Présidence de LR: un grand oral et 45 minutes pour convaincre

Cinq jours après l'unique débat télévisé, il s'agissait cette fois de convaincre quelque 300 délégués de terrain, réunis en Conseil national au siège de LR. (Photo, AFP)
Cinq jours après l'unique débat télévisé, il s'agissait cette fois de convaincre quelque 300 délégués de terrain, réunis en Conseil national au siège de LR. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Présidence de LR: un grand oral et 45 minutes pour convaincre

  • Pendant une heure trente sur LCI, Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau ont défendu leur vision pour le parti de droite
  • Eric Ciotti, qui passe pour le favori, a joué sa carte habituelle de fermeté en défendant une droite «qui ne s'excuse plus d'être elle-même»

PARIS: "Espérance française", "droite populaire" ou "ordre et autorité": à une semaine de l'élection du président des Républicains, Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié jouaient leur va-tout samedi lors d'une ultime réunion commune à Paris.

Cinq jours après l'unique débat télévisé, il s'agissait cette fois de convaincre quelque 300 délégués de terrain, réunis en Conseil national au siège de LR.

Chaque candidat est venu avec ses soutiens, qui applaudissent abondamment leur champion. Des chaises sont rajoutées pour asseoir tout le monde, et la présidente Annie Genevard appelle chacun au "respect" pour ces 45 minutes de grand oral.

Bruno Retailleau lance la journée avec un discours de "souveraineté populaire", après une courte vidéo mêlant scènes avec des militants, meeting de François Fillon et couronnement de Napoléon.

Dans son discours abondamment retweeté par son équipe, il vilipende "le traité de Lisbonne", "la peur de la bien pensance", "les intimidations de la gauche" et il affiche sa dureté sur l'immigration: "On n'attend pas de la droite qu'elle rétablisse je ne sais quel cordon sanitaire, mais le contrôle des flux migratoires. Je veux qu'un clandestin sache qu'il ne sera jamais régularisé".

Le patron des sénateurs LR, parti avec une promesse de rassemblement, promet de donner un rôle plus important aux militants, dans un projet de "rupture".

"Il faut que demain la droite incarne une espérance française pour "répondre à l'angoisse du grand déclassement", assure le sénateur qui compte "porter un projet de civilisation".

"Avons-nous besoin de grandes phrases, de grands concepts" s'interroge Aurélien Pradié qui lui succède sur scène, promettant d'être un "mécanicien" pour "rebâtir cette grande maison".

Son message, c'est "la droite populaire", celle de Jacques Chirac en 1995 "qui parlait autant aux éboueurs de Paris qu'aux patrons du Cac 40".

«À terre»

"La droite, ce n'est pas la punition", affirme celui qui refuse le report de l'âge de la retraite.

Challenger dans cette campagne, il se voit comme "celui qui peut dire à Eric qu'il peut partir à la conquête de la mairie de Nice, à Bruno que nous avons besoin de lui au Sénat". "Pour ma part je me consacrerai à la présidence du parti", assure-t-il, provoquant quelques rires.

Dernier à s'exprimer, Eric Ciotti, qui fait figure de favori, explique son retard par un quidam perché sur un pylône -- il était à Lyon pour recevoir le soutien du très populaire Laurent Wauquiez, insiste-t-il.

Son discours reprend les accents et formules de la primaire. "Je veux que la France reste la France", lance-t-il, en promettant "trois piliers porteurs: l'autorité, l'identité, la liberté"

Citant Simone Veil, Charles Péguy et les maquisards des Glières, il vilipende ceux qui "prônent la fin du barbecue" mais aussi la macronie avec qui "il n'y aura d'alliance". Car "je n'ai "jamais voté pour M. Macron, ni au premier, ni au second tour", lance-t-il.

Il faudra attendre les questions réponses pour que l'immigration, son thème fétiche, soit abordé. Très applaudi, Eric Ciotti promet "aucun droit pour les irréguliers, ni allocation ni travail ni école" et "l'arrêt du regroupement familial".

Dans la salle où beaucoup sont venus en soutien à un candidat, Marc Perrot, 53 ans, explique voter Pradié, "le seul qui parle de social. Partir trop à droite n'est pas la solution".

Elizabeth Ross, 75 ans, a certes voté pour Eric Ciotti à la primaire mais elle choisit cette fois Bruno Retailleau dont elle vante "la hauteur de vue, la vision, le projet". "Le parti est à terre, il faut faire revenir les Français", assure-t-elle.

Betrand Giraud, ancien candidat aux législatives en Charente-Maritime, se range derrière Eric Ciotti: "Dans ma circo très rurale, il va faire 60% ou plus", assure-t-il, en vantant "un discours marqué à droite, et qui plaît. Les gens ont besoin de savoir où on est".


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.