À la COP27, les peuples autochtones rappellent le respect de la nature

(De gauche à droite) Un délégué du Burundi et un autre du Brésil, tous deux vêtus de costumes traditionnels, assistent à la conférence sur le climat COP27 dans la station balnéaire égyptienne de la mer Rouge, le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).
(De gauche à droite) Un délégué du Burundi et un autre du Brésil, tous deux vêtus de costumes traditionnels, assistent à la conférence sur le climat COP27 dans la station balnéaire égyptienne de la mer Rouge, le 14 novembre 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 16 novembre 2022

À la COP27, les peuples autochtones rappellent le respect de la nature

  • Le cacique Ninawa porte fièrement sa couronne de plumes rouges qui retombent sur son torse pour représenter son peuple
  • «Je porte la voix de la forêt et de toutes les espèces vivantes de l'Amazonie», affirme le guérisseur et militant

CHARM EL-CHEIKH: Dans la foule de délégués en costumes sombres ou de militants en T-shirt unis, ils sortent du lot: en habit traditionnel, les représentants des peuples autochtones alertent sur le changement climatique à la COP27 dans un tourbillon de couleurs.

Le cacique Ninawa porte fièrement sa couronne de plumes rouges qui retombent sur son torse pour représenter son peuple, les 15 000 Huni Kui de 104 villages isolés de l'Etat brésilien d'Acre, frontalier du Pérou, au coeur de la forêt amazonienne.

"Je porte la voix de la forêt et de toutes les espèces vivantes de l'Amazonie", affirme le guérisseur et militant, le visage peint de rouge, car "chaque plume et chaque collier représente une âme de la forêt".

Et il les arbore partout avec lui, comme un rappel aux 40 000 participants au sommet de l'ONU sur le changement climatique, car, accuse-t-il, "nos peuples n'ont jamais été évoqués dans les négociations de la COP27".

«La terre, l'eau, le feu»

"Je porte ces plumes car je suis un chef mais aussi parce que les oiseaux qui nous donnent ces plumes nous protègent", ajoute-t-il.

Et de la protection, son peuple en a besoin: il est en première ligne face à la déforestation, qui a augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente sous le mandat du président brésilien sortant Jair Bolsonaro.

Depuis, l'Amazonie, longtemps précieux "puit de carbone", émet désormais plus de CO2 qu'elle n'en absorbe.

Tous ces sujets, le cacique Ninawa aurait aimé en parler au maximum de gens possibles, comme lors des COP précédentes. Mais cette année, en Egypte, un pays où manifester est interdit et où les militants du climat se disent limités dans leurs actions, il est frustré.

"Dans les autres pays, on a pu manifester dans les rues et parler à plein de gens. Ici, on ne peut défiler que dans la Zone bleue", le périmètre du complexe de la COP27 dédié aux négociations.

Juan Calvin, lui aussi, est là pour rappeler que "les gouvernements ne peuvent pas prendre de décisions sans notre accord".

Sous son couvre-chef imposant, blanc brodé de mille couleurs, ce Mapuche de Patagonie, dans le sud du Chili, veut obliger le monde à préserver "les identités des peuples autochtones et leurs droits à la terre et aux ressources".

Et ce, en habits traditionnels, car "ils racontent notre relation avec la terre, l'eau et le feu", explique-t-il.

Un appel pour le succès des négociations sur la biodiversité

Les principaux architectes de l'accord de Paris, pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique, ont appelé mercredi à conclure un accord similaire lors d'une conférence mondiale cruciale sur la biodiversité en décembre à Montréal.

"Le changement climatique devient l'un des principaux moteurs de la perte de biodiversité, tandis que notre destruction accélérée de la nature compromet ses capacités à fournir des services cruciaux, notamment l'atténuation et l'adaptation au changement climatique", écrivent ces cinq "champions de l'accord de Paris".

Or, "il n'y a pas de chemin pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C (objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris) sans agir pour protéger et restaurer la nature," écrivent-ils, en rappelant "l'interconnexion des crises du climat et de la biodiversité".

Ils "exhort(ent) donc les dirigeants à intensifier leurs actions pour faire face à l'accélération de la perte de la nature en proposant un accord mondial ambitieux et qui change la donne sur la biodiversité lors de la COP15".

Le texte est signé par Laurent Fabius, qui avait en tant que ministre français des Affaires étrangères présidé la COP21 à Paris en 2015, Christiana Figueres, qui présidait l'agence ONU-Climat à l'époque de la conclusion de l'accord, Manuel Pulgar-Vidal, "champion de l'agenda pour l'action pour la nature et les peuples" de la Convention sur la diversité biologique (CDB) et Laurence Tubiana, représentante spéciale de la France lors de la COP21.

«Relier les hommes»

D'un côté, "en portant nos habits traditionnels, nous nous rappelons de nos ancêtres qui se sont battus pour préserver notre identité", dit-il.

Et de l'autre, ajoute-t-il, "ces vêtements, comme les outils traditionnels" fabriqués à partir de plumes, de pelages ou d'os d'animaux, "rappellent aux hommes et aux femmes de la société contemporaine ce à quoi ils sont réellement reliés et c'est comme cela que nous allons leur faire prendre conscience de l'importance de la question climatique".

C'est aussi d'un oiseau de l'Amazone que Gloria Ushigua a tiré sa coiffe: sur son front, un bandeau blanc orné de symboles colorés tient une longue plume orange dressée au-dessus d'un collier de fleurs qui lui tombe sur l'épaule.

Militante célèbre et régulièrement menacée dans son pays, l'Equateur, elle défend le peuple Sápara et son territoire dans la forêt amazonienne, convoité par des exploitants attirés par le pétrole de son sous-sol.

À Charm el-Cheikh, elle porte sa tenue traditionnelle, la "llanchama", une robe de l'Amazonie équatorienne. "On a grandi dans ces habits", raconte-t-elle.

C'est déjà dans ces habits qu'elle dit avoir "défendu (sa) culture et (son) peuple" contre les grands projets de forage et de déforestation.

Et dans ces mêmes habits qu'elle entend cette fois-ci, "forcer les participants à la COP27 à respecter les peuples autochtones".


Explosion dans un centre commercial à Taïwan: quatre morts, la piste du gaz évoquée

Short Url
  • Quatre personnes ont été tuées par une puissante explosion dans un centre commercial jeudi à Taïwan et une autre est "sans signe de vie", ont annoncé les pompiers, qui suspectent un drame provoqué par une fuite de gaz
  • Vingt-quatre personnes ont également été blessées dans l'explosion qui s'est produite dans l'espace de restauration au 12e étage du centre commercial Shin Kong Mitsukoshi, dans la ville de Taichung (centre), a annoncé l'Agence nationale des incendies

TAICHUNG: Quatre personnes ont été tuées par une puissante explosion dans un centre commercial jeudi à Taïwan et une autre est "sans signe de vie", ont annoncé les pompiers, qui suspectent un drame provoqué par une fuite de gaz.

Vingt-quatre personnes ont également été blessées dans l'explosion qui s'est produite dans l'espace de restauration au 12e étage du centre commercial Shin Kong Mitsukoshi, dans la ville de Taichung (centre), a annoncé l'Agence nationale des incendies.

Le site était fermé pour cause de travaux au moment de l'explosion, a précisé l'agence.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent le moment de l'explosion. On y voit d'importants débris tombant dans la rue et de la poussière s'échappant de l'intérieur du bâtiment.

"Je travaillais dans le bâtiment de la mairie vers 11H30 (03H30 GMT) et, comme il se trouve juste à côté du grand magasin Shin Kong Mitsukoshi, j'ai ressenti une secousse", a indiqué la maire de la ville, Lu Shiow-yen.

"L'explosion est très grave et les secours sont en action", a-t-elle ajouté.

Au total, 56 véhicules de pompiers et 136 personnes, un chien et un drone ont été mobilisés pour les opérations de recherche et de sauvetage, a indiqué l'agence.

Le chef des pompiers de Taichung, Sun Fu-you, a déclaré aux journalistes que l'explosion semblait avoir été causée par du gaz, mais qu'il n'était pas certain qu'elle était liée aux travaux de construction.

Les pompiers ont demandé à la population de rester à l'écart du site de la catastrophe.

Comme un "tremblement de terre" 

"Il y a eu une secousse et mon lit tremblait", raconte Liao Yu-fu, 26 ans, habitant proche du lieu de l'explosion.

Le jeune homme a raconté à l'AFP que le bruit de l'explosion l'avait réveillé d'une sieste et qu'il avait cru qu'un "avion s'était écrasé sur une maison". "Le son a duré longtemps et j'ai eu peur".

Une femme qui se trouvait au sixième étage du magasin à ce moment-là a déclaré qu'il y avait eu une "très forte secousse" et que des débris avaient commencé à tomber.

"Au début, nous avons cru à un tremblement de terre", a déclaré cette femme à la chaîne de télévision locale TVBS.

"Lorsque j'ai descendu les escaliers, il y avait des bris de verre à tous les étages, à l'entrée de l'ascenseur. Tous les étages sont touchés".

Selon le maire, l'explosion a touché une vaste zone et au moins un passant figure parmi les victimes.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux montre de gros morceaux de métal et des débris éparpillés sur le trottoir devant le grand magasin et les rues avoisinantes.

On peut voir au moins deux personnes allongées sur le sol et une autre qui semble recevoir des soins de la part des sauveteurs. Une autre vidéo montre des dégâts considérables à l'intérieur du grand magasin.

 


Donald Trump va rencontrer Vladimir Poutine en Arabie saoudite

Short Url
  • Le président américain : La date de la rencontre "n'a pas été fixée", mais elle aura lieu dans un "avenir assez proche"

RIYAD : Le président américain Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Arabie saoudite pour leur première rencontre depuis son entrée en fonction en janvier.

L'annonce de M. Trump est intervenue après une conversation téléphonique de près de 90 minutes avec le dirigeant russe, au cours de laquelle ils ont discuté de la fin de l'offensive de Moscou en Ukraine, qui dure depuis près de trois ans.

"Nous nous attendons à nous rencontrer. En fait, nous nous attendons à ce qu'il vienne ici, que j'aille là-bas, et que nous nous rencontrions aussi probablement en Arabie saoudite la première fois, nous nous rencontrerons en Arabie saoudite, pour voir si nous pouvons faire quelque chose", a déclaré M. Trump à la presse dans le bureau ovale.

La date de la rencontre "n'a pas été fixée" mais elle aura lieu dans un "avenir pas trop lointain", a déclaré le président américain.

Il a laissé entendre que la réunion impliquerait le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. "Nous connaissons le prince héritier, et je pense que ce serait un très bon endroit pour se rencontrer".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé plus tôt que M. Poutine avait invité M. Trump et des responsables de son administration à se rendre à Moscou pour discuter de l'Ukraine.

"Le président russe a invité le président américain à se rendre à Moscou et a exprimé sa volonté de recevoir des responsables américains en Russie dans ces domaines d'intérêt mutuel, y compris, bien sûr, le sujet du règlement ukrainien", a déclaré M. Peskov.

Cette invitation fait suite à l'annonce faite mercredi par M. Trump selon laquelle les pourparlers de paix commenceraient "immédiatement" et que l'Ukraine ne récupérerait probablement pas ses terres, ce qui a provoqué un tollé des deux côtés de l'Atlantique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Les frappes sur Kiev montrent que Poutine ne «se prépare pas à la paix», selon Zelensky

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis. (AFP)
Short Url
  • Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis
  • Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian

KIEV: Les frappes de missiles et de drones lancés mercredi par Moscou sur Kiev montrent que le président russe Vladimir Poutine ne "se prépare pas à la paix", a affirmé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ces frappes menées sur cinq districts de Kiev ont fait au moins un mort et trois blessés, a indiqué auparavant le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko sur Telegram.

"Poutine ne se prépare pas à la paix. Il continue de tuer des Ukrainiens et de détruire des villes. Seules des mesures fortes et une pression sur la Russie peuvent mettre fin à cette terreur", a déclaré M. Zelensky dans un message posté en ligne.

"Ce dont nous avons besoin maintenant, c'est l'unité et le soutien de tous nos partenaires dans cette lutte pour une issue juste à la guerre", a-t-il souligné.

Le président Zelensky s'est dit prêt mardi à "un échange" de territoires avec la Russie, dans le cadre d'éventuelles négociations de paix sous l'égide des Etats-Unis.

Si le président américain Donald Trump parvient à amener l'Ukraine et la Russie à la table des négociations, "nous échangerons un territoire contre un autre", a affirmé M. Zelensky au quotidien britannique The Guardian, tout en ajoutant qu'il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour.

Le président ukrainien a estimé que l'Europe seule ne pourrait pas garantir la sécurité de son pays. "Les garanties de sécurité sans l'Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité", a-t-il affirmé.

M. Zelensky doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l'émissaire spécial américain sur l'Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d'Etat Marco Rubio.

Donald Trump s'est engagé à mettre rapidement fin au "carnage" de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d'aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden.

Sans certitude sur la pérennité de l'aide américaine, l'Ukraine est dans une position difficile alors que depuis un an, l'armée russe progresse.

Ces derniers mois Kiev et Moscou ont multiplié les frappes sur leurs infrastructures énergétiques réciproques.

Moscou a revendiqué mardi la prise d'un nouveau village dans la région ukrainienne de Donetsk (est), celui de Iassenové, situé à une dizaine de kilomètres à l'est de la région de Dnipropetrovsk, que les forces russes pourraient atteindre prochainement pour la première fois.