Liberty reprend France Rail Industry et Ascoval

La reprise par Liberty permet de reconstituer "une filière franco-française" de rails et d'ouvrir des perspectives dans la production d'acier "vert". (Photo Raymond ROIG/AFP).
La reprise par Liberty permet de reconstituer "une filière franco-française" de rails et d'ouvrir des perspectives dans la production d'acier "vert". (Photo Raymond ROIG/AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 23 juillet 2020

Liberty reprend France Rail Industry et Ascoval

  • "On avait le choix entre ArcelorMittal et Liberty, entre la peste et le choléra, et le moins pire des deux, c'était Liberty"
  • Le projet industriel du britannique prévoit le maintien de la capacité de production, des emplois et des accords sociaux, avec 31 millions d'euros d'investissement

METZ : La reprise par le britannique Liberty du principal fournisseur de rails de la SNCF, France Rail Industry (FRI), décidée jeudi par la justice commerciale, inclut l'aciérie Ascoval à Saint-Saulve (Nord) et permet de reconstituer "une filière franco-française" de rails et d'ouvrir des perspectives dans la production d'acier "vert".

Le groupe doit néanmoins obtenir l'accord du ministère de l’Économie: FRI, basé à Hayange (Moselle), est considéré comme "stratégique", ce qui nécessite le feu vert des autorités françaises pour son rachat.

"C'est une bonne nouvelle et une étape importante pour les sites d'Hayange et Ascoval", a indiqué Bercy. "Il reste néanmoins quelques éléments importants à régler avec Liberty avant que le ministre puisse formellement autoriser cet investissement."

Le projet industriel de Liberty a été préféré par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Strasbourg aux offres de quatre autres candidats (ArcelorMittal, Jindal, Olympus Steel et Jingye).

"C'est une excellente nouvelle et une revanche, car il y a deux ans entre Liberty et Schmolz, on avait perdu la première bataille", s'est félicité auprès de l'AFP Nacim Bardi, délégué CGT à Ascoval, qui compte un peu plus de 260 salariés. 

En 2018, la juridiction commerciale avait choisi Schmolz&Bickenbach pour la reprise d'Ascométal, mais le groupe suisse n'incluait pas l'usine Ascoval dans son projet. Reprise en 2019 après quatre années de déboires financiers par Olympus, Ascoval ne faisait pas partie du périmètre de la faillite de British Steel, maison mère.

"A partir du moment où l'aciérie rentre dans une filière intégrée en amont et en aval, il y a plus de stabilité au niveau financier, on va chercher le point d'équilibre beaucoup plus facilement et cela nous permet après d'avoir des perspectives et d'anticiper sur d'autres marchés", a détaillé M. Bardi.

Producteur unique de rails

A Hayange, site sidérurgique mosellan qui emploie environ 450 personnes, Djamal Hamdani, représentant CFDT, s'est montré plus nuancé: "On avait le choix entre ArcelorMittal et Liberty, entre la peste et le choléra, et le moins pire des deux, c'était Liberty".

"On souhaite que l’État s'engage. On veut des garanties sur les investissements et sur le maintien des salariés", a-t-il ajouté.

L'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC et FO) de FRI était en faveur d'une reprise par le chinois Jingye.

En mars, Jingye avait repris British Steel, en faillite, mais n'avait pas pu reprendre son usine mosellane, le ministère de l’Économie n'ayant pas rendu son avis.

Bercy souhaitait réunir à l'occasion de la restructuration l'aciérie de Saint-Saulve et le laminoir d'Hayange pour former une entité unique de production de rails en France.

Les deux sites sont déjà liés par un contrat pour la fourniture de 140.000 tonnes par an pendant quatre ans de blooms (barres d'acier) par Ascoval à Hayange pour la fabrication de rails pour SNCF Réseau.

"C'est cohérent (de réunir Ascoval et FRI), on recrée une filière franco-française, on peut s'en réjouir", a réagi auprès de l'AFP Gérard Glas, président du site mosellan, rappelant que le pays "n'avait plus de filière de produits longs depuis 2006".

Acier vert 

Le projet industriel du britannique prévoit le maintien de la capacité de production, des emplois et des accords sociaux, avec 31 millions d'euros d'investissement, a rappelé M. Glas.

"Liberty a une croissance assez forte, ce qui doit représenter pour nous des opportunités pour livrer nos produits à des usines du groupe, en aval de notre aciérie", s'est félicité Cédric Orban, directeur d'Ascoval.

Liberty Steel est né en octobre 2019 de la fusion des activités sidérurgiques en Europe et dans le monde de GFG Alliance, dirigée par l'homme d'affaires indo-britannique Sanjeev Gupta.

L'entité, qui emploie 30.000 personnes dans 10 pays, est devenue le huitième producteur d'acier mondial, hors Chine, avec une capacité de laminage de 18 millions de tonnes et des ventes annuelles de près de 15 milliards de dollars.

Avec sa stratégie baptisée "Greensteel", Liberty souhaite devenir neutre en carbone d'ici à 2030.

"C'est un modèle vertueux qu'on va essayer de développer en Europe. Dans un rayon de 500 à 600 kilomètres, il y a la Belgique, les Pays-Bas, la Suisse et l'Allemagne, ce qui laisse des perspectives intéressantes", a observé M. Glas, rappelant que la SNCF ne représentait qu'un tiers du carnet de commandes.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Short Url
  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
Short Url
  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com