La faim tenaille les Ethiopiens fuyant au Soudan voisin

Des Éthiopiens, qui ont fui leurs maisons en raison des combats en cours, sont photographiés dans un camp de réfugiés dans la zone frontalière de Hamdait, dans l'est de l'État soudanais de Kassala, le 12 novembre 2020. (AFP)
Des Éthiopiens, qui ont fui leurs maisons en raison des combats en cours, sont photographiés dans un camp de réfugiés dans la zone frontalière de Hamdait, dans l'est de l'État soudanais de Kassala, le 12 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Vendredi 13 novembre 2020

La faim tenaille les Ethiopiens fuyant au Soudan voisin

  • Pieds nus, efflanqué, les yeux cernés par la fatigue, il s'approche des soldats, des travailleurs sociaux soudanais ou des quelques journaliste et en les fixant, il fait un geste de la main pour demander de la nourriture
  • Dans cette région de l'est du Soudan, les journalistes n'ont vu aucune ONG internationale, l'aide vient des villageois ou d'habitants d'autres secteurs de l'Etat de Gedaref

Dans le village numéro 8 dans l'Etat soudanais de Gedaref, Tediest Gezriel, 10 ans, a faim après avoir marché durant 30 km pour fuir la guerre en Ethiopie voisine.

Pieds nus, efflanqué, les yeux cernés par la fatigue, il s'approche des soldats, des travailleurs sociaux soudanais ou des quelques journaliste et en les fixant, il fait un geste de la main pour demander de la nourriture.

Portant un T-shirt orange et un pantalon gris, il arpente la rue principale de ce village, construit il y a cinq ans quand la retenue d'eau causée par un barrage a englouti l'ancienne localité. Presque déserte il y a une semaine, cette bourgade grouille aujourd'hui de réfugiés éthiopiens. 

Le garçon n'est pas le seul à quémander un morceau de pain. Ils sont des centaines d'enfants à courir dans les rues. Certains sont avec leurs parents, d'autres, comme Tediest, les ont perdus dans leur fuite et ont suivi la longue colonne se dirigeant vers le Soudan.

Depuis dix jours, l'armée éthiopienne mène une opération contre les forces locales dans la région éthiopienne dissidente du Tigré, région frontalière du Soudan. L'ONU a réclamé une « enquête indépendante » sur de possibles « crimes de guerre » dans la zone.

- Deux jours de marche -

Selon un dernier bilan fourni à l'AFP par Alsir Khaled, directeur de l'agence soudanaise pour les réfugiés, jusqu'à vendredi, 21.000 personnes ont fui les combats en Ethiopie pour le Soudan. « Le flot est ininterrompu ».

La plupart des réfugiés qui ont afflué vers le village numéro 8 viennent de la localité de Humera dans le Tigré, située à 30 km de la frontière. « Durant les deux jours de marche, je n'ai bu que de l'eau, il n'y avait rien à manger », assure Tsefay Salomon, un étudiant de 23 ans.

« Après avoir traversé la frontière, des Soudanais nous ont pris à bord de leur voiture pour nous conduire jusqu'au village. Ici, les locaux nous ont donné de la nourriture mais c'est si peu que nous la gardons surtout pour les enfants », assure ce jeune homme, le visage rempli de tristesse.

Dans cette région de l'est du Soudan, les journalistes n'ont vu aucune ONG internationale, l'aide vient des villageois ou d'habitants d'autres secteurs de l'Etat de Gedaref.

Mais cet afflux ne plaît pas à tout le monde, notamment aux agriculteurs. « Au lieu d'être dans les camps d’hébergement, beaucoup se sont installés dans nos champs », bougonne Jamal Adam, 45 ans.

« Ils coupent nos arbres pour se protéger du soleil, d'autres dorment à la belle étoile dans nos champs. C'est la saison de la récolte du sorgho et je risque de tout perdre à cause d'eux. Il faut que les autorités les parquent dans des camps, pas sur nos terres. »

- « Guerre d'extermination » -

La plupart des réfugiés sont traumatisés par l'intensité des bombardements de l'armée éthiopienne, qui tente de conquérir la région du Tigré.

« Ils ont bombardé à l'artillerie et l'aviation a mené des raids puis nous avons vu les soldats approcher et j'ai fui avec mes deux enfants, ma mère et mon père », raconte Asmara Tefsay, 31 ans.

Retourner dans son pays, Gabera Solasi, étudiant en mathématiques de 22 ans, n'y croit pas beaucoup. « Je me suis caché dans un puits pendant les bombardements et j'ai profité d'un répit pour fuir. »

« Je suis maintenant au Soudan et je pense que la guerre va continuer. Je ne suis pas sûr de pouvoir un jour retrouver mon université. C'est vraiment dommage. »

La colère est aussi palpable chez ces réfugiés qui ont tout perdu.

« C'est un guerre contre le peuple tigréen. Ce n'est pas une guerre politique, c'est une guerre pour nous exterminer », a lancé Roni Gezergil, une femme ingénieur de 25 ans. 

« J'ai vu des femmes accoucher sur la route et continuer à marcher car elles craignaient que les soldats éthiopiens ne les tuent. »


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.