Malgré le chaos, Elon Musk promeut sa vision pour la modération du «nouveau Twitter»

Cette combinaison de photos d'archives créées le 18 novembre 2022 montre le PDG de Tesla, Elon Musk, le 14 mars 2019, à Hawthorne, en Californie, et le logo de Twitter à l'extérieur de leur siège à San Francisco, en Californie, le 28 octobre 2022. (AFP).
Cette combinaison de photos d'archives créées le 18 novembre 2022 montre le PDG de Tesla, Elon Musk, le 14 mars 2019, à Hawthorne, en Californie, et le logo de Twitter à l'extérieur de leur siège à San Francisco, en Californie, le 28 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Malgré le chaos, Elon Musk promeut sa vision pour la modération du «nouveau Twitter»

  • Le patron de Tesla, qui défend une vision absolue de la liberté d'expression, est attendu au tournant sur ce sujet et sur la modération des contenus en général
  • «La politique du nouveau Twitter, c'est la liberté d'expression, mais pas la liberté d'atteindre» le public, a-il indiqué vendredi

SAN FRANCISCO : Après avoir mis Twitter sens dessus dessous, Elon Musk s'est aventuré plus avant sur le terrain glissant de la modération des contenus, un enjeu clé pour l'avenir de l'influente plateforme sous pression après le départ d'annonceurs et de hauts responsables.

Le propriétaire et patron du réseau social depuis trois semaines a fait rétablir vendredi plusieurs comptes d'utilisateurs suspendus, en précisant immédiatement qu'il n'avait "pas encore pris de décision sur (Donald) Trump".

Il a ensuite lancé un sondage sur l'éventuel retour de l'ancien président américain, banni des grandes plateformes sociales après l'assaut du Capitole en janvier 2021.

Le patron de Tesla, qui défend une vision absolue de la liberté d'expression, est attendu au tournant sur ce sujet et sur la modération des contenus en général.

"La politique du nouveau Twitter, c'est la liberté d'expression, mais pas la liberté d'atteindre" le public, a-il indiqué vendredi.

"Les tweets négatifs ou haineux seront rétrogradés et démonétisés, donc il n'y aura pas de pub adossée ni d'autres revenus pour Twitter. Vous ne trouverez pas ces tweets à moins de les chercher spécifiquement, ce qui n'est pas différent du reste d'internet", a-t-il ajouté.

La vision de l'entrepreneur libertarien pour la plateforme au coeur de la vie politique et sociale de nombreux pays inquiète beaucoup d'associations, d'autorités et d'annonceurs. Ils craignent qu'Elon Musk ne retire les garde-fous existants, aussi précaires soient-ils, contre la désinformation, le harcèlement et d'autres abus.

Ses tweets de vendredi évoquent la stratégie de YouTube, où les contenus proches des limites fixées par le règlement sont moins susceptibles d'apparaître en priorité, sans pour autant disparaître complètement.

Modérateur des contenus en chef

Ella Irwin, sa nouvelle responsable de la sûreté du site, a partagé les clarifications du directeur général comme des "principes essentiels pour Twitter", "qui vont nous aider à garder la plateforme saine".

Pas sûr néanmoins que cela suffise à rassurer les marques déjà parties, comme General Motors ou Pfizer.

Car Elon Musk multiplie autant les promesses (comme la création future d'un conseil de modération des contenus) que les provocations. Il a même menacé d'appeler à un boycott "thermonucléaire" des annonceurs dissidents.

Chez Twitter, plusieurs ingénieurs ont été licenciés depuis lundi après avoir remis en question le nouveau patron, sur la plateforme ou sur la messagerie interne de l'entreprise.

"Il est désormais modérateur des contenus en chef, occupé à patrouiller contre tout ce qu'il n'aime pas", commente Sarah Roberts, professeure spécialiste des réseaux sociaux à l'université UCLA.

Vendredi, comme pour prouver sa neutralité, Elon Musk a rétabli des comptes de bords politiques opposés.

L'humoriste Kathy Griffin a ainsi été réintégrée. Elle comptait deux millions d'abonnés avant d'être suspendue la semaine dernière après avoir, comme d'autres internautes, changé son nom d'utilisateur en "Elon Musk" pour se moquer du patron.

"Les comptes Twitter qui se font passer pour quelqu'un d'autre, sans spécifier clairement qu'il s'agit d'une parodie, seront suspendus de façon permanente", avait indiqué Elon Musk.

"The Babylon Bee", un site satirique américain, et Jordan Peterson, une personnalité médiatique conservatrice, ont aussi fêté leur retour. Ils avaient été suspendus en mars et en août pour infraction au règlement sur les propos haineux -- les deux s'étaient moqués de personnalités transgenres.

L'internet d'Apple et Google

Yoel Roth, l'ancien responsable de la sûreté de Twitter, a noté vendredi dans un éditorial publié par le New York Times que le retour de Donald Trump sur le site était une "quasi certitude".

La semaine dernière, Yoel Roth défendait encore les décisions du multimilliardaire, faisant par exemple valoir que les équipes de modération des contenus avaient en bonne partie été épargnées lors du licenciement de la moitié des salariés du groupe.

Il a ensuite démissionné par rejet des méthodes d'Elon Musk, qui "définit les règlements de Twitter à coup de décrets unilatéraux", a-t-il expliqué.

Il a averti que le directeur général n'avait pas du tout réussi à "convaincre les annonceurs", un problème majeur pour le modèle économique de Twitter.

Même s'il diversifie les sources de revenus, Elon Musk va avoir du mal à mettre en place sa vision de liberté d'expression face aux régulateurs américains, européens et indiens, prêts à en découdre si la plateforme ne respecte pas leurs lois.

Mais surtout, note Yoel Roth, Elon Musk sous-estime le pouvoir d'Apple et Google, qui contrôlent les deux principaux systèmes d'exploitation mobile dans le monde, iOS et Android.

Les deux géants peuvent bannir toute application qui ne respecte pas leurs règles sur les contenus, souvent assez vagues, avec des conséquences "catastrophiques" pour ladite application, a détaillé l'ancien responsable.

"Twitter va devoir trouver l'équilibre entre les objectifs du nouveau propriétaire et les réalités concrètes de la vie sur l'internet d'Apple et Google", a-t-il résumé.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com