Des garanties de sécurité à la Russie? «On en parlera plus tard», affirme Borrell

Josep Borrell s'exprime lors d'un point de presse au centre de mission de formation EUMAM, où des soldats des forces armées ukrainiennes sont formés par les forces armées de l'UE, près de Brzeg, en Pologne, le 2 décembre 2022 (Photo, AFP).
Josep Borrell s'exprime lors d'un point de presse au centre de mission de formation EUMAM, où des soldats des forces armées ukrainiennes sont formés par les forces armées de l'UE, près de Brzeg, en Pologne, le 2 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 06 décembre 2022

Des garanties de sécurité à la Russie? «On en parlera plus tard», affirme Borrell

  • «La sortie de la guerre devra se faire dans le respect de la légalité internationale» a déclaré M. Borrell à Paris
  • Borrell a par ailleurs estimé que «Moscou ne peut pas gagner la guerre, mais peut détruire l'Ukraine»

PARIS: La sortie du conflit ukrainien se fera notamment en offrant des "garanties de sécurité pour l'Ukraine", a déclaré lundi le diplomate en chef de l'UE, Josep Borrell; "pour la Russie, on en parlera plus tard", a-t-il ajouté, après de récentes déclarations d'Emmanuel Macron sur les garanties à donner à Moscou.

"La sortie de la guerre devra se faire dans le respect de la légalité internationale" a déclaré M. Borrell à Paris lors d'un colloque organisé par l'institut européen Jacques Delors, détaillant que cela impliquait le paiement de réparations par Moscou, le jugement des crimes de guerre, le retrait des troupes et des "garanties de sécurité pour l'Ukraine".

Avant d'ajouter, "pour la Russie, on en parlera plus tard", en référence implicite à une récente déclaration d'Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat français a expliqué samedi avoir échangé avec le président Biden sur "l'architecture de sécurité dans laquelle nous voulons vivre demain", évoquant le fait qu'il faudrait donner "des garanties pour sa propre sécurité à la Russie le jour ou elle reviendra autour de la table" des négociations.

Ces déclarations avaient suscité des critiques en Ukraine et dans certains des pays européens de l'Est ayant des postures particulièrement fermes sur la position à adopter face à la Russie, qui accusent parfois Emmanuel Macron d'être trop indulgent ou de faire trop d'ouvertures vis-à-vis de Moscou, ce dont se défend Paris, soutien de Kiev avec les autres pays européens.

Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, Oleksiï Danilov, a dénoncé sur Twitter ces propos. "Quelqu'un veut fournir des garanties de sécurité à un état terroriste et meurtrier ?", parlant de "diplomatie de la carpette".

"Nous devrions commencer à créer (cette nouvelle architecture de sécurité, ndlr) avec l'Ukraine, pas avec la Russie de Poutine", a déclaré, également sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères lituanien Gabrielius Landsbergis, tandis qu'Artis Pabriks, vice-premier ministre letton a dit au Financial Times que l'idée de donner des garanties de sécurité à la Russie pour terminer la guerre "revient à tomber dans le piège du récit de (Vladimir) Poutine selon lequel l'Occident et l'Ukraine sont responsables de la guerre".

Dans son allocution, M. Borrell a par ailleurs estimé que "Moscou ne peut pas gagner la guerre, mais peut détruire l'Ukraine", en référence à la stratégie des frappes russes contre des infrastructures ukrainiennes, notamment énergétiques.

"Ils l'ont fait en Syrie, en Tchétchénie, ils ont de l'expérience", a-t-il estimé, avant d'ajouter un peu plus tard, "plus on détruit l'Ukraine, plus l'Ukraine gagne sa place dans l'UE (...) C'est écrit. L'Histoire a décidé pour nous".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.