Netanyahu a été mandaté dimanche pour former le gouvernement
  • Le camp de son rival centriste Yaïr Lapid, qui l'avait chassé du pouvoir en juin 2021, n'a lui obtenu que 51 sièges

JERUSALEM: Les nouveaux députés en Israël ont prêté serment mardi sur fond de difficiles tractations pour la formation d'un gouvernement mené par Benjamin Netanyahu, quelques heures après une attaque menée par un Palestinien qui a tué trois Israéliens.

Dans la foulée de cette attaque perpétrée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, l'extrême droite, forte d'un nombre record de sièges à la Knesset (14), a redit sa volonté d'instaurer la peine de mort pour les "terroristes".

Avec 64 sièges sur les 120 du Parlement, le bloc de droite de M. Netanyahu est arrivé en tête des législatives du 1er novembre, le cinquième scrutin en trois ans et demi.

Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, au pouvoir de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, M. Netanyahu a été mandaté dimanche pour former le gouvernement, malgré son inculpation pour corruption dans une série d'affaires.

Le camp de son rival centriste Yaïr Lapid, qui l'avait chassé du pouvoir en juin 2021, n'a lui obtenu que 51 sièges.

Les députés ont prêté serment en présence du président Isaac Herzog et dans une Knesset aux rangs de gauche clairsemés. Le parti Meretz est pour la première fois absent de l'hémicycle et les travaillistes sont passés de sept à quatre sièges.

Marchandages 

Benjamin Netanyahu a promis d'être "le Premier ministre de tous", mais son gouvernement pourrait être le plus à droite de l'histoire d'Israël, ce qui a suscité des inquiétudes localement et à l'étranger.

L'attention se focalise sur la liste d'extrême droite "Sionisme religieux" de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, qui réclament des portefeuilles ministériels importants.

Connu pour ses diatribes anti-palestiniennes, M. Ben Gvir cible le ministère de la Sécurité intérieure et M. Smotrich souhaite la Défense.

Mais selon la presse, M. Netanyahu est réticent à confier ce portefeuille très sensible, en première ligne du conflit israélo-palestinien, à M. Smotrich, qui serait prêt à accepter le ministère des Finances.

Problème: le chef du parti séfarade ultra-orthodoxe Shass, Arieh Dery, reconnu coupable de fraude fiscale en 2021 et auparavant emprisonné pour corruption mais revigoré par ses 11 sièges, lorgne lui aussi les Finances ou l'Intérieur, d'après la même source.

M. Netanyahu doit aussi contenter les membres de son parti, le Likoud (32 sièges).

"Les partis commencent à parler d'une impasse dans les discussions", écrit Anna Barsky dans le journal Maariv.

M. Netanyahu a 28 jours pour former son équipe, avec une rallonge possible de 14 jours.

Il revient aux affaires malgré son inculpation pour corruption et alors que son procès est en cours. En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais n'a pas à démissionner ni à se retirer pendant la durée de son procès.

Trois Israéliens tués

L'investiture au Parlement est intervenue quelques heures après une nouvelle attaque en Cisjordanie.

Un Palestinien a tué trois civils israéliens près d'une colonie dans le nord du territoire, avant d'être abattu.

L'armée israélienne a fait état d'une "attaque au couteau" près de la zone industrielle d'Ariel. "Un terroriste est arrivé à l'entrée de la grille d'accès à la zone et a poignardé des civils." "D'autres civils ont été poignardés dans une station-service voisine. Le terroriste a pris la fuite à bord d'une voiture volée, et a percuté un autre civil", a ajouté l'armée dans un communiqué.

Selon les secours israéliens, un homme est décédé après des coups de couteau et un autre a péri dans l'accident de voiture. Un troisième Israélien grièvement blessé avec un couteau, a succombé. Les victimes ont été identifiées comme étant Motti Ashkenazi (59 ans), Michael Ladygin (36 ans) et Tamir Avihai (50 ans) et les funérailles de ce dernier se sont tenues mardi soir.

Trois autres personnes ont été blessées dans l'attaque dont deux grièvement.

"Nous ne pouvons capituler devant les menaces terroristes des Palestiniens qui tentent d'interférer dans le processus de formation du nouveau gouvernement", a affirmé M. Smotrich après l'attaque.

"Trois juifs ont été tués dans une attaque méprisable. Ceci est un signal pour le futur gouvernement: nous devons adopter la peine de mort pour les terroristes", a tweeté M. Ben Gvir.

Environ 474 000 colons juifs sont installés en Cisjordanie dans des colonies illégales au regard du droit international, au côté de 2,9 millions de Palestiniens.


Le président syrien à la Maison Blanche le 10 novembre

Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
Le président syrien Ahmad al-Chareh rencontrera le président Trump à la Maison Blanche lundi. (Reuters/Archives)
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  • Le président syrien Ahmad al-Chareh sera reçu lundi à la Maison-Blanche par Donald Trump, une première historique qui s’inscrit dans les efforts américains pour la paix mondiale
  • Les discussions porteront sur la levée des sanctions, la lutte contre l’État islamique et la reconstruction de la Syrie, après plus de 14 ans de guerre

WASHINGTON: La porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt a indiqué mardi que le président syrien Ahmad al-Chareh serait reçu lundi à la Maison Blanche par Donald Trump.

Il sera le premier chef d'Etat syrien à faire cette visite, qui "fait partie des efforts" du président américain "pour la paix dans le monde", a déclaré la porte-parole pendant une conférence de presse.

Elle a rappelé que Donald Trump, pendant un voyage dans le Golfe en mai, avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie, un sujet qui figurera très haut sur l'ordre du jour de la réunion lundi.

Karoline Leavitt a par ailleurs jugé que la Syrie avait fait "des progrès" sur la voie de la paix avec ce nouveau dirigeant.

Ce sera la deuxième visite aux Etats-Unis d'Ahmad al-Chareh après son passage en septembre à l'ONU à New York, où cet ancien jihadiste est devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'adresser à l'Assemblée générale.

Selon le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, la discussion avec Donald Trump portera aussi sur la lutte contre le groupe Etat islamique et sur la reconstruction en Syrie, après plus de 14 ans de guerre.

Le président américain avait dressé en mai un portrait élogieux d'Ahmad al-Chareh, parlant d'un "gars costaud" et assurant que leur première rencontre, qui a eu lieu en Arabie saoudite, s'était "très bien passée".

Il l'avait pressé à l'époque de rejoindre les accords d'Abraham, une initiative diplomatique dont Donald Trump est particulièrement fier, et qui avait vu plusieurs pays arabes reconnaître Israël en 2020.


Soudan: le ministre de la Défense affirme que la guerre va continuer

Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
Des Soudanais déplacés blessés qui ont fui les violences à El-Fasher sont soignés dans une clinique de fortune gérée par Médecins Sans Frontières (MSF), alors que les affrontements entre la RSF et l'armée soudanaise se poursuivent à Tawila, dans le nord du Darfour. (Reurters)
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  • Le ministre soudanais de la Défense, Hassan Kabroun, a annoncé la poursuite de la guerre contre les paramilitaires des FSR, malgré une proposition américaine de cessez-le-feu
  • Depuis la chute d’El-Facher, des exactions massives sont rapportées, tandis que l’aide humanitaire reste bloquée

PORT-SOUDAN: Le ministre soudanais de la Défense a affirmé mardi que la guerre contre les paramilitaires allait continuer, après une réunion gouvernementale qui a discuté d'une proposition américaine de cessez-le-feu.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais sont en cours", a déclaré le ministre, Hassan Kabroun, dans un discours télévisé.

"Nous remercions l'administration Trump pour ses efforts et ses propositions afin de parvenir à la paix", a-t-il dit, tous en affirmant que la guerre était "un droit national légitime".

Aucun détail sur la proposition américaine n'a été rendu public.

Le gouvernement américain "est tout à fait impliqué" pour tenter de trouver une issue "pacifique" au conflit qui ravage le Soudan, a assuré mardi la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, tout en reconnaissant que "la situation sur le terrain est très compliquée".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée du général Abdel Fattah Al-Burhane à son ancien allié Mohamed Hamdane Daglo, chef des Forces de soutien rapide (FSR) qui ont pris le 26 octobre El-Facher, dernière ville de la vaste région du Darfour, dans l'ouest, qui échappait à leur contrôle.

Les combats se concentrent désormais sur la région voisine du Kordofan, dans le centre du Soudan, où l'ONU a fait état d'exactions et de déplacements massifs de population ces derniers jours.

- "Incontrôlable" -

Mardi, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exhorté les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence, dès maintenant".

"La crise terrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il prévenu, alors que le Conseil de défense et de sécurité présidé par le général Burhane s'est réuni dans la journée pour étudier une proposition américaine de trêve.

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, a mené ces derniers jours des entretiens au Caire dans le but de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Le groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions, présentées mi-septembre à Washington, sont restées lettre morte. Jusqu'à présent, le général Burhane a accueilli négativement ce plan prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.

- "Ne tuez pas les enfants" -

Depuis la chute d'El-Facher, après 18 mois de siège par les paramilitaires, les informations et les témoignages se multiplient sur les exécutions, les pillages, les viols, les attaques contre des humanitaires, documentés par des images satellite et par des vidéos publiées par les combattants eux-mêmes.

Le général Burhane a affirmé sa volonté de "se venger" de la prise de cette grande ville, tandis que le chef des FSR s'est dit déterminé à poursuivre les conquêtes sur le terrain.

Mardi, la représentante de l'ONU en charge des questions humanitaires, Denise Brown, a déploré que la ville d'El-Facher reste "barricadée" et fermée à l'aide humanitaire.

"La livraison d'aide de survie cruciale reste bloquée par les FSR contrairement à leurs obligations à l'égard des lois internationales", a-t-elle déclaré.

Près de 71.000 civils ont fui la ville depuis sa prise par les FSR, certains ayant trouvé refuge à Tawila, à environ 70 km à l'ouest.

"Ne tuez pas les enfants, ne tuez pas les femmes", pouvait-on lire en arabe sur une pancarte écrite à la main lors d'une manifestation lundi d'enfants à Khartoum, la capitale du pays sous contrôle de l'armée.

Le conflit, qui a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU, se joue sur fond de rivalités régionales.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, d'après des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient leur implication.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.