En Colombie, les indigènes de la «montagne sacrée» érigés au rang de patrimoine de l'humanité

Un indigène de l'ethnie Wiwa en Colombie (Photo, AFP).
Un indigène de l'ethnie Wiwa en Colombie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 novembre 2022

En Colombie, les indigènes de la «montagne sacrée» érigés au rang de patrimoine de l'humanité

  • Koguis, Arhuacos, Wiwas et Kankuamos, quatre peuples distincts, mais apparentés, arpentent ces pentes abruptes
  • Cette région de la cordillère des Andes est inscrite au Guinness des records comme la plus haute chaîne de montagnes côtières du monde

BOGOTA: Le savoir ancestral de quatre communautés indigènes de la Sierra Nevada, la plus haute chaîne de montagnes côtières du monde dans le nord de la Colombie, a été déclaré mardi patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco.

Vivant sur un vaste territoire allant des côtes de la mer des Caraïbes jusqu'aux sommets de montagnes culminant à 5.770 mètres d'altitude, ces quatre peuples autochtones Arhuaco, Kankuamo, Kogui et Wiwa conservent des connaissances essentielles pour "prendre soin de la vie de mère nature, de l'humanité et de la planète", selon l'Unesco.

Cette région de l'extrémité nord de la cordillère des Andes, appelée Goanawindwa-Shwndwa en langue vernaculaire, est inscrite au livre Guinness des records comme la plus haute chaîne de montagnes côtières du monde, dont les terres basses de forêts tropicales sur le littoral se transforment au fil de l'ascension en savane, puis forêts d'épineux noyées dans les brouillards d'altitude.

Koguis, Arhuacos, Wiwas et Kankuamos, quatre peuples distincts, mais apparentés, arpentent ces pentes abruptes, vêtus de traditionnels vêtements blancs immaculés, de sacs à dos tissés en bandoulière et de chapeaux de paille tressée, souvent blancs également.

Face à l'expansion du tourisme dans la Sierra Nevada, la "sagesse ancestrale" des indigènes "joue un rôle fondamental pour garantir la protection de l'écosystème (...) et éviter la perte de leur identité culturelle", selon le ministère colombien de la Culture.

«Centre du monde»

"Pour les Indiens, la Sierra Nevada est le centre du monde. Elle est entourée par une ligne noire invisible qui relie les sites sacrés de leurs ancêtres et délimite leur territoire", selon l'ONG Survival International, défenseure des peuples indigènes de la planète.

"Les Indiens de la Sierra s'autodénomment grands frères et considèrent qu'ils font preuve d'une sagesse et d'une compréhension mystiques, supérieures à celles des autres peuples qu'ils appellent leurs +petits frères+".

"Les grands frères estiment qu'il est de leur responsabilité de maintenir l'équilibre de l'univers", explique Survival. "Lorsqu'il y a des ouragans, des périodes de sécheresse ou de famine dans le monde, ils se disent responsables de l'échec de l'homme à maintenir l'harmonie du monde. L'équilibre est établi en faisant des offrandes aux sites sacrés pour rendre à la terre ce qui lui a été prélevé".

Leurs leaders spirituels sont appelés "Mamo", qui seraient "dans notre culture occidentale à la fois un prêtre, un enseignant et un médecin".

Ils sont "chargés de maintenir l'ordre naturel du monde à travers le chant, la méditation et les rites d’offrandes". Leur apprentissage commence dès le plus jeune âge (...) dans les hauteurs des montagnes où ils apprennent à méditer sur le monde naturel et spirituel".

Dans le livre "Orden del Todo" (L'Ordre du Tout), consacré à ces peuples, l'indigène Norberto Torres explique : "Notre pensée est universelle, car elle englobe tout ce qui existe, c'est-à-dire le visible et l'invisible, les grands mystères que recèle la nature et que, jusqu'à présent, l'homme n'a pas connus, obsédé par la chimie et la science".

Coca et «poporo»

"Toutes les choses ont leur esprit, y compris les plantes, les pierres, tout cela forme une pensée qui va vers l'univers, unie comme un souffle", selon M. Torres, également connu comme "Mamo" Zeukukuy.

"Nous suivons cette tradition de manière pratique et orale depuis environ 3.600 ans, depuis que nous avons notre siège dans cette chaîne de montagnes sacrées, considérée comme le cœur du monde", ajoute Mamo Arwa Vikw, cité dans le même ouvrage.

La feuille de coca joue un rôle central dans la vie des Indiens de la Sierra Nevada et est utilisée dans les offrandes et les cérémonies. "Chaque homme porte une petite bourse remplie de feuilles de coca qu'il mâche pour créer un léger effet stimulant", ou "échange en signe de respect mutuel lorsqu'il croise un autre homme", détaille Survival.

L'ambassadrice de la Colombie auprès de l'ONU, Leonor Zalabata, Arhuaco et première femme indigène à représenter le pays au sein de cette instance, est aussi la voix internationale de près de 90 communautés indigènes qui représentent 4,4% des 50 millions d'habitants de la Colombie.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.