Darmanin reçoit Simeoni et une quarantaine d'élus corses mardi à Beauvau

Le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin (à gauche) et le président de l'exécutif Corse, Gilles Simeoni, visitent le service départemental d'incendie et de secours de Bastia (SDIS) le 22 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'intérieur Gérald Darmanin (à gauche) et le président de l'exécutif Corse, Gilles Simeoni, visitent le service départemental d'incendie et de secours de Bastia (SDIS) le 22 juillet 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

Darmanin reçoit Simeoni et une quarantaine d'élus corses mardi à Beauvau

  • Gilles Simeoni a précisé que le «tête-à-tête» qui doit avoir lieu mardi «[vise] à faire un point sur la situation politique globale»
  • Ce cycle de concertation doit s'étaler sur un an, à raison d'une réunion toutes les six semaines

PARIS: Gérald Darmanin recevra mardi midi au ministère de l'Intérieur le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni puis une quarantaine de parlementaires et de maires de l'île de Beauté, dans le cadre du salon des maires, a appris l'AFP lundi auprès de son entourage.

"Il s'agit d'une rencontre informelle, pas politique", insiste-t-on de même source, un mois et demi après le report d'une visite du ministre de l'Intérieur en Corse dans le cadre d'un cycle de concertations sur l'avenir de l'île.

Le président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a précisé lundi soir dans un communiqué qu'il avait deux entretiens prévus mardi à Paris, l'un avec M. Darmanin et l'autre avec la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

Le principe de la rencontre avec le ministre de l'Intérieur avait "été arrêté dès après l’arrêt rendu le 29 septembre dernier par la chambre d’application des peines de Paris concernant le refus de libération conditionnelle de Pierre Alessandri", a souligné M. Simeoni.

M. Alessandri, 64 ans, a été condamné à la perpétuité en 2003 pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac et est libérable depuis 2017.

Le refus de sa libération conditionnelle avait suscité l'"indignation" des élus de l'Assemblée de Corse qui avaient appelé le gouvernement à "recréer les conditions" d'une "confiance réciproque" pour poursuivre le dialogue entre l'Etat et les représentants insulaires sur l'avenir de la Corse.

Faute de conditions réunies pour "un débat serein", Gérald Darmanin avait reporté dans la foulée un déplacement prévu début octobre au cours duquel il devait évoquer la question des déchets et de l'énergie, en présence du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu.

M. Simeoni a ajouté que le "tête-à-tête" qui doit avoir lieu mardi "[vise] à faire un point sur la situation politique globale".

Il avait été confirmé au lendemain de l'invasion de l'Assemblée de Corse par une cinquantaine de militants d'associations de défense des prisonniers selon eux "politiques" qui réclamaient le vote d'une motion demandant à l'Etat un "acte fort" concernant ces détenus. Cette motion solennelle avait effectivement demandé à l’Etat "des actes politiques de façon à créer les conditions de la reprise du processus en cours".

Le responsable corse précise également que la seconde réunion avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, sera "l’occasion d’un large tour d’horizon sur les relations entre la Corse et l’Etat, incluant la question de la commission d’enquête parlementaire sur les circonstances" de l’agression mortelle d’Yvan Colonna.

La veuve d'Yvan Colonna n'approuve pas «les événements» organisés au nom du militant

"En tant que veuve d’Yvan Colonna, je tiens à alerter tous les sympathisants et militants nationalistes que les manifestations et autres évènements organisés au nom d’Yvan pour 'honorer' sa mémoire, ne sont en aucun cas organisés avec mon approbation ni celle de ses enfants", écrit Stéphanie Colonna dans ce bref communiqué révélé par la radio RCFM.

Ces manifestations et événements "ne sont, en fait, que des prétextes à l’initiative de 'pseudos' organisateurs mal intentionnés voulant, ou se faire une notoriété (politique) ou de l’argent", dénonce-t-elle sans préciser à quels événements elle fait référence.

"A partir de ce jour, les avocats d’Yvan feront ce qu’ils auront à faire pour que les volontés de ses enfants et moi-même soient respectées", ajoute-t-elle.

Le ministre de l'Intérieur, qui s'était engagé en mars à discuter de l'avenir de l'île jusqu'à une potentielle autonomie, a mis sur pied en juillet un comité stratégique, quatre mois après l'agression mortelle en prison du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, membre du commando Erignac condamné à perpétuité, qui avait suscité de violentes manifestations dans l'île.

Ce cycle de concertation doit s'étaler sur un an, à raison d'une réunion toutes les six semaines.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.