Cyril Hanouna, machine à clash

Hanouna débat de sujets de société clivants à la tête d'une bande de chroniqueurs, tout en amusant son public, qu'il appelle "mes chéris" ou "mes p'tites beautés". (AP)
Hanouna débat de sujets de société clivants à la tête d'une bande de chroniqueurs, tout en amusant son public, qu'il appelle "mes chéris" ou "mes p'tites beautés". (AP)
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Publié le Samedi 26 novembre 2022

Cyril Hanouna, machine à clash

  • Le 10 novembre, Hanouna avait copieusement insulté en direct le député LFI (et ex-chroniqueur de l'émission) Louis Boyard. Celui-ci venait de critiquer son ami et patron, le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, auquel appartient C8
  • Fin octobre, l'animateur de 48 ans avait déjà provoqué un tollé en demandant un procès sommaire pour la meurtrière de la petite Lola, puis en rabrouant à distance le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti qui le lui reprochait

PARIS : Pour certains, c'est le porte-voix de la France qu'on n'entend pas, mais d'autres voient en lui un danger populiste: roi de l'audience et du clash à la télé, Cyril Hanouna est adulé par ses fans mais décrié pour les dérapages de son émission "Touche pas à mon poste".

"Les bobos mentent, les bobos aboient, mais la caravane de Baba passe", twittait le 20 novembre l'animateur-producteur de la chaîne C8 à ses "fanzouzes", ses 6 millions d'abonnés.

Une tentative pour Baba - son surnom, qui rappelle ses origines juives tunisiennes - de clore une intense polémique, avec à la clé des saisines de l'Arcom, le régulateur des médias, et une plainte pour "injure publique".

Le 10 novembre, Hanouna avait copieusement insulté en direct le député LFI (et ex-chroniqueur de l'émission) Louis Boyard. Celui-ci venait de critiquer son ami et patron, le milliardaire Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+, auquel appartient C8.

Fin octobre, l'animateur de 48 ans avait déjà provoqué un tollé en demandant un procès sommaire pour la meurtrière de la petite Lola, puis en rabrouant à distance le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti qui le lui reprochait.

«Transgression»

Ces séquences lui ont valu de larges condamnations dans la classe politique et des audiences au firmament: selon C8, "Touche pas à mon poste" (TPMP) a établi en novembre son "record historique mensuel", avec 1,83 million de téléspectateurs en moyenne chaque soir (2,06 le 15 novembre).

Teint mat, barbe et cheveux noir de jais, l'enfant des Lilas, près de Paris, a connu un parcours sinueux à la télé avant d'en devenir l'un des rois comme animateur et influent patron de la société de production H2O.

En 2010, il lance TPMP sur France 4, puis explose aux yeux du public après son transfert en 2012 sur D8, devenue C8.

Energie inépuisable et bagout fleuri par des termes arabes ("darka", "rassrah"...), Hanouna débat de sujets de société clivants à la tête d'une bande de chroniqueurs, tout en amusant son public, qu'il appelle "mes chéris" ou "mes p'tites beautés". Il y invite des politiques aussi bien que des figures controversées comme le Pr Didier Raoult.

"TPMP vit de la limite, de la transgression", souligne pour l'AFP le communicant Philippe Moreau Chevrolet.

Ce mécanisme à clash a valu à C8 de nombreux avertissements et sanctions, dont une amende inédite de 3 millions d'euros pour un canular jugé homophobe diffusé en 2017 dans une déclinaison de TPMP.

Hanouna a également été accusé de trop donner la parole au candidat d'extrême droite Eric Zemmour pendant la présidentielle.

"J'ai reçu plus de gens de la Nupes ici que Zemmour (...) si t'es député c'est grâce à nous", s'était-il défendu face à Louis Boyard.

«Deuxième visage»

Invité puis éphémère chroniqueur de TPMP, le journaliste italien Paolo Levi décrit un personnage "très attachant au départ, très empathique quand il veut séduire".

"Je n'avais pas d'a priori, je me suis emballé pour cette machine à séduire qu'est Hanouna", raconte M. Levi à l'AFP. "Après, quand on rentre dans le système, on voit un deuxième visage en filigrane et, à un moment, je me suis senti un peu manipulé".

Il a renoncé à son poste de chroniqueur après un débat houleux sur le pass sanitaire anti-Covid.

"C'est l'un des seuls endroits à la télévision où on peut dire ce qu'on veut, y compris des positions dures, avec une audience populaire, de chômeurs, de gens au RSA", confirme Philippe Moreau Chevrolet, scénariste de la BD "Le président", qui imaginait l'animateur en candidat à la présidentielle.

Cela "crée un fossé entre une culture populaire (...) que Hanouna récupère et le reste de la classe politique ou des médias qui vont être dans une bulle CSP+, urbaine", estime-t-il.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.