Pas de démission pour le président sud-africain, gêné par un scandale

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s'adresse aux délégués du Congrès national africain (ANC) au Centre national de loisirs (Nasrec) à Johannesburg, le 29 juillet 2022 (Photo, AFP).
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s'adresse aux délégués du Congrès national africain (ANC) au Centre national de loisirs (Nasrec) à Johannesburg, le 29 juillet 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 03 décembre 2022

Pas de démission pour le président sud-africain, gêné par un scandale

  • Depuis sa diffusion, de nombreux appels à la démission du président ont été lancés dans l'opposition mais aussi au sein du parti au pouvoir, l'ANC
  • Mais Ramaphosa, qui reste très populaire, a aussi engrangé de nombreux soutiens politiques, syndicaux comme au sein du monde des affaires

JOHANNESBURG: Le président sud-africain Cyril Ramaphosa, sous la menace d'une procédure de destitution, n'a aucune intention de démissionner et va se battre sur le plan politique comme judiciaire, a fait savoir samedi son entourage.

Son porte-parole, Vincent Magwenya, a confirmé qu'il n'allait pas s'écarter du pouvoir "sur la base d'un rapport erroné", faisant référence au texte d'une commission parlementaire rendu public mercredi qui accable le président dans l'affaire dite du "Farmgate" ou de "Phala Phala", du nom de l'une de ses propriétés.

M. Ramaphosa fait l'objet d'une plainte depuis juin, déposée dans un commissariat par un opposant politique, l'accusant d'avoir tenté de dissimuler un cambriolage à Phala Phala en 2020, en ne le signalant ni à la police ni au fisc. Or à cette occasion, les cambrioleurs avaient trouvé 580 000 dollars en espèces cachés sous les coussins d'un canapé.

Cette plainte n'a pas donné lieu à ce jour à des poursuites, l'enquête de police se poursuit.

Le président va aussi contester le rapport parlementaire par voie de justice.

"Il est dans l'intérêt (...) de notre démocratie, bien au-delà de la présidence Ramaphosa, qu'un rapport aussi bancal soit remis en question, en particulier lorsqu'il est utilisé comme point de référence pour destituer un chef d'État en exercice", a expliqué M. Magwenya.

Ce rapport estime que M. Ramaphosa "a pu commettre" des actes contraires à la loi et la Constitution, ouvrant la voie à une procédure de destitution qui pourrait être votée mardi au Parlement.

Depuis sa diffusion, de nombreux appels à la démission du président ont été lancés dans l'opposition mais aussi au sein du parti au pouvoir, l'ANC. Mais Ramaphosa, qui reste très populaire, a aussi engrangé de nombreux soutiens politiques, syndicaux comme au sein du monde des affaires.

Deuxième mandat 

Echéance cruciale dans le calendrier politique sud-africain, l'ANC se réunit dès le 16 décembre pour désigner son prochain candidat pour la présidence en 2024. Si toutefois le parti, au pouvoir depuis la chute de l'apartheid et de plus en plus contesté sur fond de chômage et de fortes inégalités, sortait vainqueur du scrutin.

M. Ramaphosa "a pris à cœur le message sans équivoque émanant des branches du parti au pouvoir qui l'ont désigné pour un second mandat à la tête de l'ANC", a affirmé samedi soir son porte-parole.

Il "comprend que ce message signifie qu'il doit poursuivre les réformes économiques", explique encore M. Magwenya. Ainsi "le président a accepté avec humilité, grand soin et engagement, cet appel à continuer à être au service de son organisation, l'ANC, et du peuple sud-africain".

Ramaphosa semble ainsi prendre de court les caciques du parti, réunis au sein du tout-puissant Comité exécutif national (NEC), qui doivent se retrouver lundi matin pour évoquer son sort. Ce qui pourrait signifier qu'il a déjà reçu l'aval de ses principales figures.

Plusieurs experts en droit ont critiqué ces derniers jours le rapport parlementaire qui s'appuie largement sur du "ouï-dire", multipliant les suppositions et les questions rhétoriques.

Mais le texte soulève aussi de vraies questions sur la version des faits avancée par le président, qui dément toute malhonnêteté.

Selon lui, l'argent liquide volé chez lui provenait de la vente à un homme d'affaires soudanais de vingt buffles. "La pratique normale est de mettre l'argent en banque le jour ouvrable suivant", remarque le rapport.

Et pourquoi alors ces buffles, achetés par un certain Mustafa Mohamed Ibrahim Hazim, se trouvent-ils toujours à Phala Phala près de trois ans après leur vente? "Il existe de sérieux doutes quant à savoir si les devises étrangères volées proviennent bien de leur vente", conclut le rapport.

Majoritaire au Parlement depuis 1994, l'ANC, plombé par la corruption et une guerre de factions, choisit le chef de l'Etat depuis l'avènement de la démocratie sud-africaine.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Short Url
  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.