Qu'est-ce que l'APEC et à quoi s'attendre suite au sommet de Bangkok?

Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, et le président français, Emmanuel Macron, assistant au sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok. (AFP)
Le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, et le président français, Emmanuel Macron, assistant au sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok. (AFP)
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Qu'est-ce que l'APEC et à quoi s'attendre suite au sommet de Bangkok?

  • Les économies membres de l'APEC comptent plus de 2,9 milliards de personnes et représentent plus de 60% du PIB mondial
  • Le prince héritier saoudien est également présent à ce sommet en tant qu'invité spécial du gouvernement thaïlandais

BANGKOK: La réunion des dirigeants de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (en anglais: Asia-Pacific Economic Cooperation, APEC) a débuté vendredi à Bangkok par un appel du pays hôte, la Thaïlande, à s'unir pour poursuivre une croissance et un développement durables dans un contexte de défis économiques et sociaux posés par la pandémie de Covid-19, de changement climatique et de tensions géopolitiques.

Les dirigeants et chefs d'État des 21 économies membres – pays riverains du Pacifique – sont venus dans la capitale thaïlandaise pour une réunion qui se tiendra les 18 et 19 novembre. Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, est également présent à ce sommet en tant qu'invité spécial de la Thaïlande.

Qu'est-ce que l'APEC?

L'APEC est un forum intergouvernemental qui vise le libre-échange et la coopération économique entre les pays riverains de l'océan Pacifique.

Il a été créé en 1989 en réponse à l'interdépendance croissante des économies de l'Asie-Pacifique et à l'émergence de blocs économiques régionaux tels que l'Union européenne et l’Accord de libre-échange nord-américain.

Les 21 membres de l'APEC sont appelés «économies». Chacun doit constituer une entité économique indépendante, plutôt qu'un État souverain. Les processus de coopération du forum concernent principalement le commerce, ses membres travaillant les uns avec les autres en tant qu'entités économiques.

Les économies membres de l'APEC comptent plus de 2,9 milliards de personnes et représentent plus de 60% du PIB mondial.

Cette organisation est importante en termes de taille et de composition. Elle rassemble les plus importants dirigeants du monde. Les 21 membres incluent les États-Unis, la Chine et la Russie. Il y a également le Japon, la Corée du Sud et la plupart des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

Les membres de l'APEC sont le Canada, les États-Unis, le Chili, le Mexique, le Pérou, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Thaïlande, Singapour, le Brunei Darussalam, la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines, le Vietnam, la Corée du Sud, le Japon, la Chine, Hong Kong, Taïwan et la Russie.

Le sommet de cette année reflète l’importance croissante de l'Asie du Sud-Est. Il se tient au Queen Sirikit National Convention Center à Bangkok, où plus de 3 000 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité des participants.

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)

Se tenant sous le thème «Ouvrir, connecter, équilibrer», la réunion se concentre sur le rétablissement des liens après la pandémie du coronavirus et la facilitation de la mobilité des entreprises.

Ce sera ainsi la dernière réunion multilatérale de l'année, qui vient juste après une frénésie de rassemblements, notamment le sommet du G20 à Bali, en Indonésie, le sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est à Phnom Penh, au Cambodge, et la Conférence des parties sur le climat au Caire, en Égypte.

Pour la première fois depuis des années, trois des quatre événements clés se déroulent en Asie du Sud-Est, reflétant l'importance croissante de la région et l’opportunité de prendre le relais de la Chine.

«Si vous regardez l'Asie dans son ensemble, nous savons que la Chine est un moteur économique clé. Mais la Chine a pu connaître un ralentissement au cours des dernières années en raison de la Covid-19. L'Asie du Sud-Est a toujours été un autre moteur clé de cette croissance économique dans la région», a précisé à Arab News le professeur Pavida Pananond, maître de conférences au département de commerce international de l'université Thammasat de Bangkok.

«Ces trois événements mettent l'Asie du Sud-Est à l'honneur lors de sommets mondiaux réunissant des dirigeants mondiaux. Je pense que c'est assez impressionnant en soi.»

L'importance de ce sommet pour la Thaïlande, en outre, est de montrer sa position régionale et sa capacité à accueillir des événements de haut niveau, d'autant plus que la réunion de l'APEC de l'année prochaine doit avoir lieu aux États-Unis.

«De nombreux efforts ont été consacrés aux procédures et à la manière dont nous, en tant que nation, pouvons accueillir les dirigeants mondiaux de la planète», a ajouté le professeur Pananond.

«Cela fait également de la Thaïlande une partie des pays d'Asie du Sud-Est qui jouent un rôle régional de premier plan dans les discussions sur les principaux problèmes mondiaux.»

La durabilité à l'ordre du jour

Les réunions ont commencé vendredi matin avec le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, qui a mis l'accent sur la croissance et le développement durables.

S’adressant à un auditoire qui comprenait les dirigeants des deux plus grands pollueurs en carbone du monde – le président chinois, Xi Jinping, et la vice-présidente américaine, Kamala Harris –, il a déclaré: «Nous ne pouvons plus vivre comme auparavant. Nous devons changer notre perspective et changer notre façon de vivre et de faire des affaires.»

«Nous sommes toujours sous la menace du changement climatique, qui aura non seulement un impact sur la région de l’Asie-Pacifique, mais aussi sur les moyens de subsistance de toute l'humanité. Nous devons donc travailler de concert pour en atténuer les impacts et protéger le monde.»

Le Premier ministre thaïlandais a également présenté aux dirigeants de l'APEC les «objectifs de Bangkok» que le pays hôte souhaite voir figurer au premier plan de la réunion de cette année, ainsi qu’un cadre pour faire progresser la durabilité de l'APEC.

Ces objectifs comprennent le soutien aux efforts de lutte contre le changement climatique, la progression du commerce et des investissements durables, la promotion de la conservation de l'environnement et l'amélioration de l'efficacité des ressources vers le zéro déchet.

Les objectifs sont conformes au modèle économique bio-circulaire-vert (BCG) de la Thaïlande – une stratégie de relance et un plan de développement à long terme.

«Il s'agit d'un modèle de croissance économique basé sur la durabilité», a indiqué à Arab News le professeur Thitinan Pongsudhirak, directeur de l'Institut de sécurité et d'études internationales, basé à Bangkok.

«La Thaïlande essaie de promouvoir une sorte de régionalisme ouvert basé sur la résilience, la durabilité et l'intégration, sur l'inclusion et le fait de ne pas abandonner, de réduire les inégalités.»

Diplomatie parallèle 

Le sommet de l'APEC est également l'occasion pour les dirigeants de se rencontrer et de discuter de leurs engagements bilatéraux.

Le président chinois a eu jeudi une rencontre inhabituelle avec le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, la première rencontre entre les deux pays au niveau des dirigeants en près de trois ans. Fumio Kishida a déclaré aux journalistes après la réunion qu'il avait fait part de ses inquiétudes quant aux tensions croissantes en Asie en raison des ambitions maritimes de la Chine.

Le prince héritier saoudien a tenu vendredi une série de réunions, notamment avec le président indonésien, Joko Widodo, et le président philippin, Ferdinand Marcos, avant les entretiens avec le Premier ministre et les dirigeants thaïlandais, un événement clé à l'ordre du jour de sa visite.

Le Premier ministre sud-coréen, Han Duck-soo, devrait tenir des réunions avec la Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, et la vice-présidente péruvienne, Dina Boluarte, et devrait également rechercher un soutien international pour la candidature de la Corée du Sud à l'accueil de l'Exposition universelle de 2030.

De nombreuses autres réunions similaires vont avoir lieu du fait de la présence de la vice-présidente américaine, des premiers ministres australien et singapourien, de même que d'autres dirigeants.

«Le fait qu’ils soient présents au même endroit et en même temps lors d'une réunion au sommet permet de conclure des accords commerciaux, de promouvoir des coopérations économiques, de traiter des intérêts communs et des défis communs dans l'économie mondiale», a affirmé le professeur Pongsudhirak, tout en indiquant que le groupe devrait se concentrer davantage sur les problèmes pour lesquels il a été créé.

«Nous devrions amener l'APEC à faire ce pour quoi elle a été conçue, c'est-à-dire promouvoir le commerce et l'investissement, en particulier aujourd’hui dans la nouvelle ère du commerce numérique.»

Rendre le forum plus efficace nécessiterait la participation du secteur privé. «Nous pouvons lancer un appel au secteur privé pour qu'il prenne les choses en main, car si vous en laissez le soin aux gouvernements, vous verrez un grand nombre de questions litigieuses», a soutenu le professeur Pongsudhirak.

«Ils ne voient pas les choses de la même façon. L'invasion de l'Ukraine par la Russie, la mer de Chine méridionale, la crise birmane…. Donc, pour reprendre le commerce et l'investissement à l'ère numérique, vous avez vraiment besoin d'autres moteurs.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Canada: le libéral Mark Carney donné vainqueur après une campagne centrée sur Trump

Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien et chef du Parti libéral, Mark Carney, salue ses partisans lors d'une fête de victoire à Ottawa (Ontario), le 29 avril 2025. (AFP)
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  • Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays
  • Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti

OTTAWA: Le Parti libéral de Mark Carney a remporté lundi les législatives canadiennes, selon les projections des médias locaux, après une campagne centrée sur les menaces du président américain Donald Trump contre le pays.

Toutefois, selon des résultats encore préliminaires, les libéraux pourraient rester minoritaires au Parlement et seraient donc contraints de gouverner avec l'appui d'un autre parti.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens emmenés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires, après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, à coups de droits de douane et de menaces d'annexion, ont changé la donne.

A Ottawa, où les libéraux sont réunis pour la soirée électorale dans une aréna de hockey, l'annonce des résultats a provoqué une salve d'applaudissements et des cris enthousiastes.

"Je suis si heureuse", lâche sur place Dorothy Goubault, originaire de la région des Mille Iles en Ontario. "Je suis contente car nous avons quelqu'un qui peut parler à M. Trump à son niveau. M. Trump est un homme d'affaires. M. Carney est un homme d'affaires, et je pense qu'ils peuvent tous les deux se comprendre".

Pour le ministre Steven Guilbeault, "les nombreuses attaques du président Trump sur l'économie canadienne, mais aussi sur notre souveraineté et notre identité même, ont vraiment mobilisé les Canadiens", a-t-il déclaré sur la chaine publique CBC.

Et les électeurs "ont vu que le Premier ministre Carney avait de l'expérience sur la scène mondiale".

Mark Carney n'avait pas encore pris la parole à minuit locales (04H00 GMT), tandis que se poursuivait le dépouillement.

Dans les longues files devant les bureaux de vote toute la journée, les électeurs ont souligné l'importance de ce scrutin, parlant d'élections historiques et déterminantes pour l'avenir de ce pays de 41 millions d'habitants.

- "Chaos" -

À 60 ans, Mark Carney, novice en politique mais économiste reconnu, a su convaincre une population inquiète pour l'avenir économique et souverain du pays qu'il était la bonne personne pour piloter le pays en ces temps troublés.

Cet ancien gouverneur de la banque du Canada et de Grande-Bretagne n'a cessé de rappeler pendant la campagne que la menace américaine est réelle pour le Canada.

"Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays", a-t-il prévenu.

"Le chaos est entré dans nos vies. C'est une tragédie, mais c'est aussi une réalité. La question clé de cette élection est de savoir qui est le mieux placé pour s'opposer au président Trump?", a-t-il expliqué pendant la campagne.

Pour faire face, il a promis de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place.

Mais aussi de développer le commerce au sein de son pays en levant les barrières douanières entre provinces et de chercher de nouveaux débouchés, notamment en Europe.

En face, le chef conservateur, qui avait promis des baisses d'impôts et des coupes dans les dépenses publiques, n'a pas réussi à convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux.

Pierre Poilievre aura aussi souffert jusqu'au bout de la proximité, de par son style et certaines de ses idées, avec le président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, selon les analystes.

Au QG des conservateurs à Ottawa, Jason Piche se dit toutefois "surpris" des résultats, "je pensais que ce serait plus serré que ça".

Un peu plus loin, Jean-Guy Bourguignon, homme d'affaires de 59 ans, se dit carrément "très triste". "Est-ce que c'est vraiment ça le pays dans lequel nous voulons vivre?", demande-t-il alors qu'il énumère les politiques des libéraux, qu'il juge liberticides.

Près de 29 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans ce vaste pays du G7 qui s'étend sur six fuseaux horaires. Et plus de 7,3 millions de personnes avaient voté par anticipation, un record.


Ukraine: Poutine annonce une trêve du 8 au 10 mai, "tentative de "manipulation" répond Zelensky

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d'une réunion du Conseil des législateurs à Saint-Pétersbourg, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai
  • Son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation"

MOSCOU: Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi une trêve sur le front en Ukraine durant trois jours du 8 au 10 mai, à l'occasion de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky denonçant une "tentative de manipulation".

Le président américain Donald Trump exhorte Kiev et Moscou à conclure un cessez-le-feu et un accord de paix, trois ans après le début de l'offensive russe ayant déjà fait des dizaines de milliers de morts civils et militaires.

"A partir de minuit entre le 7 et le 8 mai, et jusqu'à minuit entre le 10 et le 11 mai, la partie russe annonce un cessez-le-feu", a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Pendant cette période, toutes les opérations de combat seront arrêtées".

D'après la présidence russe, Vladimir Poutine a pris cette décision unilatérale "pour des raisons humanitaires" et à l'occasion des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie.

Pour M. Zelensky, au contraire, "il y a désormais une nouvelle tentative de manipulation". "Pour une raison, a-t-il dit dans son adresse quotidienne, tout le monde doit attendre le 8 mai et ne cesser le feu qu'ensuite pour garantir le silence" lors de la parade du 9 mai sur la place Rouge à Moscou.

La Russie commémore le 9 mai cet événement dont Vladimir Poutine a fait un marqueur essentiel de la puissance retrouvée du pays. Les dirigeants d'une vingtaine de pays sont attendus pour un défilé militaire en grande pompe sur la place Rouge à Moscou.

Le Kremlin a dit considérer que l'Ukraine "devrait suivre cet exemple", tout en prévenant que les forces russes "fourniront une réponse adéquate et efficace" en cas de violation de la trêve.

Vladimir Poutine avait déjà déclaré un bref cessez-le-feu de 30 heures les 19 et 20 avril à l'occasion de Pâques. Les deux camps s'étaient ensuite accusés de l'avoir violé, même si une baisse de l'intensité des combats avait été ressentie dans plusieurs secteurs du front.

- "accroître la pression sur la Russie"-

La Maison Blanche a soutenu lundi que Donald Trump souhaitait un cessez-le-feu "permanent" en Ukraine et pas seulement une trêve temporaire.

Les Etats-Unis, jusque-là le premier soutien de l'Ukraine, veulent tourner la page aussi vite que possible quitte, craint Kiev, à accepter des dispositions très favorables à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a dit dimanche à son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il était temps de mettre fin à une "guerre insensée" en Ukraine, selon un communiqué lundi.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a affirmé que "dans les huit à dix jours prochains, nous allons accroître la pression sur la Russie", dans un entretien publié par le magazine Paris Match.

Il a estimé avoir "convaincu les Américains de la possibilité d’une escalade des menaces, et potentiellement de sanctions" contre Moscou.

- Conditions maximalistes de Poutine -

La Russie maintient des conditions maximalistes concernant l'Ukraine, dont elle veut la reddition et le renoncement à rejoindre l'Otan, tout en s'assurant de pouvoir garder les territoires ukrainiens annexés.

La reconnaissance internationale de l'annexion russe de la Crimée et de quatre autres régions ukrainiennes est une condition "impérative" à la paix, a encore martelé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

La Russie a annexé la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014, ce que la communauté internationale, Etats-Unis compris, n'a jamais reconnu.

En septembre 2022, quelques mois après le déclenchement de son assaut à grande échelle, elle a aussi revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes qu'elle occupe partiellement, celles de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia.

La Russie, qui a l'avantage sur le front, a revendiqué lundi la prise de Kamyanka, un village de la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine.

La Corée du Nord a pour la première fois reconnu lundi avoir envoyé des troupes en Russie et qu'elles avaient aidé Moscou à reprendre aux Ukrainiens les zones de la région de Koursk dont ils s'étaient emparés.

Trois personnes ont par ailleurs été tuées lundi dans une attaque russe contre un village de la région de Donetsk (est), selon les services du procureur régional.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.