Qu'est-ce que l'APEC et à quoi s'attendre suite au sommet de Bangkok?

Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, et le président français, Emmanuel Macron, assistant au sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok. (AFP)
Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, et le président français, Emmanuel Macron, assistant au sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok. (AFP)
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Qu'est-ce que l'APEC et à quoi s'attendre suite au sommet de Bangkok?

  • Les économies membres de l'APEC comptent plus de 2,9 milliards de personnes et représentent plus de 60% du PIB mondial
  • Le prince héritier saoudien est également présent à ce sommet en tant qu'invité spécial du gouvernement thaïlandais

BANGKOK: La réunion des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (en anglais: Asia-Pacific Economic Cooperation, APEC) a débuté vendredi à Bangkok par un appel du pays hôte, la Thaïlande, à s'unir pour poursuivre une croissance et un développement durables dans un contexte de défis économiques et sociaux posés par la pandémie de Covid-19, de changement climatique et de tensions géopolitiques.

Les dirigeants et chefs d'État des 21 économies membres – pays riverains du Pacifique – sont venus dans la capitale thaïlandaise pour une réunion qui se tiendra les 18 et 19 novembre. Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, est également présent à ce sommet en tant qu'invité spécial de la Thaïlande.

Qu'est-ce que l'APEC?

L'APEC est un forum intergouvernemental qui vise le libre-échange et la coopération économique entre les pays riverains de l'océan Pacifique.

Il a été créé en 1989 en réponse à l'interdépendance croissante des économies de l'Asie-Pacifique et à l'émergence de blocs économiques régionaux tels que l'Union européenne et l’Accord de libre-échange nord-américain.

Les 21 membres de l'APEC sont appelés «économies». Chacun doit constituer une entité économique indépendante, plutôt qu'un État souverain. Les processus de coopération du forum concernent principalement le commerce, ses membres travaillant les uns avec les autres en tant qu'entités économiques.

Les économies membres de l'APEC comptent plus de 2,9 milliards de personnes et représentent plus de 60% du PIB mondial.

Cette organisation est importante en termes de taille et de composition. Elle rassemble les plus importants dirigeants du monde. Les 21 membres incluent les États-Unis, la Chine et la Russie. Il y a également le Japon, la Corée du Sud et la plupart des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

Les membres de l'APEC sont le Canada, les États-Unis, le Chili, le Mexique, le Pérou, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Thaïlande, Singapour, le Brunei Darussalam, la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines, le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, la Chine, Hong Kong, Taïwan et la Russie.

Le sommet de cette année reflète l’importance croissante de l'Asie du Sud-Est. Il se tient au Queen Sirikit National Convention Center à Bangkok, où plus de 3 000 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité des participants.

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)

Se tenant sous le thème «Ouvrir, connecter, équilibrer», la réunion se concentre sur le rétablissement des liens après la pandémie du coronavirus et la facilitation de la mobilité des entreprises.

Ce sera ainsi la dernière réunion multilatérale de l'année, qui vient juste après une frénésie de rassemblements, notamment le sommet du G20 à Bali, en Indonésie, le sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est à Phnom Penh, au Cambodge, et la Conférence des parties sur le climat au Caire, en Égypte.

Pour la première fois depuis des années, trois des quatre événements clés se déroulent en Asie du Sud-Est, reflétant l'importance croissante de la région et l’opportunité de prendre le relais de la Chine.

«Si vous regardez l'Asie dans son ensemble, nous savons que la Chine est un moteur économique clé. Mais la Chine a pu connaître un ralentissement au cours des dernières années en raison de la Covid-19. L'Asie du Sud-Est a toujours été un autre moteur clé de cette croissance économique dans la région», a précisé à Arab News le professeur Pavida Pananond, maître de conférences au département de commerce international de l'université Thammasat de Bangkok.

«Ces trois événements mettent l'Asie du Sud-Est à l'honneur lors de sommets mondiaux réunissant des dirigeants mondiaux. Je pense que c'est assez impressionnant en soi.»

L'importance de ce sommet pour la Thaïlande, en outre, est de montrer sa position régionale et sa capacité à accueillir des événements de haut niveau, d'autant plus que la réunion de l'APEC de l'année prochaine doit avoir lieu aux États-Unis.

«De nombreux efforts ont été consacrés aux procédures et à la manière dont nous, en tant que nation, pouvons accueillir les dirigeants mondiaux de la planète», a ajouté le professeur Pananond.

«Cela fait également de la Thaïlande une partie des pays d'Asie du Sud-Est qui jouent un rôle régional de premier plan dans les discussions sur les principaux problèmes mondiaux.»

La durabilité à l'ordre du jour

Les réunions ont commencé vendredi matin avec le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, qui a mis l'accent sur la croissance et le développement durables.

S’adressant à un auditoire qui comprenait les dirigeants des deux plus grands pollueurs en carbone du monde – le président chinois, Xi Jinping, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris –, il a déclaré: «Nous ne pouvons plus vivre comme auparavant. Nous devons changer notre perspective et changer notre façon de vivre et de faire des affaires.»

«Nous sommes toujours sous la menace du changement climatique, qui aura non seulement un impact sur la région de l’Asie-Pacifique, mais aussi sur les moyens de subsistance de toute l'humanité. Nous devons donc travailler de concert pour en atténuer les impacts et protéger le monde.»

Le Premier ministre thaïlandais a également présenté aux dirigeants de l'APEC les «objectifs de Bangkok» que le pays hôte souhaite voir figurer au premier plan de la réunion de cette année, ainsi qu’un cadre pour faire progresser la durabilité de l'APEC.

Ces objectifs comprennent le soutien aux efforts de lutte contre le changement climatique, la progression du commerce et des investissements durables, la promotion de la conservation de l'environnement et l'amélioration de l'efficacité des ressources vers le zéro déchet.

Les objectifs sont conformes au modèle économique bio-circulaire-vert (BCG) de la Thaïlande – une stratégie de relance et un plan de développement à long terme.

«Il s'agit d'un modèle de croissance économique basé sur la durabilité», a indiqué à Arab News le professeur Thitinan Pongsudhirak, directeur de l'Institut de sécurité et d'études internationales, basé à Bangkok.

«La Thaïlande essaie de promouvoir une sorte de régionalisme ouvert basé sur la résilience, la durabilité et l'intégration, sur l'inclusion et le fait de ne pas abandonner, de réduire les inégalités.»

Diplomatie parallèle 

Le sommet de l'APEC est également l'occasion pour les dirigeants de se rencontrer et de discuter de leurs engagements bilatéraux.

Le président chinois a eu jeudi une rencontre inhabituelle avec le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, la première rencontre entre les deux pays au niveau des dirigeants en près de trois ans. Fumio Kishida a déclaré aux journalistes après la réunion qu'il avait fait part de ses inquiétudes quant aux tensions croissantes en Asie en raison des ambitions maritimes de la Chine.

Le prince héritier saoudien a tenu vendredi une série de réunions, notamment avec le président indonésien, Joko Widodo, et le président philippin, Ferdinand Marcos, avant les entretiens avec le Premier ministre et les dirigeants thaïlandais, un événement clé à l'ordre du jour de sa visite.

Le Premier ministre sud-coréen, Han Duck-soo, devrait tenir des réunions avec la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, et la vice-présidente péruvienne, Dina Boluarte, et devrait également rechercher un soutien international pour la candidature de la Corée du Sud à l'accueil de l'Exposition universelle de 2030.

De nombreuses autres réunions similaires vont avoir lieu du fait de la présence de la vice-présidente américaine, des premiers ministres australien et singapourien, de même que d'autres dirigeants.

«Le fait qu’ils soient présents au même endroit et en même temps lors d'une réunion au sommet permet de conclure des accords commerciaux, de promouvoir des coopérations économiques, de traiter des intérêts communs et des défis communs dans l'économie mondiale», a affirmé le professeur Pongsudhirak, tout en indiquant que le groupe devrait se concentrer davantage sur les problèmes pour lesquels il a été créé.

«Nous devrions amener l'APEC à faire ce pour quoi elle a été conçue, c'est-à-dire promouvoir le commerce et l'investissement, en particulier aujourd’hui dans la nouvelle ère du commerce numérique.»

Rendre le forum plus efficace nécessiterait la participation du secteur privé. «Nous pouvons lancer un appel au secteur privé pour qu'il prenne les choses en main, car si vous en laissez le soin aux gouvernements, vous verrez un grand nombre de questions litigieuses», a soutenu le professeur Pongsudhirak.

«Ils ne voient pas les choses de la même façon. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, la mer de Chine méridionale, la crise birmane…. Donc, pour reprendre le commerce et l'investissement à l'ère numérique, vous avez vraiment besoin d'autres moteurs.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.