Du «tchaï» à la baguette de pain, l'Unesco désigne ses lauréats du patrimoine immatériel

Le logo de l'Unesco est vu au siège de l'Unesco à Paris, le 12 novembre 2021 (Photo, AFP).
Le logo de l'Unesco est vu au siège de l'Unesco à Paris, le 12 novembre 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Du «tchaï» à la baguette de pain, l'Unesco désigne ses lauréats du patrimoine immatériel

  • Présidé par le Maroc, le Comité du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco examinera de lundi à samedi 56 demandes d’inscription, dont quatre nécessitant une sauvegarde urgente
  • Les résultats seront publiés sur les comptes Twitter de l'Unesco à partir de mardi après-midi

RABAT: La baguette française, le raï algérien, la "slivo" serbe ou encore la harissa tunisienne: l'Unesco examine à partir de lundi à Rabat les candidatures d’inscription aux listes du patrimoine immatériel de l'humanité.

Présidé par le Maroc, le Comité du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco examinera de lundi à samedi 56 demandes d’inscription, dont quatre nécessitant une sauvegarde urgente, comme l'art de la poterie au peuple Cham au Vietnam, a précisé l'organisation.

C'est la première fois qu'il se retrouve en présentiel après deux sessions annuelles successives (2020 et 2021) tenues en ligne en raison de la pandémie de Covid-19.

Les résultats seront publiés sur les comptes Twitter de l'Unesco à partir de mardi après-midi.

Parmi les dossiers les plus en vue: la baguette de pain (France), le chant populaire raï (Algérie), les fêtes foraines (France et Belgique), la culture du "tchaï/thé" (Azerbaïdjan et la Turquie), les techniques traditionnelles de transformation du thé (Chine), le rubab, luth d'Asie centrale (Iran/Tadjikistan/Afghanistan), ou encore le savoir-faire et les pratiques culinaires autour de la harissa, le condiment traditionnel tunisien.

Afin d'éviter les controverses, l’Unesco honore avant tout des traditions, des pratiques et des savoir-faire à sauvegarder.

Aussi elle ne reconnaîtra pas que la baguette de pain appartient au patrimoine mondial immatériel mais que "les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette" en font partie.

Quant au raï algérien, il ne sera pas intégré sur la liste comme musique mais en tant que tradition entourant ce genre musical.

"C'est du patrimoine vivant. La grande différence entre cette liste du patrimoine immatériel et la liste du patrimoine (matériel) mondial, c’est qu’ici ce sont des communautés qui sont représentées et qui sont les protagonistes de cette sauvegarde", a expliqué à l'AFP Ernesto Ottone, sous-directeur général pour la culture de l'Unesco.

Ainsi un patrimoine immatériel peut-être partagé entre plusieurs pays, comme en 2020 l’inscription du couscous avait été le résultat d’une candidature conjointe de quatre pays d’Afrique du Nord: l’Algérie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.

L'ambassadeur du Maroc auprès de l'Unesco, Samir Addahre, a regretté de "ne pas avoir pu présenter un dossier commun" avec l' Algérie pour le raï, en raison de la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins, mais il a dit espérer d'autres candidatures communes "quand les circonstances s'amélioreront un jour".

Adoptée en octobre 2003 et ratifiée par 180 pays, la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel promeut la sauvegarde des connaissances et savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel.

Outil de la diplomatie culturelle, elle récompense également des "pratiques culturelles transmises de génération en génération, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs ou encore les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers".

La liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité compte aujourd'hui 530 éléments inscrits, dont 72 nécessite une sauvegarde urgente.


L'image d'une Palestinienne avec sa nièce décédée remporte le World Press Photo

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays (Photo, Worldpressphoto).
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  • Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile
  • Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille

AMSTERDAM: L'image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté jeudi le premier prix du World Press Photo.

Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l'agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de cinq ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younis en octobre.

Le photographe se trouvait à l'hôpital Nasser de Khan Younis le 17 octobre lorsqu'il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc.

La photo a été prise 10 jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

"C'était un moment puissant et triste et j'ai senti que l'image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza", a déclaré M. Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, prestigieux concours de photojournalisme.

"C'est une image vraiment profondément touchante", a affirmé Fiona Shields, présidente du jury. "Une fois que vous l'avez vue, elle reste en quelque sorte gravé dans votre esprit".

Message littéral et métaphorique

L'image est "comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l'horreur et la futilité du conflit" et représente "un argument incroyablement puissant en faveur de la paix", a-t-elle ajouté.

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine GEO, a remporté le prix "Histoire de l'année" avec son portrait intime d'une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence.

"Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins", ont déclaré les juges.

"La série d'images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l'amour et l'intimité nécessaires en période de guerre et d'agression dans le monde entier", ont-ils ajouté.

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a remporté le prix du projet "long terme" avec ses images monochromes de migrants et de demandeurs d'asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times/Bloomberg.

Ayant lui même une expérience de migrant, M. Cegarra "a offert une perspective sensible centrée sur l'humain", mettant en avant la résilience des migrants, selon le jury.

Dans la catégorie "format ouvert", l'Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui "associe le photojournalisme au style documentaire personnel d'un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne".

Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61.062 candidatures présentées par 3.851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l'église Nieuwe Kerk d'Amsterdam jusqu'au 14 juillet.


L’artiste saoudien embrasse le non conventionnel avec des œuvres anti-aesthétiques

Le travail d’Asrar Al-Qarni présenté à la galerie d’art Zawaya à Djeddah. (Instagram/ies0)
Le travail d’Asrar Al-Qarni présenté à la galerie d’art Zawaya à Djeddah. (Instagram/ies0)
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  • Cette approche non conventionnelle de l’art peut être considérée comme une rébellion romantique contre les contraintes de la société, ainsi que comme une célébration de l’individualité et de la liberté d’expression.
  • En mettant en évidence la discorde et la dissonance dans ses peintures, Al-Qarni, artiste autodidacte, crée une expérience unique et stimulante pour ceux qui rencontrent son travail.

RIYADH : Dans un monde obsédé par la beauté et la perfection esthétique, l’artiste saoudien Asrar Al-Qarni produit avec audace un art anti-aesthétique et troublant.

À travers son travail, la jeune femme de 33 ans défie les notions traditionnelles de beauté et conteste la conformité. Elle oblige les spectateurs à confronter des vérités inconfortables et à explorer des aspects plus sombres de la société.

Cette approche non conventionnelle de l’art peut être considérée comme une rébellion romantique contre les contraintes de la société, ainsi que comme une célébration de l’individualité et de la liberté d’expression.

Al-Qarni a déclaré à Arab News que l’art anti-aesthétique encourage les gens à regarder au-delà de la surface et à trouver la beauté dans l’inattendu et le non conventionnel. Il cherche à perturber le statu quo et à provoquer une réflexion et une discussion sur la nature même de l’art : « Au lieu d’être visuellement attrayant et réconfortant, l’anti-aesthétisme privilégie l’évocation d’émotions et d’expressions dérangeantes au sein de l’œuvre », a déclaré l’artiste.

Cela peut conduire à ce que les œuvres anti-aesthétiques soient étiquetées laides, choquantes ou anti-art par ceux qui préfèrent les œuvres plus esthétiques.

En mettant en évidence la discorde et la dissonance dans ses peintures, Al-Qarni, artiste autodidacte, crée une expérience unique et stimulante pour ceux qui rencontrent son travail. « L’intégration d’éléments de chaos, de laideur et d’inconfort oblige les spectateurs à confronter leurs idées préconçues sur ce que l’art devrait être », a-t-elle ajouté.

Al-Qarni s’est intéressé à l’art anti-aesthétique en raison de son expression humaine brute et de sa beauté cachée par des imperfections.

Elle utilise des couleurs audacieuses et des formes abstraites pour créer des pièces qui défient les idées préconçues des spectateurs et provoquent une forte réaction émotionnelle.

« J’utilise divers matériaux pour mon art, notamment des techniques mixtes, de la peinture à l’huile, de la peinture acrylique et de l’aquarelle. Mon choix de matériaux dépend de la technique ou de l’effet spécifique que je veux obtenir dans mon œuvre », a déclaré Al-Qarni.

En se libérant des contraintes de la beauté conventionnelle, l’artiste repousse les limites et inspire les autres à sortir des sentiers battus.

Al-Qarni a déclaré qu’elle cultivait son style grâce à une pratique dévouée. Enfant, elle a commencé à copier et à dessiner des dessins animés de ses émissions de télévision préférées. « En vieillissant, j’ai commencé à peindre des portraits réalistes, en essayant de capturer le monde qui m’entoure, mais j’ai vite réalisé que le réalisme ne me permettait pas d’exprimer mes émotions assez profondément », a-t-elle ajouté.

L’artiste saoudienne a finalement eu recours à une méthode plus libre, lui permettant de suivre son instinct et de laisser ses coups de pinceau la guider : « Lorsque je tiens le pinceau contre la toile, cela devient un moyen de calmer le bruit de la vie et de me connecter à mon moi intérieur, offrant une source de détente et de tranquillité. »

L’artiste entretient un espace polyvalent où elle peint, servant à la fois d’atelier et d’espace personnel confortable.

« C’est là que je dors, que je lis et que je passe le plus clair de mon temps. Me réveiller entouré du désordre créatif de mon art me procure un sentiment de passion et d’inspiration pour continuer mon parcours artistique chaque jour. »

Il y a dix ans, Al-Qarni a décidé de poursuivre l’art professionnellement, et elle n’a pas regardé en arrière depuis. Son travail a été présenté dans des galeries et des expositions à travers l’Arabie saoudite, ce qui lui a valu la reconnaissance et la reconnaissance de la critique et du public.

La première exposition d’Al-Qarni a eu lieu en 2016 à Djeddah avec Behance, le plus grand réseau mondial de présentation et de découverte du travail créatif.

« Face à l’auditoire, j’ai reçu à la fois des compliments et des critiques. « L’expérience a été utile et encourageante, m’inspirant à créer davantage et à améliorer mon art », a-t-elle déclaré.

Elle a participé à plusieurs expositions d’art, telles que le Misk Art Institute en 2019, qui offre une plate-forme aux créatifs pour influencer les discussions actuelles.

Al-Qarni a également présenté son travail à la Grey Art Gallery à Alkhobar, et à la Zawaya Art Gallery et à la Sensation Art Gallery à Djeddah.

L’artiste donne à chaque peinture un titre qui reflète l’émotion globale ou l’histoire derrière l’œuvre. Le titre peut être inspiré d’un roman, d’une chanson ou d’une expérience personnelle liée à la peinture.

« La façon dont quelqu’un perçoit et ressent une peinture peut varier selon la personne qui la regarde », a-t-elle ajouté. « Nous apportons tous nos propres pensées et expériences, ce qui ajoute à la richesse et au sens de toute œuvre d’artiste. »

Pour les artistes en herbe qui pourraient être intimidés de partager leurs œuvres et leurs émotions les plus intimes avec un public, Al-Qarni prêche que le monde a besoin d’art.

« Saisissez la possibilité de vous épanouir et de tisser des liens avec d’autres artistes grâce à vos commentaires et à vos expériences, et rappelez-vous que chaque artiste commence quelque part, et partager votre travail est une étape vers l’atteinte de vos objectifs. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Kesha porte les lunettes de la créatrice libanaise Karen Wazen

Kesha portait des lunettes Blaze à monture œil-de-chat avec des verres plats. (Instagram/AFP)
Kesha portait des lunettes Blaze à monture œil-de-chat avec des verres plats. (Instagram/AFP)
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  • Kesha a publié une petite vidéo sur sa célèbre chanson Your Love Is My Drug
  • Karen Wazen, la fondatrice de la marque basée à Dubaï, a partagé le clip de Kesha dans sa story avec ses 8,2 millions d’abonnés

DUBAÏ: La chanteuse et compositrice américaine Kesha portait, cette semaine, des lunettes de soleil noires signées Karen Wazen

Kesha portait les lunettes Blaze à monture œil-de-chat avec des verres plats. Les branches latérales sont particulièrement épaisses et ornées du logo doré de la marque. 

Kesha a publié une petite vidéo de synchronisation labiale (techniques destinées à faire en sorte que semblent synchronisés, d'une part, le mouvement des lèvres d'une personne, et d'autre part, les paroles qu'elle est censée prononcer) sur sa célèbre chanson Your Love Is My Drug, tout en passant un moment agréable à Coachella, le festival de musique annuel organisé en Californie. Elle a fait un tour en hélicoptère, vêtue d’un T-shirt gris chic et d’un jean noir. 

Karen Wazen, la fondatrice de la marque basée à Dubaï, a partagé le clip de Kesha dans sa story avec ses 8,2 millions d’abonnés. En hommage à Kesha, elle a même enregistré une vidéo de synchronisation labiale sur un autre couplet de la même chanson, portant des lunettes Blaze marron. 

Karen Wazen a créé sa première collection de lunettes en décembre 2018. La première série comprenant cinq styles différents était disponible en acétate et en acier inoxydable et dans une large gamme de couleurs. 

Moins d’un an après le lancement officiel de sa marque, ses créations ont été distribuées par le grand e-commerçant Farfetch, qui est devenu la première plate-forme en ligne à proposer sa collection de lunettes éponyme. 

Avec une gamme de nuances élégantes à son actif, la marque By Karen Wazen a suscité l’intérêt de célébrités internationales, dont la superstar Beyoncé, la chanteuse anglo-albanaise Dua Lipa, la star de télé-réalité Kourtney Kardashian et sa mère Kris Jenner, le mannequin français Cindy Bruna, la chanteuse Becky G, les actrices Lucy Hale, Emma Stone et Naomi Watts, ainsi que la jet-setteuse Paris Hilton, pour n’en nommer que quelques-unes. 

En février, la créatrice a élargi les horizons de sa marque en dévoilant sa première collection de bijoux. Elle a présenté des boucles d’oreilles et des bracelets en forme du signe de l’infini, disponibles en argent et en or. 

Karen Wazen fait partie des personnalités les plus influentes de la région. 

En plus de diriger son entreprise, cette mère de trois enfants a participé à de nombreux publireportages régionaux pour des marques prestigieuses, notamment Prada, Ralph Lauren, Louis Vuitton et Cartier. 

En 2020, l’influenceuse a également été désignée comme l’un des principaux soutiens du Haut-Commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR). 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com