Londres prend des mesures contre les caméras de surveillance chinoises

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak prononce un discours lors de la conférence annuelle de la Confédération de l'industrie commerciale au Vox Conference Center de Birmingham, le 21 novembre 2022. (Photo, AFP)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak prononce un discours lors de la conférence annuelle de la Confédération de l'industrie commerciale au Vox Conference Center de Birmingham, le 21 novembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Londres prend des mesures contre les caméras de surveillance chinoises

  • Aucune caméra de ce type ne doit être connectée aux «réseaux centraux» des ministères et ces derniers doivent envisager de les remplacer plutôt que d'attendre les mises à niveau prévues, selon les autorités britanniques
  • Certains «systèmes de surveillance visuelle» sont fabriqués par des sociétés tenues par Pékin de partager des renseignements avec les services de sécurité chinois

LONDRES : Des ministères du gouvernement britannique ont reçu l'ordre jeudi de ne plus installer de caméras de surveillance fabriquées en Chine sur des «sites sensibles».

Cette décision a été annoncée sur fond de plus grande fermeté affichée par Londres face à la Chine et ses entreprises pour des raisons de sécurité. La semaine dernière, le gouvernement a ordonné à une société appartenant à ce pays de vendre ses parts dans le principal fabricant britannique de semi-conducteurs.

Selon le groupe de défense des libertés publiques Big Brother Watch, la plupart des organismes publics britanniques utilisent des caméras de vidéosurveillance fabriquées par les entreprises chinoises Hikivision ou Dahua.

En juillet, un groupe de 67 députés et lords (membres de la chambre haute du parlement) a exhorté Londres d'interdire la vente et l'utilisation d'équipements de surveillance produits par ces deux sociétés, dont certains auraient contribué à des violations des droits de la minorité ouïghoure du Xinjiang.

Le gouvernement ne va pas jusqu'à interdire purement et simplement ces entreprises. Mais il décourage l'utilisation au Royaume-Uni de «systèmes de surveillance visuelle» fabriqués par des sociétés tenues par Pékin de partager des renseignements avec les services de sécurité chinois.

Aucune caméra de ce type ne doit être connectée aux «réseaux centraux» des ministères et ces derniers doivent envisager de les remplacer plutôt que d'attendre les mises à niveau prévues, selon les autorités britanniques.

Une enquête du gouvernement a conclu que, «à la lumière de la menace qui pèse sur le Royaume-Uni et de la capacité et de la connectivité croissantes de ces systèmes, des contrôles supplémentaires» étaient «nécessaires», a dit le ministre Oliver Dowden au Parlement.

«Les ministères ont donc reçu pour instructions de cesser le déploiement de ces équipements sur les sites sensibles, lorsqu'ils sont produits par des entreprises soumises à la loi sur le renseignement national de la République populaire de Chine».

En réponse à la déclaration d'Oliver Dowden, un porte-parole d'Hikvision a affirmé qu'il était «catégoriquement faux» de présenter ce groupe «comme une menace pour la sécurité nationale».

«Nous avons toujours été totalement transparents sur nos opérations au Royaume-Uni et nous avons pris contact avec le gouvernement britannique pour clarifier les malentendus sur l'entreprise, notre activité, et répondre à ses préoccupations», a ajouté le porte-parole.


Le Royaume-Uni ouvre la saison des congrès avant la campagne électorale

Les «Lib Dems», dirigés par Ed Davey, sont quant à eux crédités d'une dizaine de points lors du scrutin qui doit se tenir au plus tard début 2025, mais qui selon la presse est envisagé pour l'automne 2024. (AFP)
Les «Lib Dems», dirigés par Ed Davey, sont quant à eux crédités d'une dizaine de points lors du scrutin qui doit se tenir au plus tard début 2025, mais qui selon la presse est envisagé pour l'automne 2024. (AFP)
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  • Dans la perspective des prochaines législatives, les sondages annoncent une large victoire de l'opposition travailliste, qui devance les conservateurs, au pouvoir depuis 13 ans, d'une vingtaine de points
  • Parmi les thèmes qui s'annoncent pour la campagne, crise du coût de la vie, lutte contre l'immigration illégale, contre le réchauffement climatique et les relations avec l'Union européenne

LONDRES: La saison des congrès des partis politiques s'ouvre samedi au Royaume-Uni avant les élections attendues l'année prochaine, le petit parti libéral démocrate ouvrant le bal samedi dans le sud de l'Angleterre.

Dans la perspective des prochaines législatives, les sondages annoncent une large victoire de l'opposition travailliste, qui devance les conservateurs, au pouvoir depuis 13 ans, d'une vingtaine de points (actuellement 45% contre 26%).

Parmi les thèmes qui s'annoncent pour la campagne, crise du coût de la vie, lutte contre l'immigration illégale, contre le réchauffement climatique et les relations avec l'Union européenne.

Les "Lib Dems", dirigés par Ed Davey, sont quant à eux crédités d'une dizaine de points lors du scrutin qui doit se tenir au plus tard début 2025, mais qui selon la presse est envisagé pour l'automne 2024.

Ils disposent actuellement de 15 députés à la Chambre des Communes - sur 650 - derrière les conservateurs (352), les travaillistes (196) et les indépendantistes écossais du SNP (44).

Fort de plusieurs victoires récentes lors d'élections législatives partielles, le parti centriste entend tirer le "pistolet de départ" de sa campagne pour "démolir le mur bleu", c'est à dire les bastions conservateurs du sud de l'Angleterre, a déclaré Daisy Cooper, numéro deux du parti, avant l'ouverture du congrès à Bournemouth.

Le chef du parti Ed Davey a quant à lui écarté "à 100%" tout accord pré-électoral avec les travaillistes.

"J'ai dit lors de toutes les élections partielles depuis que j'ai accédé à la tête du parti qu'il n'y aurait aucun accord", a-t-il déclaré vendredi dans l'émission 5 News.

Sur la BBC, il a en outre rappelé le changement de ligne du parti sur le Brexit, les "Lib Dems" excluant désormais de plaider pour que le Royaume-Uni réintègre l'UE.

"Nous voulons que la Grande-Bretagne soit de retour au coeur de l'Europe, mais nous sommes réalistes sur le fait que ça prendra du temps", a déclaré Ed Davey.

Dans le paysage politique britannique, seul les indépendantistes du SNP plaident pour un retour au sein l'Union européenne. Mais celui-ci ne concernerait qu'une Ecosse qui deviendrait indépendante, perspective qui semble actuellement très lointaine.

Menés par le Premier ministre Rishi Sunak, les conservateurs organisent quant à eu leur congrès du 1er au 4 octobre à Manchester, avant les travaillistes, qui se rassembleront autour de leur chef Keir Starmer du 8 au 11 octobre à Liverpool.


Niger: pour l'ex-président Issoufou, une intervention militaire serait une «faute»

L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
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  • «Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable», a affirmé M. Issoufou
  • «Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durabel», a-t-il ajouté

NIAMEY: L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une "faute", appelant à une "solution négociée".

"Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable", a affirmé M. Issoufou dans une série de publications sur X (anciennement Twitter).

"Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durable (...) Plus qu'une erreur, y recourir serait une faute. Je suis sûr que les chefs d'Etat de la Cedeao puiseront dans leur immense sagesse pour ne pas commettre une telle faute", a-t-il ajouté.

La communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch d'une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum, qui avait succédé à M. Issoufou.

Elle avait annoncé que le jour et les modalités de l'opération avaient été décidés, priorisant toutefois la voie diplomatique.

Soutenue par plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'organisation ouest-africaine reste désormais relativement silencieuse sur la question d'une éventuelle intervention.

Depuis le coup d'Etat, plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont évoqué le rôle supposé de Mahamadou Issoufou dans le coup d'Etat du 26 juillet.

"Archi-faux", avait répondu M. Issoufou dans une interview à Jeune Afrique, le 17 août, appelant à la libération de M. Bazoum et sa "restauration dans ses fonctions".


L'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan reprennent les négociations sur le barrage du Nil

Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
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  • L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche
  • Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août

NAIROBI: L'Éthiopie a annoncé samedi avoir entamé une deuxième série de négociations avec l'Égypte et le Soudan au sujet d'un méga-barrage controversé construit par Addis Abeba sur le Nil, source de tensions de longue date entre les trois nations.

L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche.

L'Égypte et le Soudan considèrent le gigantesque barrage, qui a coûté 4,2 milliards de dollars, comme une menace pour leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé à plusieurs reprises à Addis Abeba de cesser de le remplir jusqu'à ce qu'un accord soit conclu sur ses modalités de fonctionnement.

Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont convenu en juillet de finaliser un accord dans les quatre mois.

"Le deuxième cycle de la négociation tripartite entre l'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan concernant (...) l'exploitation annuelle du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) a débuté aujourd'hui, le 23 septembre 2023, à Addis Abeba", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).

"L'Éthiopie s'est engagée à trouver une solution négociée et à l'amiable dans le cadre du processus trilatéral en cours", a-t-il ajouté.

Ce barrage est au cœur d'un conflit régional depuis que l’Ethiopie a commencé sa construction en 2011.

L'Égypte considère le barrage comme une menace existentielle, car elle dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.

Le barrage est au cœur des plans de développement de l'Éthiopie et, en février 2022, Addis Abeba a annoncé qu'il avait commencé à produire de l'électricité pour la première fois.

À pleine capacité, l'immense barrage hydroélectrique, long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, doit produire plus de 5.000 mégawatts. Cela doublerait la production d'électricité de l'Éthiopie, à laquelle seule la moitié des 120 millions d'habitants du pays a actuellement accès.

La position du Soudan, actuellement en proie à une guerre civile, a fluctué ces dernières années.

Les Nations unies estiment que l'Égypte pourrait "manquer d'eau d'ici 2025" et que certaines régions du Soudan, où le conflit du Darfour était essentiellement lié à l'accès à l'eau, sont de plus en plus vulnérables à la sécheresse en raison du changement climatique.