Foot: vente record en vue pour les propriétaires de Manchester United

Le stade Old Trafford, domicile de l'équipe de football de Manchester United, est photographié à Manchester, dans le nord de l'Angleterre, le 23 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le stade Old Trafford, domicile de l'équipe de football de Manchester United, est photographié à Manchester, dans le nord de l'Angleterre, le 23 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

Foot: vente record en vue pour les propriétaires de Manchester United

  • Si la famille Glazer, propriétaire également de l'équipe de football américain des Tampa Bay Buccaneers, décide de vendre l'un des clubs de football les plus connus de la planète, elle réaliserait une plus-value phénoménale
  • Le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, fan autoproclamé de Manchester United, est cité en tête des candidats potentiels au rachat d'un club qui a perdu de sa superbe sur les terrains ces dernières saisons

LONDRES: Cinq milliards de livres (5,8 milliards d'euros), c'est le montant record, estiment les analystes, que rapporterait Manchester United, géant du football anglais et européen, à ses propriétaires américains si ceux-ci vont de l'avant avec leur projet de cession dévoilé tard mardi.

"Le conseil d'administration envisagera toutes les alternatives stratégiques, y compris un nouvel investissement dans le club, une vente ou d'autres transactions impliquant la société", ont annoncé les Red Devils dans un communiqué.

Si la famille Glazer, propriétaire également de l'équipe de football américain des Tampa Bay Buccaneers, décide de vendre l'un des clubs de football les plus connus de la planète, elle réaliserait une plus-value phénoménale après l'avoir acheté pour 790 millions de livres en 2005, largement par endettement.

Le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, fan autoproclamé de Manchester United, est cité en tête des candidats potentiels au rachat d'un club qui a perdu de sa superbe sur les terrains ces dernières saisons et qui est dépassé par Liverpool et Manchester City, en termes de titres remportés et aussi d'infrastructures, dont le stade.

Ratcliffe, propriétaire du groupe de chimie Ineos qui contrôle le club français de Nice, a déjà déclaré son intérêt pour Manchester United, après avoir échoué à mettre la main sur Chelsea cédé en mai à un consortium américain pour 4,25 milliards de livres, un record.

«Secteur qui coûte cher»

"On peut aussi imaginer que des milliardaires en Asie du Sud-Est, de la Malaisie à l'Indonésie, où United a beaucoup de supporters, seraient intéressés. Ou alors un consortium d'investisseurs américains", juge Simon Chadwick, professeur d'économie et géopolitique du sport à SKEMA Business School.

Selon lui, la famille Glazer pourrait avoir décidé de vendre, car elle estime que la valeur du club a atteint son pic après l'échec du projet mort-né de Super Ligue lancé au printemps 2021 par douze grands noms du football européen, dont Manchester United, de concurrencer la Ligue des champions avec un tournoi fermé, plus rémunérateur.

"Les discussions sur la Super Ligue vont continuer, jusqu'à ce que ça finisse ou pas par marcher, mais les temps, quoiqu'il en soit, sont difficiles et le football est un secteur qui coûte cher", poursuit M. Chadwick.

Autre argument en faveur d'une vente, Old Trafford, l'emblématique stade de Manchester United, a besoin d'"investissements massifs", rappelle Simon Chadwick. "On a vu que le Real Madrid et le FC Barcelone ont pris des mesures pour moderniser leur stade et en Angleterre, on a l'exemple de Tottenham qui (grâce à son stade) a accru ses recettes en organisant des matches du championnat de football américain NFL".

Même si son dernier titre de champion d'Angleterre remonte à 2013, même si son joueur-vedette Cristiano Ronaldo a été prié mardi en plein Mondial de chercher un nouvel employeur après ses critiques virulentes de son entraîneur Erik ten Hag et des Glazer, Manchester United fait encore rêver.

L'exemple Chelsea

Le club, coté à la bourse de New York, est estimé à 2,5 milliards de dollars en bourse, mais devrait être en mesure de générer une vente bien plus importante, après la récente transaction concernant Chelsea.

"La vente de Chelsea semble avoir gonflé les valorisations, bizarrement, étant donné que c'était une vente en urgence", remarque Craig Erlam, analyste chez la plateforme de courtage Oanda, interrogé par l'AFP.

La cession de Chelsea s'est en effet déroulée dans un contexte particulier: son propriétaire depuis 2003 Roman Abramovitch avait dû mettre le club londonien en vente après que le précédent gouvernement britannique, mené par Boris Johnson, l'eut placé sur la liste des ressortissants russes visés par des sanctions, dans la foulée de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Liverpool aussi pourrait être vendu pour des milliards de livres: ses propriétaires américains Fenway Sports Group ont confirmé qu'ils espéraient capitaliser un gros profit sur leur investissement de 300 millions de livres dans le club il y a douze ans.

Pour la saison 2021-22, le chiffre d'affaires de Manchester United est ressorti à 583 millions de livres, tandis que sa dette a enflé à presque autant... 515 millions de livres.

La perspective d'une vente du club a boosté son cours: les actions Manchester United bondissaient de 13% mardi à 16,86 dollars en début de séance à Wall Street.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.