12 Houthis tués dans de violents combats au sud de Marib

Des partisans du mouvement chiite yéménite houthi à Sanaa, le 14 octobre 2014 (Photo, AFP).
Des partisans du mouvement chiite yéménite houthi à Sanaa, le 14 octobre 2014 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 04 décembre 2022

12 Houthis tués dans de violents combats au sud de Marib

  • La milice tue 2 fidèles par un drone chargé d’explosifs dans une mosquée d’Al-Hodeïda
  • Le groupe de défense des droits de l'homme Rights Radar a critiqué l'attaque des Houthis contre la mosquée

AL-MUKALLÂ: Au moins une douzaine de Houthis ont été tués dans de violents combats avec les troupes gouvernementales yéménites au cours des deux derniers jours à l'extérieur de Marib, alors que la milice a entamé une nouvelle série de frappes meurtrières dans le but de prendre le contrôle de cette ville cruciale, selon les médias locaux et des responsables militaires, ce samedi.

Le lieutenant-colonel Rachad al-Mekhlafi, un responsable militaire du département d'orientation des forces armées yéménites, a déclaré à Arab News que les Houthis ont mené des attaques contre les soldats gouvernementaux avec des mitrailleuses lourdes, des chars et de l'artillerie sur les hauteurs surplombant Marib afin de préparer le terrain pour que les forces terrestres puissent pénétrer dans de nouveaux territoires à Al-Akad, Al-Ramelah et d'autres zones au sud de la ville.

Les attaques des Houthis ont déclenché de violents combats avec les troupes gouvernementales jeudi et vendredi, entraînant la mort d'au moins une douzaine de combattants houthis et en blessant des dizaines d'autres.

 

MISE EN CONTEXTE

Les responsables militaires yéménites croient que les récents assauts des Houthis sur Marib visaient à accroître la pression sur le gouvernement yéménite pour qu'il cède aux demandes de la milice, comme le paiement des salaires des employés de la fonction publique.

 

«Ils ont lourdement bombardé nos forces avant de lancer des vagues de combattants contre nous», a révélé Al-Mekhlafi.

Les combattants de l'armée nationale et de la résistance ont pu repousser les milices, a indiqué Al-Mekhlafi, ajoutant que de nombreuses camionnettes de l'armée houthie ont été aperçues en train de transporter des blessés vers un hôpital de Juba, à Marib, ainsi que vers d'autres hôpitaux de Sanaa et de Thamar.

Les responsables militaires yéménites estiment que les récents assauts des Houthis sur Marib visaient à accroître la pression sur le gouvernement yéménite pour qu'il cède aux demandes de la milice, comme le paiement des salaires des employés de la fonction publique.

Depuis le 2 octobre, date à laquelle un cessez-le-feu négocié par l'ONU a été rompu, les Houthis ont multiplié leurs opérations militaires par drone, par missile et au sol contre les troupes gouvernementales dans plusieurs endroits importants du pays, notamment à l'extérieur de Marib.

Malgré une réduction significative des hostilités, le cessez-le-feu entré en vigueur le 2 avril n'a pas permis de mettre fin au siège de Taïz par les Houthis ni aux attaques meurtrières de la milice contre les quartiers civils de la ville.

Malgré les lourdes pertes subies par les Houthis à Marib la semaine dernière, les autorités yéménites estiment que les attaques récentes ont été plus faibles que celles menées lors de l'assaut militaire des Houthis sur la ville, qui a commencé au début de l'année dernière et a été interrompu après la trêve.

Des milliers de combattants et de civils ont été tués pendant l'offensive des Houthis, tandis que des milliers d'autres ont été contraints de fuir vers des lieux plus sûrs.

Le 1er décembre, la cinquième flotte de l'US Navy a intercepté un chalutier de pêche transportant «plus de 50 tonnes de munitions, de fusibles et de propergols pour roquettes» dans le golfe d'Oman, sur une route maritime reliant l'Iran au Yémen.

Un communiqué a indiqué: «Le personnel de la marine opérant depuis la base maritime expéditionnaire USS Lewis B. Puller (ESB 3) a découvert que la cargaison est illicite lors d'un arraisonnement de vérification du pavillon, marquant ainsi la deuxième saisie importante d'armes illégales par la cinquième flotte américaine en un mois.»

Dans la province occidentale d’Al-Hodeïda, un drone chargé d'explosifs lancé par les Houthis sur une mosquée pendant la prière du vendredi dans le village d'Al-Roun, dans le quartier de Hays, a tué deux fidèles et en a blessé trois autres, selon les médias locaux et les groupes de défense des droits de l’homme.

La photo déchirante d'une mère en larmes serrant dans ses bras son fils décédé dans la mosquée a suscité l'indignation et la condamnation des frappes des Houthis.

«La bande des Houthis continue d'infliger des souffrances à chaque foyer et famille yéménite», a déclaré sur Twitter, Basem Banani, un journaliste yéménite né à Al-Hodeïda, en commentant la photo.

Le groupe de défense des droits de l'homme Rights Radar a critiqué l'attaque des Houthis contre la mosquée et a demandé à l'envoyé des Nations unies au Yémen d'aider à protéger la population des frappes houthies.

«Rights Radar a appelé l'envoyé des Nations unies au Yémen, Hans Grundberg, ainsi que la mission des Nations unies à Al-Hodeïda à assumer la responsabilité morale des personnes qui ont été exposées à l'artillerie ou aux bombardements aériens par des drones et des mines terrestres à la suite des attaques houthies», a soutenu l'organisation.  

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.