Israël: investiture des députés, épineuses tractations en vue de former un gouvernement

Le chef du parti Likoud, Benjamin Netanyahu, salue ses partisans au siège de son parti lors des élections générales en Israël, à Jérusalem, le 2 novembre 2022. (Reuters)
Le chef du parti Likoud, Benjamin Netanyahu, salue ses partisans au siège de son parti lors des élections générales en Israël, à Jérusalem, le 2 novembre 2022. (Reuters)
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Israël: investiture des députés, épineuses tractations en vue de former un gouvernement

  • Avec 64 sièges sur les 120 du Parlement, le bloc de droite de M. Netanyahu est arrivé en tête des élections, le cinquième scrutin en trois ans et demi dans un pays polarisé
  • Au pouvoir de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël a été mandaté dimanche pour former le nouveau gouvernement, malgré son inculpation pour corruption dans une série d'affaires

JERUSALEM : Les députés israéliens élus aux législatives du 1er novembre doivent prêter serment mardi, au moment où se poursuivent les difficiles tractations sur la formation d'un gouvernement mené par l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui pourrait être le plus à droite de l'histoire du pays.

Avec 64 sièges sur les 120 du Parlement, le bloc de droite de M. Netanyahu est arrivé en tête des élections, le cinquième scrutin en trois ans et demi dans un pays polarisé.

Au pouvoir de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021, le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël a été mandaté dimanche pour former le nouveau gouvernement, malgré son inculpation pour corruption dans une série d'affaires.

Son parti, le Likoud, a obtenu 32 sièges aux législatives, ses alliés ultra-orthodoxes 18 et l'alliance d'extrême droite "Sionisme religieux" 14, un record.

En face, le camp de son rival centriste Yaïr Lapid, qui l'avait chassé du pouvoir en juin 2021, n'a lui obtenu que 51 sièges, tandis qu'un parti arabe non-aligné en a récolté cinq.

La cérémonie d'investiture, qui doit débuter à 16H00 (14H00 GMT), se tiendra ainsi dans une Knesset aux rangs de gauche clairsemés. Le parti Meretz, qui disposait de six sièges sous l'ancienne mandature, n'a pas atteint le seuil d'éligibilité et sera pour la première fois absent de l'hémicycle. Le parti travailliste est lui passé de sept à quatre sièges.

Marchandages

Benjamin Netanyahu a promis d'être "le Premier ministre de tous", à la tête d'un gouvernement "stable et performant", mais déjà des inquiétudes sont nées, localement et à l'étranger.

L'attention se focalise sur la liste "Sionisme religieux" de deux ténors de l'extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, qui réclament des portefeuilles ministériels importants.

Connu pour ses diatribes anti-palestiniennes, M. Ben Gvir cible le ministère de la Sécurité intérieure tandis que M. Smotrich souhaite la Défense.

Mais selon la presse, M. Netanyahu est réticent à confier ce portefeuille très sensible, en première ligne du conflit israélo-palestinien, à M. Smotrich, qui serait prêt à accepter le ministère des Finances.

Problème: le chef du parti séfarade ultra-orthodoxe Shass, Arieh Dery, reconnu coupable de fraude fiscale en 2021 et auparavant emprisonné pour corruption mais revigoré par ses 11 sièges, lorgne lui aussi sur les Finances ou l'Intérieur, d'après la presse.

"Impasse dans les négociations de la coalition", titrent mardi les journaux israéliens Yediot Aharonot et Maariv.

"Smotrich a indiqué au Likoud qu'il n'avait pas l'intention de renoncer aux demandes de son parti. Dans le même temps, les négociations n'ont pas avancé et les partis commencent à parler d'une impasse dans les discussions", écrit Anna Barsky dans Maariv.

Violences

Les tractations en vue d'un nouveau gouvernement se déroulent sur fond de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Mardi, deux Israéliens ont été tués dans une attaque près d'une colonie dans le nord et l'assaillant a été abattu.

L'armée israélienne a multiplié ces derniers mois les raids en Cisjordanie, dans la foulée d'attaques anti-israéliennes meurtrières. Ces opérations, et les heurts qui y sont parfois associés, ont fait plus de 120 morts palestiniens, le bilan le plus lourd depuis sept ans, selon l'ONU.

MM. Smotrich et Ben Gvir affirment que les forces israéliennes devraient avoir plus de pouvoirs pour lutter contre le "terrorisme".

Mardi, l'actuel ministre des Finances, Avigdor Lieberman, a affirmé à la radio publique Kan que des "amis à Washington" l'avaient informé que les Américains ne coopéreraient pas avec MM. Smotrich et Ben Gvir s'ils entraient au gouvernement.

Aussitôt après les résultats des élections, plusieurs pays occidentaux parmi lesquels les Etats-Unis ont appelé à la "tolérance" et à respecter "les groupes minoritaires".

M. Netanyahu a 28 jours pour former son équipe ministérielle, avec un supplément de 14 jours si nécessaire.

Il revient aux affaires malgré son inculpation pour corruption et alors que son procès est en cours. En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais n'a pas à démissionner ni à se retirer pendant la durée de son procès.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.