Quand accéder à une bibliothèque devient un luxe dans la deuxième ville de France

Une photographie prise le 5 septembre 2022 montre une salle de lecture dans la Bibliothèque nationale de France récemment rénovée à Paris, avant sa réouverture (Photo, AFP).
Une photographie prise le 5 septembre 2022 montre une salle de lecture dans la Bibliothèque nationale de France récemment rénovée à Paris, avant sa réouverture (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Quand accéder à une bibliothèque devient un luxe dans la deuxième ville de France

  • Deux bibliothèques du centre-ville ont dû rester fermées plusieurs mois entre 2020 et 2022
  • La situation est d'autant plus catastrophique, soulignent les associations, que Marseille est la plus pauvre des grandes villes françaises

MARSEILLE: Avec seulement neuf bibliothèques pour près de 900 000 habitants, la lecture est devenue à Marseille, deuxième ville de France, un luxe que seules les associations, dans certains quartiers défavorisés, rendent encore accessible.

Le mal n'est pas nouveau mais le manque de personnel a atteint récemment un niveau critique.

Deux bibliothèques du centre-ville ont ainsi dû rester fermées plusieurs mois entre 2020 et 2022 et l'Alcazar, navire amiral du réseau avec ses 18 000 m2 à deux pas du Vieux-Port, n'ouvre plus que les après-midi.

La situation est d'autant plus catastrophique, soulignent les associations, que Marseille est la plus pauvre des grandes villes françaises, avec un taux de pauvreté proche des 25%, qui dépasse même les 50% dans certains quartiers.

En tout, la ville ne dispose que de 25 000 m2 de bibliothèques municipales, soit 0,03 m2 par habitant, trois fois moins que Lyon (0,1 m2 par habitant) et ses 16 bibliothèques.

"On ne dira jamais assez le caractère catastrophique de l'affaire", insiste Alain Milianti, vice-président de l'association des usagers des bibliothèques de Marseille. "Dans une ville marquée par la pauvreté, il y a des pans entiers de la population qui ont un besoin vital d'accès à ces lieux de vie".

Parmi les arrondissements dépourvus de bibliothèques figurent en grande partie les plus pauvres.

Par ailleurs, "une partie des utilisateurs sont des jeunes qui n'ont pas de lieu de travail chez eux", ajoute José Roze, président de l'association des usagers.

«Décrue continue»

Dans un rapport rendu en juin, l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) constate un "état dégradé du réseau, dont la situation a encore empiré" depuis 10 ans, en raison notamment  d'une "décrue continue" des effectifs (-31%) de 2014 à 2021.

"Marseille dépense trois fois moins que Lyon pour la masse salariale des personnels des bibliothèques", relève-t-elle.

"J'étais dans les écoles, j'ai été reclassée, le travail est intéressant mais je sature, il y a trop de choses qui ne vont pas", témoigne anonymement une agente travaillant à la bibliothèque du Merlan, dans un quartier défavorisé où les agents se sentent "un peu abandonnés".

"Dès qu'on veut faire quelque chose, on nous dit qu'il n'y a pas le budget", poursuit-elle.

Dans les bibliothèques marseillaises, il manque "90 postes au moins pour revenir à un fonctionnement normal des services existants", selon l'Inspection de l'Education.

La nouvelle municipalité de gauche, arrivée au pouvoir en 2020, espère "rattraper bon nombre de ce déficit pour que les neuf bibliothèques soient ouvertes et dans des horaires qui correspondent aux besoins", assure Jean-Marc Coppola, l'adjoint à la culture.

Il promet aussi "un plan de rénovation des bibliothèques" avec un démarrage des travaux au printemps 2023.

En outre, depuis 2020, une trentaine d'agents ont été recrutés, affirme M. Coppola, mais "il faut trouver des gens qualifiés".

Au pied des immeubles

Conséquence des carences du réseau: en 2019, les emprunteurs actifs représentaient 5,15% de la population marseillaise, "soit le taux le plus faible de toutes les villes de plus de 100 000 habitants" en France, d'après l'IGESR.

"Quand il n'y a pas de proximité, il n'y a pas d'usage", se désole M. Roze. Or, "à partir du moment où il faut trois quarts d'heure ou une heure pour se rendre en centre-ville (qui concentre l'essentiel de l'offre en bibliothèques, NDLR), on ne vient pas".

Palliant les défaillances du service public, deux réseaux associatifs ont "pris une ampleur inédite en France", notamment dans les quartiers paupérisés.

L'Acelem anime ainsi sept espaces lecture au pied des immeubles et oeuvre depuis bientôt trente ans pour "amener le livre au plus près des habitants des quartiers qui n'avaient pas accès au réseau de lecture publique", raconte Chrystine Bernard, coordinatrice de ces espaces.

L'objectif est "de faire passerelle" pour amener les gens des quartiers "vers le réseau de lecture publique" avec lequel l'Acelem collabore.

Pour autant, "rien n'oblige une municipalité à ouvrir des bibliothèques malheureusement", regrette-t-elle.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.