L'Ethiopie "rêve" si elle croit à une victoire rapide, dit le président du Tigré

Des manifestants pro-tigréens affichent des pancartes lors d'une manifestation devant la Chancellerie à Berlin. (John MACDOUGALL / AFP)
Des manifestants pro-tigréens affichent des pancartes lors d'une manifestation devant la Chancellerie à Berlin. (John MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Vendredi 13 novembre 2020

L'Ethiopie "rêve" si elle croit à une victoire rapide, dit le président du Tigré

  • Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed - prix Nobel de la paix 2019 - a promis une victoire "d'ici relativement peu de temps" face aux forces du Front de libération des Peuples du Tigré
  • "La conséquence la plus importante du conflit pour le moment ce sont les déplacements. Bien sûr il y a des morts, mais nous n'avons pas les chiffres" a répondu le président du Tigré, Debretsion Gebremichael

Ceux qui croient en une victoire prochaine de l'armée fédérale éthiopienne au Tigré "rêvent éveillés", a assuré vendredi le président de cette région dissidente d'Ethiopie, démentant la fin rapide, promise par le gouvernement, de l'opération militaire lancée le 4 novembre.

Jeudi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed - prix Nobel de la paix 2019 - a promis une victoire "d'ici relativement peu de temps" face aux forces du Front de libération des Peuples du Tigré (TPLF), parti qui dirige de longue date cette région du Nord du pays.

Cette affirmation "est un rêve éveillé", lui a répondu le président du Tigré, Debretsion Gebremichael, joint par l'AFP depuis Addis Abeba via une messagerie. "Nous sommes des gens fiers qui pouvons nous défendre. (Cette terre) est un cimetière pour les envahisseurs", a-t-il ajouté.

M. Debretsion a également fermement démenti l'implication des troupes loyales au TPLF dans un "massacre" de civils au Tigré, comme l'affirment des témoignages rapportés jeudi par Amnesty international.

"Cela ne repose sur rien. Cela ne peut pas être lié à nous", a-t-il affirmé, ajoutant: "Nous avons nos valeurs, nous avons nos règles. Nous savons comment traiter les gens."

Il a revanche accusé l'aviation éthiopienne d'avoir tué des civils lors de ses frappes à Mekele, la capitale régionale, et à Adigrat, localité proche de la frontière avec l'Erythrée. Il a également souligné que les combats avaient déplacé des centaines de milliers de personnes à l'intérieur du Tigré.

"La conséquence la plus importante du conflit pour le moment ce sont les déplacements. Bien sûr il y a des morts, mais nous n'avons pas les chiffres", a-t-il déclaré, accusant également l'armée de l'Erythrée voisine d'être impliquée dans le conflit, ce que dément l'Ethiopie.

Le blackout sur les communications dans la région et les restrictions aux déplacements des journalistes rendent difficiles la vérification indépendante des informations de chaque camp.

Un mandat d'arrêt a été lancé jeudi par la justice éthiopienne contre M. Debretsion et 63 autres personnes considérées comme "mettant en danger l'existence" de l'Ethiopie.

M. Abiy justifie son intervention militaire par la nécessité de rétablir des "institutions légitimes" au Tigré, où les autorités défient depuis plusieurs mois le gouvernement fédéral et après les attaques de deux bases de l'armée éthiopienne sur place qu'il a attribuées aux forces loyales au TPLF, mais que celui-ci dément.

Vendredi, le bureau du Premier ministre a annoncé la nomination de Mulu Nega, jusqu'ici ministre des Sciences et de l'Education supérieure, au poste de directeur d'une nouvelle "administration provisoire de l'Etat régional du Tigré". 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.