La Centrafrique assure qu'un avion étranger a bombardé ses soldats et leurs alliés russes

C'est la première fois, du moins annoncée publiquement, qu'une attaque présumée par un avion hostile survient au moins depuis le début de la guerre civile en 2013 (Photo, AFP).
C'est la première fois, du moins annoncée publiquement, qu'une attaque présumée par un avion hostile survient au moins depuis le début de la guerre civile en 2013 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

La Centrafrique assure qu'un avion étranger a bombardé ses soldats et leurs alliés russes

  • L'appareil «a largué des explosifs dans la ville» de Bossangoa «prenant pour cible la base de nos forces de Défense, celle de nos Alliés ainsi que l'usine de coton»
  • «Ces explosifs ont occasionné d'importants dégâts matériels», poursuit le communiqué

BANGUI: Le gouvernement centrafricain a affirmé qu'un avion reparti dans un pays voisin avait bombardé lundi une base de son armée et de ses alliés paramilitaires russes dans le nord-ouest, menaçant de représailles.

L'appareil "a largué des explosifs dans la ville" de Bossangoa "prenant pour cible la base de nos forces de Défense, celle de nos Alliés ainsi que l'usine de coton", assure dans un communiqué le gouvernement de ce pays où l'armée et des centaines de combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner combattent des rebelles. Bangui désigne toujours les paramilitaires russes par le mot "Alliés".

C'est la première fois, du moins annoncée publiquement, qu'une attaque présumée par un avion hostile survient au moins depuis le début de la guerre civile en 2013.

L'attaque a été perpétrée en plein milieu de la nuit de dimanche à lundi, peu avant 3h du matin, selon Bangui.

Dégâts matériels

"Ces explosifs ont occasionné d'importants dégâts matériels", poursuit le communiqué.

"Cet aéronef, après avoir commis ces forfaits (...) a pris la direction du nord (...) avant de traverser nos frontières", assure le gouvernement. Le Tchad est situé à proximité du nord de Bossangoa, une ville il y a encore peu aux mains de rebelles. Le Cameroun borde la Centrafrique à l'ouest et le Soudan et le Soudan du Sud sont situés très loin au nord-est.

Une enquête a été ouverte pour "situer les responsabilités" de "cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix (qui) ne saurait rester impuni" et "toutes les dispositions ont déjà été prises pour faire face à toute éventualité", conclut le communiqué.

Les relations sont tendues entre le Tchad et la Centrafrique. Bangui reproche à N'Djamena de laisser des groupes armés utiliser son territoire comme base de repli et d'avoir accordé l'asile à leur principal chef, l'ex-président François Bozizé. Et N'Djamena avait accusé en février 2022 un important chef rebelle tchadien d'avoir cherché le soutien des Wagner en Centrafrique, même si ce dernier a finalement rallié le pouvoir tchadien.

Fin mai 2021, le Tchad avait accusé l'armée centrafricaine d'avoir tué six de ses soldats, dont cinq "enlevés et exécutés", dans l'attaque d'un poste frontalier sur son territoire.

N'Djamena avait parlé de "crime de guerre". Et en décembre 2021, des militaires des deux pays avaient échangé des tirs de part et d'autre de la frontière et un soldat tchadien avait été porté disparu.

«Sans phares»

Un aéronef "a bombardé la base des Russes à 2h50 du matin, nous avons entendu au moins quatre bombes mais comme il faisait nuit, nous n'avons pas vu l’avion qui était sans phares et faisait peu de bruit", a affirmé par téléphone Etienne Ngueretoum, directeur régional des Eaux et Forêts à Bossangoa.

Deux bombes ont explosé selon lui dans son jardin, qui jouxte une usine de coton occupée par les Russes.

"Les détonations étaient effrayantes, je vais bien j'ai juste eu une écorchure à la jambe droite à cause des éclats", a-t-il assuré.

"J’ai retrouvé des clous et des bouts de fer dans la toiture de ma maison, qui n’est plus habitable", a-t-il ajouté.

Wagner

Le maire de Bossangoa, Pierre Denamguere, a confirmé aussi l'attaque par téléphone. "C'est un avion sans lumières et que l'on n'a pu identifier, la cible était l'usine de coton que les Russes et les forces armées utilisent comme base, il n'y a pas trop de dégâts", a-t-il commenté.

Le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra a appelé Moscou à la rescousse quand les rebelles progressaient rapidement en direction de Bangui en décembre 2020.

Des paramilitaires russes, notamment de Wagner, ont débarqué par centaines, venant renforcer des centaines d'autres présents depuis 2018.

Les groupes armés, qui occupaient alors les deux tiers de la Centrafrique, ont rapidement été repoussés de la plupart de leurs fiefs mais ils continuent de mener des actions de guérilla sporadiques contre les militaires et leurs alliés, notamment entre Bossangoa et la frontière tchadienne.

L'ONU et des capitales occidentales accusent les militaires centrafricains et Wagner de commettre des crimes contre les civils et le pouvoir de M. Touadéra de les rémunérer avec les ressources minérales de ce pays parmi les plus pauvres du monde, notamment l'or et le diamant.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.