Nucléaire: Dépôt à l'AIEA d'une résolution critique contre l'Iran

Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), informe les journalistes de la situation actuelle en Iran lors de sa conférence de presse spéciale au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 09 juin 2022 (Photo, AFP).
Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), informe les journalistes de la situation actuelle en Iran lors de sa conférence de presse spéciale au siège de l'agence à Vienne, en Autriche, le 09 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 16 novembre 2022

Nucléaire: Dépôt à l'AIEA d'une résolution critique contre l'Iran

  • Les quatre pays occidentaux ont pris cette décision après avoir pris connaissance la semaine dernière d'un rapport de l'Agence faisant état de l'absence d'avancées
  • Selon le projet de résolution, le Conseil «exprime sa profonde inquiétude» face à ce problème qui reste en suspens «du fait d'une coopération insuffisante de l'Iran»

VIENNE: Les Etats-Unis et les trois pays européens parties à l'accord sur le nucléaire iranien (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont soumis mardi soir à l'AIEA une nouvelle résolution dénonçant le manque de coopération de Téhéran, a-t-on appris de sources diplomatiques.

Le texte "a été déposé ce soir", a indiqué un diplomate européen, tandis qu'une deuxième source avait fait état plus tôt de la même information, à la veille de l'ouverture de la réunion trimestrielle du conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Les quatre pays occidentaux ont pris cette décision après avoir pris connaissance la semaine dernière d'un rapport de l'Agence faisant état de l'absence d'avancées sur la question de trois sites non déclarés, où des traces d'uranium avaient été découvertes par le passé.

Selon le projet de résolution, le Conseil "exprime sa profonde inquiétude" face à ce problème qui reste en suspens "du fait d'une coopération insuffisante de l'Iran".

Le texte "juge essentiel et urgent" que Téhéran fournisse sans délai "des explications techniquement crédibles" sur la présence des particules d'uranium, ainsi que "l'accès aux sites et au matériel", pour "permettre la collecte d'échantillons", est-il écrit.

Une délégation de l'AIEA doit se rendre en Iran d'ici à la fin du mois pour tenter d'avancer sur ce contentieux de longue date.

Autre motif d'inquiétude, note une source diplomatique: "l'expansion continue du programme nucléaire iranien", alors même que les capacités de vérification de l'AIEA sont fortement restreintes depuis près de deux ans.

Dans un document informel distribué lundi aux Etats membres, Moscou fustige "une action contre-productive" qui, si elle aboutit, "aura des conséquences irréversibles".

Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA avait adopté une résolution similaire en juin. Seules la Russie et la Chine avaient voté contre.

La République islamique avait alors dénoncé un geste "politique" et en riposte, elle avait décidé de retirer 27 caméras installées par l'AIEA pour surveiller les activités nucléaires de l'Iran.

Le pacte de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties permettant d'assurer que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique - un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Mais à la suite du retrait des Etats-Unis du JCPOA en 2018 et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations.

Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA va par ailleurs examiner une résolution "exprimant sa vive préoccupation" après le refus de la Russie de cesser ses actions contre les installations nucléaires ukrainiennes, selon un autre diplomate basé à Vienne.

Le Conseil a déjà approuvé deux textes sur le sujet, en mars puis en septembre.

Ce nouveau document appelle la Russie "à abandonner ses revendications sans fondement sur la centrale de Zaporijjia [dans le sud de l'Ukraine], à retirer immédiatement ses troupes et son personnel et à cesser toute action" contre les sites nucléaires.


Nucléaire: la Russie opposée à la suspension par l'Iran de la coopération avec l'AIEA

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
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  • Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation
  • Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays

MOSCOU: La Russie est opposée à la suspension par l'Iran, son allié au Moyen-Orient, de la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué jeudi son chef de la diplomatie, après le vote la veille par le Parlement iranien en faveur d'une suspension.

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse.

A l'issue d'une guerre de douze jours avec Israël, pendant laquelle des sites nucléaires iraniens ont été touchés par des frappes israéliennes et américaines, le Parlement iranien a voté mercredi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation.

Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays.

La coopération sera "forcément affectée", avait résumé pour sa part le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei.

Cette décision de Téhéran a été vivement critiquée par le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, qui a estimé en réponse que ce travail était "une obligation juridique", et non "pas une faveur".

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend, comme Moscou, un droit au nucléaire à des fins civiles.

La Russie, via son agence atomique Rosatom, dispose de plusieurs centaines de spécialistes sur le site de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud-ouest de l'Iran.

 


Ukraine: des attaques russes font un mort et deux blessés dans la région de Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine)
  • Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée

KIEV: Des attaques aériennes russes ont fait un mort et deux blessés en Ukraine, dans la région méridionale de Kherson, ont annoncé les autorités locales jeudi matin.

Dans le village de Tavriyske, une frappe aérienne russe a tué un habitant né en 1987, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudine sur Telegram.

Selon l'administration militaire régionale, "des bombes guidées ont touché un immeuble résidentiel", blessant un autre homme, âgé de 34 ans, qui se trouvait à son domicile.

Par ailleurs, dans le district de Korabelny, un bombardement russe nocturne a blessé une septuagénaire, qui a été prise en charge par les secours, a rapporté la municipalité de Kherson sur Telegram.

Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine).

Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée, des demandes jugées inacceptables par l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a signé mercredi un accord avec le Conseil de l'Europe pour instituer un tribunal spécial, dans l'objectif de poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression contre l'Ukraine".


Trump affirme que les Etats-Unis auront des discussions avec l'Iran «la semaine prochaine»

Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
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  • Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine"
  • "Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas"

LA HAYE: Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine", évoquant un possible accord au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

"Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas", a dit le président des Etats-Unis lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à La Haye.