Gibraltar: l'Espagne et l'UE proposent à Londres de supprimer le poste-frontière

Le rocher de Gibraltar est vu en arrière-plan alors que des personnes et des voitures avancent sur la piste de l'aéroport de Gibraltar après avoir traversé la frontière espagnole le 5 mai 2022. (Photo de Daniel SLIM / AFP)
Le rocher de Gibraltar est vu en arrière-plan alors que des personnes et des voitures avancent sur la piste de l'aéroport de Gibraltar après avoir traversé la frontière espagnole le 5 mai 2022. (Photo de Daniel SLIM / AFP)
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Publié le Vendredi 25 novembre 2022

Gibraltar: l'Espagne et l'UE proposent à Londres de supprimer le poste-frontière

  • Fin 2020, Madrid et Londres étaient parvenus in extremis à un accord-cadre sur Gibraltar, pour faire en sorte que cette enclave britannique située au sud de l'Espagne bénéficie des accords européens de Schengen, malgré le Brexit
  • Près de 15 000 personnes, pour la plupart des Espagnols, passent chaque jour la frontière pour se rendre dans ce territoire britannique de quelque 34 000 habitants afin d'y travailler.

MADRID: L'Espagne et la Commission européenne ont proposé au Royaume-Uni la création d'une zone de libre circulation des personnes et des biens avec Gibraltar, supposant la disparition de la fameuse "Grille" séparant cette enclave britannique de l'Espagne, a annoncé Madrid vendredi.

Cette proposition implique que "l'Espagne assume le contrôle au nom de l'Espace Schengen des frontières extérieures de Gibraltar et, pour cela, qu'elle puisse exercer certaines fonctions et compétences nécessaires pour protéger l'intégrité et la sécurité de l'Espace Schengen", explique dans un communiqué le ministère espagnol des Affaires étrangères.

L'objectif de ce plan, qui a été transmis au Royaume-Uni, est "la suppression de la Grille", pour "garantir la pleine fluidité du transit des personnes" et des biens, dans le cadre de la création d'une nouvelle "zone de prospérité partagée", poursuit le ministère.

Fin 2020, Madrid et Londres étaient parvenus in extremis à un accord-cadre sur Gibraltar, pour faire en sorte que cette enclave britannique située au sud de l'Espagne bénéficie des accords européens de Schengen, malgré le Brexit. Les détails de cet accord restaient cependant à définir.

Les règles de Schengen garantissent la libre circulation des personnes et des biens entre ses 26 membres, parmi lesquels 22 appartiennent à l'Union européenne. Or Gibraltar ne peut pas devenir membre de Schengen, n'étant pas un État souverain.

La plan proposé par Madrid et Bruxelles prévoit notamment que "l'Espagne, au nom de l'UE, exerce le contrôle et la protection du marché intérieur, dans la mesure où les contrôles douaniers entre l'Espagne et Gibraltar disparaîtront".

Les conditions d'une concurrence "juste et loyale" seraient aussi maintenues pour les acteurs économiques et les droits des travailleurs transfrontaliers renforcés, précise le gouvernement espagnol.

Dans un communiqué, le chef du gouvernement de Gibraltar, Fabian Picardo, s'est dit "très satisfait" par les propositions du gouvernement espagnol, disant être "en accord" avec ses objectifs et optimiste sur la possibilité de "conclure avec succès les négociations".

Le responsable de l'enclave britannique a par ailleurs rappelé avoir fait lui aussi des propositions, ensemble avec le Royaume-Uni, pour fluidifier le transit entre l'Espagne et Gibraltar. Parmi elles figure "la suppression des barrières commerciales", souligne le communiqué.

"Nous voulons tous un accord cette année et continuons à travailler dans ce sens", insiste M. Picardo, soulignant que ce sujet sera abordé au cours d'un nouveau cycle de négociations entre le Royaume-Uni et l'UE prévu à Londres pour les 28 et 29 novembre.

Près de 15.000 personnes, pour la plupart des Espagnols, passent chaque jour la frontière pour se rendre dans ce territoire britannique de quelque 34.000 habitants afin d'y travailler.

Dans son communiqué, Madrid précise que "la position de l'Espagne sur la souveraineté et le statut de Gibraltar reste inchangée", une référence au fait que Madrid continue de revendiquer la souveraineté sur ce promontoire rocheux, rattaché au Royaume-Uni depuis le traité d'Utrecht de 1713.


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
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  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
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  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.