Yémen: Le gouvernement fortifie les terminaux pétroliers face aux attaques des Houthis

Les forces de sécurité yéménites lors d’un défilé militaire, le 26 septembre 2022, dans la ville de Taïz (Photo, AFP).
Les forces de sécurité yéménites lors d’un défilé militaire, le 26 septembre 2022, dans la ville de Taïz (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Yémen: Le gouvernement fortifie les terminaux pétroliers face aux attaques des Houthis

  • Le gouvernement yéménite exporte environ 2 millions de barils de pétrole brut tous les deux mois via le terminal d'Al-Dhabbah
  • L'ambassadeur américain a appelé les Houthis à revenir à la table des négociations

AL-MUKALLÂ: Le terminal pétrolier vital pour le Yémen situé dans la province méridionale d’Hadramaout, qui a été visé par des attaques de drones Houthis, sera fermé pendant un certain temps afin de procéder à la réparation des infrastructures endommagées et au renforcement des défenses aériennes du port, a déclaré mardi le gouverneur d’Hadramaout.
Le gouverneur Mabkhout ben Madhi a affirmé à Arab News que les Houthis avaient lancé lundi des attaques ininterrompues de drones sur le terminal pétrolier d'Al-Dhabbah dans la mer d'Arabie tandis qu'un pétrolier chargeait du carburant, causant des dommages à l'un des points d'amarrage du port.
Ces incidents n’ont fait aucune victime, et la majorité des drones ont été interceptés et détruits avant d'atteindre leur cible. Toutefois, les attaques ont contraint les autorités locales à fermer l'installation pétrolière pendant au moins un mois afin de réparer les dégâts et de déployer de nouvelles défenses aériennes capables de faire face à des attaques similaires à l'avenir.
«Les procédures seront renforcées. Les efforts de protection antérieurs se concentraient sur les défenses aériennes. Il est évident maintenant que de tels drones nécessitaient des outils de brouillage  et une densité de tir à courte portée», a signalé le gouverneur, ajoutant que le port rouvrirait une fois que le gouvernement serait sûr que les défenses pourraient contrer les drones, les missiles ou toute autre objet. «Nous allons travailler à l'élaboration d'un autre plan approprié pour ce type d'arme», a-t-il promis.
Les Houthis ont revendiqué l'attaque de drone, menaçant de lancer des attaques similaires à l'avenir si le gouvernement refuse de partager ses revenus avec eux et ne paie pas les employés de la fonction publique dans les régions qu'ils contrôlent.
Le gouvernement yéménite exporte environ 2 millions de barils de pétrole brut tous les deux mois via le terminal d'Al-Dhabbah dans la province d’Hadramaout et 600 000 barils supplémentaires via les terminaux pétroliers de la province de Chabwa.
Les attaques des Houthis contre le terminal pétrolier de Dhabbah ont suscité l'indignation au Yémen et ont été largement condamnées par les responsables gouvernementaux et les envoyés étrangers dans le pays.
Le gouvernement a déclaré avec fermeté que les attaques des Houthis allaient aggraver la crise humanitaire du pays et avoir de graves conséquences sur l'économie du pays, l'approvisionnement en carburant et la navigation maritime internationale au large des côtes yéménites.
Il a, en outre, exhorté la communauté internationale à qualifier les Houthis d’organisation terroriste et à collaborer pour faire face aux menaces des Houthis et au programme de l'Iran au Yémen.
«Le gouvernement yéménite a réaffirmé sa demande à la communauté internationale de passer de la dénonciation des activités terroristes qui mettent en danger la sécurité du Yémen et de la région à une action collective pour décourager de telles activités et les combattre en désignant la milice houthie comme une organisation terroriste internationale», a indiqué le gouvernement.
Le gouvernement yéménite a désigné les Houthis comme terroristes en octobre après que ces derniers ont lancé une attaque de drones contre deux terminaux portuaires dans le sud du Yémen. Il a menacé de se retirer de tous les accords de paix avec les Houthis, notamment l'accord de Stockholm et la récente trêve négociée par l'ONU.
Un responsable du gouvernement yéménite a récemment indiqué à Arab News que si les Houthis continuaient de frapper les pétroliers, le pays serait dans l'incapacité de payer les fonctionnaires ou de soutenir les importations de produits alimentaires.
L’ambassadeur des États-Unis au Yémen, Steven H. Fagin, qui a conclu lundi une visite à Aden, a exhorté les Houthis à cesser les attaques contre les installations pétrolières, à éviter une escalade dans le conflit, à reprendre les pourparlers de paix et à mettre fin à leurs menaces contre le commerce maritime international.
Il a noté que les attaques houthies contre les ports yéménites ne feraient que nuire au peuple yéménite en aggravant les pénuries de carburant.
L'ambassadeur américain a appelé les Houthis à revenir à la table des négociations, à mettre fin à la guerre dévastatrice et à jouer un rôle constructif afin de parvenir à un règlement politique global.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.