Course contre la montre pour localiser les disparus après le séisme en Indonésie

Le sauvetage inespéré du jeune Azka mercredi soir a ravivé les espoirs. (Photo, AFP)
Le sauvetage inespéré du jeune Azka mercredi soir a ravivé les espoirs. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 novembre 2022

Course contre la montre pour localiser les disparus après le séisme en Indonésie

Le sauvetage inespéré du jeune Azka mercredi soir a ravivé les espoirs. (Photo, AFP)
  • Plusieurs victimes ont été extraites des amas de béton et de métal, sous des bâtiments effondrés autour de la ville de Cianjur dans l'Ouest de l'île de Java, dont un jeune garçon de six ans, Azka, qui a survécu deux jours sans eau ni nourriture
  • Plus d'un tiers des victimes de ce séisme sont des enfants qui étaient à l'école ou à la maison quand le séisme est survenu, selon l'agence de gestion des catastrophes (BNPB)

CIANJUR: Mobilisant des hélicoptères et des milliers de sauveteurs, les autorités en Indonésie ont tenté jeudi de localiser des dizaines de disparus, trois jours après le séisme qui a fait au moins 272 morts et alors que l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise. 

Plusieurs victimes ont été extraites des amas de béton et de métal, sous des bâtiments effondrés autour de la ville de Cianjur dans l'Ouest de l'île de Java, dont un jeune garçon de six ans, Azka, qui a survécu deux jours sans eau ni nourriture. 

Une quarantaine de personnes sont toujours portées disparues, dont une petite fille que les sauveteurs tentent de retrouver. 

Le sauvetage inespéré du jeune Azka mercredi soir a ravivé les espoirs. 

"Quand nous avons réalisé qu'Azka était vivant, tout le monde a fondu en larmes, moi compris", a expliqué le sauveteur volontaire Jeksen Kolibu. "C'était très émouvant, comme un miracle". 

Le garçon a été retrouvé apparemment indemne à côté du corps sans vie de sa grand-mère. Il a été sauvé grâce à un mur qui a résisté aux secousses, empêchant une autre paroi de s'effondrer sur lui, ont rapporté les médias locaux. 

Plus d'un tiers des victimes de ce séisme sont des enfants qui étaient à l'école ou à la maison quand le séisme est survenu, selon l'agence de gestion des catastrophes (BNPB). 

Angoisse d'une mère 

Dans le district de Cugenang, qui a connu le plus de dégâts, des sauveteurs ont fouillé jeudi des ruines à l'aide de pelles, de marteaux et à main nues pour retrouver une petite fille de sept ans, Cika, sous le regard angoissé de sa mère. 

"Elle jouait dehors, j'étais en train de préparer le repas dans la cuisine quand le séisme est arrivé. Très vite, en deux secondes ma maison s'est effondrée", raconte la mère, Imas Masfahitah, 34 ans. 

"Mon instinct me dit qu'elle est là, parce quelle aimait jouer ici", dit-elle en montrant la maison de la grand-mère où les sauveteurs sont à l'oeuvre. 

"Quoi qu'il se passe, j'essaierai de l'accepter".  Mais les sauveteurs ont suspendu les recherches à la nuit tombée. 

Le bilan a été relevé à 272 morts jeudi soir, après la découverte du corps d'un homme de 64 ans. Plus de 2 000 personnes ont été blessées dans la catastrophe naturelle. 

"Nous espérons qu'il y ait toujours des survivants. La preuve est qu'Azka a survécu jusqu'à hier", a indiqué Suharyanto, le chef de l'agence de gestion des catastrophes lors d'une conférence de presse. 

Mais même si les recherches vont se poursuivre, les sauveteurs considèrent que 72h après le séisme, les chances de trouver des survivants sont faibles. 

Deux villages restent isolés après que des routes ont été coupées. Des milliers de militaires et policiers ont été déployés pour aider les sauveteurs avec des bulldozers et des hélicoptères pour venir en aide aux victimes bloquées. 

Le président indonésien Joko Widodo s'est rendu sur place jeudi pour la deuxième fois depuis le tremblement de terre d'une magnitude de 5,6 lundi. 

Trente-neuf personnes sont portées disparues dans la localité de Cugenang, a-t-il indiqué. "Cet après-midi nous allons nous concentrer sur ce site", a-t-il dit à des journalistes. 

Dizaines de milliers de déplacés 

Plus de 61 000 personnes ont été déplacées par le séisme. Le gouvernement apporte de l'aide alimentaire et des tentes, mais les besoins sont immenses. 

M. Widodo a souligné qu'il était difficile de faire parvenir l'aide à tous ceux qui en ont besoin. 

"C'est pourquoi j'ai demandé que l'on utilise un hélicoptère si besoin, parce que les localités sont éloignées et que le terrain est vallonné et difficile". 

Au milieu du désastre, sous les tentes qui abritent les déplacés, trois bébés sont nés un jour après le tremblement de terre, a indiqué le gouverneur de Java Ouest Ridwan Kamil. 

Le responsable a nommé l'un des nouveaux nés "Gempita", un nom inspiré du mot "tremblement de terre" en indonésien, selon une vidéo qu'il a publiée mercredi. 

Les autorités ont averti du risque de nouvelle catastrophe naturelle dans la région. Des orages risquent de provoquer des crues subites ou des glissements de terrain à cause des amas de débris laissés par le séisme que les secours s'efforcent de dégager. 

Située sur la "ceinture de feu" du Pacifique où les plaques tectoniques se rencontrent, l'Indonésie est régulièrement confrontée à des tremblements de terre ou des éruptions volcaniques. 

Ce séisme est le plus meurtrier en Indonésie depuis 2018, quand la région de Palu (île de Célèbes) avait été frappée par un tremblement de terre et un tsunami qui avait causé la mort de plus de 4 000 personnes. 


Washington doit exclure de nouvelles frappes pour une reprise des discussions, selon Téhéran

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien. (AFP)
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  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique
  • Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie

LONDRES: Les discussions diplomatiques avec Washington ne pourront reprendre que si les États-Unis excluent de nouvelles frappes sur l'Iran, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Majid Takht-Ravanchi, à la BBC.

"Nous entendons dire que Washington veut nous parler", a dit le responsable iranien, dans une interview diffusée dimanche soir par la BBC.

"Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur une date. Nous ne nous sommes pas mis d'accord sur les modalités", a-t-il indiqué. "Nous cherchons une réponse à cette question: allons-nous assister à une répétition d'un acte d'agression alors que nous sommes engagés dans le dialogue?", a poursuivi le responsable iranien.

Les Etats-Unis "n'ont pas encore clarifié leur position", a souligné Majid Takht-Ravanchi.

Téhéran a été informé que les Etats-Unis ne voulaient "pas s'engager dans un changement de régime en Iran" en ciblant le Guide suprême du pays, l'ayatollah Ali Khamenei, a aussi rapporté le ministre iranien.

Israël a ouvert le 13 juin les hostilités en bombardant l'Iran et en tuant ses principaux responsables militaires et des scientifiques liés à son programme nucléaire.

Les Etats-Unis se sont joints à l'offensive de leur allié israélien en bombardant trois sites nucléaires dans la nuit du 21 au 22 juin.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé vouloir empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.

Une ambition farouchement rejetée par le pouvoir iranien qui revendique toutefois un droit au nucléaire civil notamment pour produire de l'énergie.

Après 12 jours de bombardements réciproques, un cessez-le-feu est entré en vigueur le 24 juin, imposé par le président américain Donald Trump.

Ce dernier a prévenu que le Pentagone mènerait "sans aucun doute" de nouvelles frappes si l'Iran enrichissait de l'uranium à des niveaux lui permettant de fabriquer des armes nucléaires.

Majid Takht-Ravanchi a de nouveau revendiqué le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium à hauteur de 60% pour produire de l'énergie.

"Le niveau peut être discuté, la capacité peut être discutée, mais dire que vous (...) devriez avoir zéro enrichissement, et que si vous n'êtes pas d'accord, nous allons vous bombarder, c'est la loi de la jungle", a critiqué le ministre.


L'ONU appelle à « relancer le moteur du développement » face au « chaos climatique » et aux conflits

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, prononce son discours d'ouverture lors de la 4e Conférence internationale des Nations unies sur le financement et le développement à Séville, le 30 juin 2025. (Photo de Pierre-Philippe MARCOU / AFP)
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  • Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement »
  • « Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres.

SEVILLE, ESPAGNE : Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a exhorté lundi la communauté internationale à « relancer le moteur du développement », alors que le monde est confronté à un « chaos climatique », à une multiplication des conflits et à un ralentissement économique global. Il s’exprimait lors de l’ouverture de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4), qui se tient à Séville, dans le sud de l’Espagne, sous une chaleur accablante.

« Aujourd’hui, le développement, et son principal levier, la coopération internationale, sont confrontés à des vents contraires massifs », a déploré Antonio Guterres. Il a dressé un tableau sombre de la situation mondiale : « Un monde où la confiance s’effrite, où le multilatéralisme est mis à rude épreuve. Un monde ralenti par les tensions commerciales, des budgets d’aide amputés, secoué par les inégalités, la crise climatique et des conflits déchaînés. »

Face à ces défis, le chef de l’ONU a insisté sur la nécessité d’« accélérer les investissements à la hauteur des enjeux » afin de « réparer et relancer » la dynamique du développement. Il a rappelé que « les deux tiers des objectifs de développement durable » adoptés dans le cadre de l’Agenda 2030 accusaient déjà un sérieux retard.

« Il ne s’agit pas seulement d’une crise de chiffres, mais d’une crise humaine », a-t-il martelé, appelant les États à renforcer la mobilisation des ressources domestiques et à investir dans les domaines à fort impact, tels que l’éducation, la santé et les énergies renouvelables.

Jusqu’à jeudi, la conférence réunit quelque 50 chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, aux côtés des dirigeants des principales institutions financières internationales et de plus de 4 000 représentants de la société civile. Il s’agit de la quatrième conférence de ce type depuis 2002.

L’un des objectifs centraux de cette rencontre est de trouver des solutions concrètes au déficit de financement auquel font face les pays du Sud. Selon l’ONU, ce manque est estimé à 4 000 milliards de dollars par an pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030.

Ce sommet intervient dans un contexte particulièrement tendu pour l’aide internationale, fragilisée notamment par la réduction drastique des fonds alloués à l’aide humanitaire par l’administration de Donald Trump. L’ancien président américain avait en effet supprimé 83 % du budget de l’USAID consacré aux programmes de développement à l’étranger, mettant en péril de nombreux projets dans les pays les plus vulnérables.


Ottawa annule une taxe visant les géants de la tech, reprise des négociations avec Washington

Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
Tiff Macklem (G), gouverneur de la Banque du Canada, et Fracois-Philippe Champagne, ministre canadien des Finances et du Revenu national, font un geste après leur conférence de presse de clôture lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7 à Banff, Alberta, Canada, le 22 mai 2025. (AFP)
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  • Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis
  • Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain

Ottawa, Canada: Le Canada a annoncé dimanche annuler une taxe visant les géants de la tech dans l'espoir de parvenir à un accord commercial avec les Etats-Unis, et la reprise des négociations en ce sens rompues deux jours plus tôt par Donald Trump.

Le ministre canadien des Finances, François-Philippe Champagne, "a annoncé aujourd'hui (dimanche, NDLR) que le Canada annulerait la taxe sur les services numériques (TSN)", selon un communiqué du gouvernement. Celui-ci précise que la reprise des négociations doit déboucher sur un accord commercial avec Washington d'ici au 21 juillet.

Cette détente entre le Canada et les Etats-Unis survient deux jours après la rupture des discussions par le président américain, qui avait qualifié de "coup direct et évident" porté au Etats-Unis la taxe d'Ottawa visant les géants du numérique.

Cette ponction de 3% sur les revenus tirés de la publicité en ligne, des plateformes de vente, des réseaux sociaux ou de la vente de données personnelles, devait entrer en vigueur lundi et toucher particulièrement les poids lourds américains de la tech.

Elle ciblait notamment les mastodontes Google, Apple, Meta (Facebook), Amazon ou Microsoft. Ceux-ci sont accusés de profiter du caractère immatériel de leur activité pour échapper à l'impôt.

"Retirer la taxe sur les services numériques fera avancer les discussions et appuiera nos efforts pour créer des emplois et bâtir de la prospérité", a estimé sur X le ministre canadien des Finances François-Philippe Champagne.

Donald Trump et la Maison Blanche n'ont pas réagi dans l'immédiat.

La TSN avait été adoptée l'an dernier à titre temporaire, dans l'attente de l'aboutissement de négociations internationales sur la taxation des multinationales.

Cette taxe ciblait les acteurs du numérique qui génèrent un chiffre d'affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens, et des revenus annuels au Canada supérieurs à 20 millions de dollars canadiens.

- Droits de douane -

Vendredi, Donald Trump avait qualifié la TSN de "scandaleuse" sur son application Truth Social et indiqué que les Etats-Unis communiqueraient au Canada, dans les sept jours, le niveau des droits de douane qui lui serait imposé.

Le Premier ministre canadien Mark Carney avait promis en retour de "continuer à mener ces négociations complexes, dans l'intérêt supérieur des Canadiens".

Depuis le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier, l'administration américaine a annoncé –- puis suspendu, dans l'attente de négociations -– plusieurs taxes sur les importations canadiennes aux Etats-Unis, tandis que le Canada a riposté en imposant des droits de douane.

Le président américain a visé en particulier les secteurs canadiens de l'automobile, de l'acier et de l'aluminium, alors que les Etats-Unis et le Canada sont, avec le Mexique, membre d'un accord de libre-échange (ACEUM ou USMCA en anglais).

Les relations entre Ottawa et Washington se sont détériorées sous le second mandat de Donald Trump, qui a demandé à plusieurs reprises que le Canada devienne le 51e Etat américain.