Soupçons de corruption en Libye et au Kazakhstan: Airbus prêt à payer une amende pour éviter des poursuites

L'information judiciaire sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, ouverte en avril 2013 et que l'ex-chef de l'Etat a toujours nié, s'est intéressée à la vente fin 2006 de douze avions de ligne Airbus au régime de Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
L'information judiciaire sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, ouverte en avril 2013 et que l'ex-chef de l'Etat a toujours nié, s'est intéressée à la vente fin 2006 de douze avions de ligne Airbus au régime de Mouammar Kadhafi (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Soupçons de corruption en Libye et au Kazakhstan: Airbus prêt à payer une amende pour éviter des poursuites

  • Les faits visés datent de 2003 à 2016 et pourraient être qualifiés de «corruption d'agent public» français ou étrangers
  • Un porte-parole du groupe a indiqué qu'«Airbus confirme avoir signé une Convention judiciaire d'intérêt public (Cjip) avec le Parquet national financier»

PARIS: Un juge du tribunal judiciaire de Paris se prononcera mercredi sur un accord entre Airbus et le Parquet national financier (PNF) par lequel l'avionneur accepte une amende pour éviter des poursuites pénales sur des soupçons de corruption, notamment en Libye et au Kazakhstan.

Sollicité par l'AFP, un porte-parole du groupe a indiqué qu'"Airbus confirme avoir signé une Convention judiciaire d'intérêt public (Cjip) avec le PNF concernant des enquêtes judiciaires liées notamment à la Libye et au Kazakhstan."

Il n'était pas possible de connaître dans l'immédiat le montant de l'amende qu'Airbus est prêt à payer dans le cadre notamment des deux enquêtes connues sous les noms de "financement libyen" et de "Kazakhgate", ni de savoir si l'avionneur serait soumis à un programme de conformité sous contrôle de l'Agence française anticorruption (AFA).

Selon la requête en validation du PNF consultée par l'AFP, les faits visés datent de 2003 à 2016 et pourraient être qualifiés de "corruption d'agent public" français ou étrangers.

Le porte-parole d'Airbus a précisé que cette convention était "une extension limitée des faits concernés par la Cjip signée en 2020. Ceux-ci n'avaient alors pas pu être traités simultanément pour des raisons de procédure".

Le 31 janvier 2020, Airbus avait accepté de verser 3,6 milliards d'euros d'amende, dont 2,1 milliards d'euros à la France, pour éviter des poursuites devant les justices française, britannique et américaine, dans une enquête sur des "irrégularités" portant notamment sur les agents commerciaux intervenant dans les contrats de vente d'avions ou de matériels militaires.

«Montages complexes»

Selon le porte-parole d'Airbus, "la Cjip envisagée n'aura pas d'impact" sur cet accord avec les trois pays.

Une source proche du dossier a indiqué que le montant de cette Cjip serait "sans commune mesure" inférieur par rapport à celui de 2020 et concernait les mêmes équipes d'agents commerciaux, mais sur des faits différents. L'amende de 2020 "couvrait largement ces faits-là", selon cette source.

L'information judiciaire sur le financement libyen présumé de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy, ouverte en avril 2013 et que l'ex-chef de l'Etat a toujours nié, s'est intéressée à la vente fin 2006 de douze avions de ligne Airbus au régime de Mouammar Kadhafi.

Trois semaines après la conclusion de ce contrat, 2 millions d'euros auraient été virés, à la demande d'un ex-cadre d'Airbus mis en examen mi-mars, sur un compte de l'intermédiaire Alexandre Djouhri.

Cela aurait été fait, selon des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance, via "des montages financiers complexes passant par des agents officiels d'Airbus en Thaïlande".

Contrats kazakhs

L'enquête dite du "Kazakhgate", ouverte en mars 2013, se penche elle sur des soupçons de corruption et de commissions illégales versées à des intermédiaires en marge de contrats conclus entre la France et le Kazakhstan entre 2009 et 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Ces contrats portaient sur la fourniture d'hélicoptères, d'un centre de satellites, de deux satellites et 295 locomotives, pour un montant annoncé à l'époque de deux milliards d'euros.

Airbus est depuis juin 2018 témoin assisté dans cette procédure.

Lors d'une perquisition en février 2016 au siège d'Airbus, les enquêteurs avaient trouvé la trace d'un versement suspect de 8,8 millions d'euros dans le cadre de la vente des deux satellites, via un intermédiaire tunisien.

Concernant les hélicoptères, c'est un ex-sénateur UDI, Aymeri de Montesquiou, qui est soupçonné d'avoir facilité la conclusion des contrats.

Enfin, selon la requête du PNF, la Cjip porte également sur "des suspicions de corruption concernant le rôle d'intermédiation commerciale susceptible d'avoir été joué par le gérant de la société privée IPA et par son fils, ancien officier du ministère de la Défense", pour EADS (devenue Airbus SE).

Selon la requête, cela concerne des contrats datant de 2003 à 2009 signés en République Tchèque, au Koweït, en Croatie et au Turkménistan.

De même source, l'association Sherpa, partie civile dans le dossier libyen, entend déposer une question prioritaire de constitutionnalité.

"La justice négociée s'apparente à un traitement de faveur judiciaire, parfaitement incompatible avec les engagements que porte Sherpa contre l'impunité et pour l'égalité des justiciables", a regretté Me Vincent Brengarth, avocat de l'ONG anticorruption.

"On considère que c'est un dévoiement de la procédure pénale. On a le sentiment d'une justice transactionnelle où ce qui compte, c'est l'amende qui va être versée", a également regretté Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor dans le "Kazakhgate".


Le PDG de Diriyah Co. Nommé ambassadeur du tourisme de l'ONU

Jerry Inzerillo, PDG du promoteur de destinations historiques saoudiennes Diriyah Co.
Jerry Inzerillo, PDG du promoteur de destinations historiques saoudiennes Diriyah Co.
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  • Cette nomination a été faite à l'occasion de la toute première semaine du développement durable de l'organisation mondiale, qui se tient à New York du 15 au 19 avril,
  • Anciennement connue sous le nom d'Organisation mondiale du tourisme, UN Tourism est une agence mondiale chargée de promouvoir un tourisme responsable, durable et accessible à tous.

RIYADH : Jerry Inzerillo, PDG du promoteur de destinations historiques saoudien Diriyah Co., a été nommé ambassadeur de l'ONU pour le tourisme, rejoignant ainsi un groupe d'élite comprenant Lionel Messi, Georgio Armani et Placido Domingo. 

Cette nomination a été faite à l'occasion de la toute première semaine du développement durable de l'organisation mondiale, qui se tient à New York du 15 au 19 avril, selon un communiqué de presse. 

M. Inzerillo a été récompensé pour son "engagement de toute une vie" à employer des "stratégies de conception et de développement innovantes" qui soutiennent les communautés locales et cultivent des destinations touristiques nouvelles et inconnues, a ajouté le communiqué. 

"Les Nations unies pour le tourisme sont extrêmement fières d'accueillir M. Inzerillo en tant que nouvel ambassadeur du tourisme. Dans ce nouveau rôle, il contribuera à amplifier les messages clés de l'ONU-Tourisme sur la capacité du tourisme à conduire le changement et à atteindre une croissance durable", a déclaré le secrétaire général Zurab Pololikashvili.  

Diriyah est située à la périphérie de la capitale du Royaume, Riyad. Le site d'At-Turaif, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et capitale historique du premier État saoudien, se trouve au cœur du projet. 

Une fois achevé, le projet Diriyah accueillera 100 000 résidents, travailleurs, étudiants et visiteurs, et offrira une gamme variée d'espaces culturels, de divertissement, de vente au détail, d'accueil, d'éducation et de résidence. 

Le développement de destinations touristiques telles que Diriyah est crucial pour l'Arabie saoudite, car le Royaume cherche à diversifier son économie, conformément aux objectifs définis dans Vision 2030. 

"Dans le domaine du tourisme, nous avons le privilège de travailler dans l'un des secteurs à la croissance la plus rapide au monde, qui emploie aujourd'hui 320 millions de personnes et en emploiera 100 millions de plus au cours de la prochaine décennie. Mais ce privilège s'accompagne d'une énorme responsabilité, celle de veiller à ce que nos développements soient innovants, réalisables et aient un impact réel et durable", a déclaré M. Inzerillo.   

Dirigées par M. Inzerillo, les stratégies de développement de Diriyah Co respectent les normes internationales les plus strictes en matière de durabilité, de préservation et de conservation. Elles visent à favoriser la mobilité, la santé et le bien-être de la communauté locale.

"Un élément clé de notre stratégie de planification générale est que notre engagement en faveur des pratiques durables doit également s'étendre au-delà des opérations quotidiennes de Diriyah Co", a-t-il ajouté.  

En janvier, M. Inzerillo a déclaré à Arab News que Riyad connaîtrait "chaque année" des transformations cohérentes qui permettraient aux visiteurs et aux résidents de ressentir une différence palpable.  

Il a ajouté que les visiteurs de la capitale du Royaume n'ont pas besoin d'attendre 2030 pour commencer à observer les changements que connaît le secteur du tourisme. 

Anciennement connue sous le nom d'Organisation mondiale du tourisme, UN Tourism est une agence mondiale chargée de promouvoir un tourisme responsable, durable et accessible à tous.

En tant qu'organisation internationale de premier plan, elle défend le tourisme en tant que catalyseur de la croissance économique, du développement inclusif et de la durabilité environnementale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Wall Street ouvre en hausse, ne croit pas à l'escalade au Moyen-Orient

Le bâtiment du New York Stock Exchange (NYSE) est photographié à Wall Street dans l'arrondissement de Manhattan à New York le 20 mars 2024. (Photo Charly Triballeau AFP)
Le bâtiment du New York Stock Exchange (NYSE) est photographié à Wall Street dans l'arrondissement de Manhattan à New York le 20 mars 2024. (Photo Charly Triballeau AFP)
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  • «Il semble que les tensions entre Israël et Iran ne vont pas mener à un élargissement du conflit» au Moyen-Orient, a commenté Karl Haeling, de LBBW
  • Signe du flegme relatif de la place new-yorkaise, l'indice Vix, qui mesure l'anxiété des investisseurs, se contractait de 5%

NEW YORK : La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, encouragée par un climat d'apaisement relatif après l'attaque aérienne de l'Iran contre Israël, dans la nuit de samedi à dimanche, ainsi que par un nouvel indicateur américain.

Vers 14H45 GMT, le Dow Jones s'octroyait 0,94%, l'indice Nasdaq s'élevait de 0,64% et l'indice élargi S&P 500 prenait 0,86%.

«Il semble que les tensions entre Israël et Iran ne vont pas mener à un élargissement du conflit» au Moyen-Orient, a commenté Karl Haeling, de LBBW.

«Cela a inversé le mouvement initial de fuite vers les actifs jugés sûrs, et ensuite, il y a eu les ventes de détail, les deux faisant grimper les taux», a poursuivi l'analyste. «Mais le marché actions a l'air de se dire que si les taux montent, c'est que l'économie reste en croissance. Et cela lui convient.»

L'Iran a lancé des centaines de drones et de missiles en direction du territoire israélien dans la nuit de samedi à dimanche, en riposte à une frappe, le 1er avril, sur l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas (Syrie), attribuée à Israël.

La presque totalité des missiles et drones ont été détruits avant de toucher le territoire israélien. Il s'agissait de la première attaque directe de l'Iran contre l’État hébreux.

«La réaction positive des marchés semblent défier la raison», a reconnu, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Pour l'analyste, elle s'explique par le fait que «l'attaque a été déjouée et n'a pas fait de dégâts importants en Israël», et par «l'espoir que les deux camps ont montré les muscles et que le conflit ne va pas tourner à la guerre totale».

Un haut responsable du gouvernement américain a indiqué dimanche à la presse qu'Israël ne «cherchait pas» l'escalade dans son conflit avec l'Iran.

Signe du flegme relatif de la place new-yorkaise, l'indice Vix, qui mesure l'anxiété des investisseurs, se contractait de 5%.

Aux États-Unis, les ventes de détail ont augmenté de 0,7% sur un mois en mars, soit mieux que les 0,4% attendus par les économistes. En outre, les chiffres de janvier et de février ont été revus en hausse.

«Si ces chiffres sont un bon signe de croissance économique au premier trimestre, cette poussée de la consommation pourrait contribuer à faire monter les prix et générer davantage d'inflation», a réagi Sam Millette, de Commonwealth Financial Network.

«Les taux obligataires ont bondi immédiatement après, le marché craignant un scénario sans décélération et sans baisse de taux» cette année, a-t-il ajouté.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à 2 ans, le plus représentatif des attentes des opérateurs en matière de politique monétaire, ressortait à 4,97%, contre 4,90% vendredi à la clôture.

A la cote, Goldman Sachs (+4,75%) surfait sur des résultats supérieurs aux attentes, avec une progression dans tous les métiers, en particulier le conseil et les émissions de dette et d'actions.

Tesla reculait (-3,13%) alors que plusieurs médias citent un courrier électronique interne envoyé par Elon Musk aux salariés du constructeur leur annonçant le licenciement prochain de plus de 10% des effectifs. Le groupe traverse une passe difficile, concurrencé par plusieurs constructeurs chinois aux tarifs attractifs.

Au début du premier procès au pénal de Donald Trump, son entreprise de média Trump Media and technology Group (TMTG) poursuivait sa dégringolade en Bourse (-12,03%). Le titre a perdu environ 60% depuis son pic du 26 mars, amputant la fortune de l'ancien chef de l’État de près de 4 milliards de dollars.

Après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes, la banque et gestionnaire d'actifs Charles Schwab se distinguait (+4,34%).

Salesforce se repliait (-3,98%) après que le Wall Street Journal a fait état du possible rachat par le spécialiste du marketing en ligne du groupe d'analyse de données Informatica (-2,83%), très engagé dans l'intelligence artificielle. Mais le quotidien rapporte que l'offre est inférieure au cours actuel d'Informatica, qui a beaucoup progressé ces derniers mois.


Les USA vont accorder à Samsung jusqu'à 6,4 mds USD pour des usines de puces électroniques

Des personnes passent devant le logo Samsung affiché sur une porte en verre dans le bâtiment Seocho de la société à Séoul, le 5 avril 2024. (Photo Jung Yeon-je / AFP)
Des personnes passent devant le logo Samsung affiché sur une porte en verre dans le bâtiment Seocho de la société à Séoul, le 5 avril 2024. (Photo Jung Yeon-je / AFP)
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  • «Le ministère du Commerce et Samsung Electronics ont signé un protocole d'accord préliminaire accordant jusqu'à 6,4 milliards de dollars de financement direct» de nouvelles usines, selon un communiqué du ministère
  • Décidés à réduire leur dépendance à ces composants indispensables dans la course aux nouvelles technologies, les Etats-Unis multiplient les initiatives de ce type

WASHINGTON : Les Etats-Unis vont accorder jusqu'à 6,4 milliards de dollars de subventions au géant sud-coréen Samsung pour produire des puces électroniques de pointe au Texas, a annoncé le gouvernement lundi.

«Le ministère du Commerce et Samsung Electronics ont signé un protocole d'accord préliminaire accordant jusqu'à 6,4 milliards de dollars de financement direct» de nouvelles usines, selon un communiqué du ministère.

Samsung devrait investir «plus de 40 milliards de dollars dans la région dans les années qui viennent» permettant ainsi la «création de plus de 20.000 emplois», a ajouté le ministère.

Décidés à réduire leur dépendance à ces composants indispensables dans la course aux nouvelles technologies, les Etats-Unis multiplient les initiatives de ce type.

L'accord conclu avec Samsung va «sceller le rôle central du Texas» dans l'industrie des semi-conducteurs aux Etats-Unis, s'est félicité le président américain Joe Biden dans un communiqué.

«Ces installations vont soutenir la production de certaines des puces les plus puissantes au monde, qui sont essentielles pour des technologies comme l'intelligence artificielle et vont renforcer la sécurité nationale», a ajouté le communiqué.

D'après le dernier accord, Samsung va également étendre ses installations existantes au Texas, a précisé le ministère du Commerce.

En plus de cette expansion, «nous allons renforcer l'ecosystème local en matière de semi-conducteurs» aux Etats-Unis, selon Kyung Kye-hyun, co-PDG de Samsung Electronics, cité par le communiqué du ministère américain.

Lundi dernier, le géant taïwanais des semiconducteurs TSMC a ainsi annoncé la construction d'une troisième usine en Arizona (ouest), portant son investissement total à 65 milliards de dollars.

Cette annonce s'appuyait sur un accord préliminaire avec le ministère du Commerce, lié à une grande loi d'investissement dans les technologies, le «Chips and Science Act».

Selon cet accord, l'entreprise recevra jusqu'à 6,6 milliards de dollars de financements directs et pourra bénéficier de 5 milliards supplémentaires sous forme de prêts.

Le «Chips and Science Act», qui date de l'été 2022, prévoit 52,7 milliards de dollars pour relancer la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, avec l'idée que l'argent public serve de tremplin pour des investissements privés.