La Croatie au seuil de la zone Schengen

Un policier rend le passeport au passager au point de passage frontalier d'Obrezje à la frontière entre la Slovénie et la Croatie le 9 mars 2016 à Obrezje, en Slovénie (Photo, AFP).
Un policier rend le passeport au passager au point de passage frontalier d'Obrezje à la frontière entre la Slovénie et la Croatie le 9 mars 2016 à Obrezje, en Slovénie (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

La Croatie au seuil de la zone Schengen

  • Depuis que le pays a rejoint l'UE en 2013, il a hérité de la lourde tâche de protéger une frontière extérieure terrestre longue de plus de 1 350 km
  • La Croatie a graduellement mis en oeuvre les règles Schengen à ses frontières avec les pays non membres de l'UE

STARA GRADISKA, Croatie: La Croatie sera fixée jeudi sur la question de son adhésion à la zone Schengen. Si elle intègre cette vaste zone de libre circulation, les gigantesques files d'attente de véhicules à ses frontières avec la Hongrie et la Slovénie ne seraient plus qu'un lointain souvenir.

Le pays s'attend à une réponse positive dont les effets entreront en vigueur le 1er janvier et profiteront au tourisme, secteur clé de l'économie croate.

Les ministres de la Justice de l'UE se réunissent jeudi pour décider de l'entrée dans la zone Schengen de la Croatie, de la Roumanie et de la Bulgarie.

Zagreb a déposé sa demande d'adhérer en 2016.

Une des principaux points sensibles du dossier croate est la capacité de sa police à gérer ses frontières avec ses voisins non membres de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Serbie) alors que les migrations illégales représentent un sérieux défi pour le pays.

Depuis 2015, des millions de migrants, nombreux fuyant des zones de guerre, ont tenté de rejoindre l'UE au risque de leurs vies.

Cette vague a été suivie de la pandémie de Covid en 2020, deux événements qui ont poussé les pays de la zone Schengen a réintroduire un certain contrôle des frontières.

«Lever les barrières»

Si la Croatie rejoint la zone Schengen - un espace de libre circulation pour plus de 400 millions de personnes en Europe -, cela mettrait fin aux files d'attente de plusieurs kilomètres au passage frontière de Bregana entre la Croatie et la Slovénie.

"Le 1er janvier, nous aller lever les barrières et la circulation sera libre", a déclaré à l'AFP le chef de la police des frontières Zoran Niceno, anticipant une réponse positive.

Aux aéroports, la décision entrerait en vigueur le 26 mars, pour des raisons techniques.

La libre circulation représenterait un sérieux atout pour le tourisme, un secteur clé de l'économie du pays de 3,9 millions d'habitants, en facilitant l'arrivée des visiteurs, a noté récemment le chef de l'office de tourisme national Kristjan Stanicic.

La Croatie a accueilli cette année quatre fois plus de touristes qu'il ne compte d'habitants.

"Tous les transporteurs routiers seront ravis", a prédit de son côté Vladimir Jurcec, de l'Association nationale des transporteurs.

"Plus de queues, plus à passer des heures à attendre", s'est réjoui Filip Svetlicic, chauffeur de camion.

Le 1er janvier, la Croatie rejoindra en outre la zone euro.

«Dernière ligne»

Depuis que le pays a rejoint l'UE en 2013, il a hérité de la lourde tâche de protéger une frontière extérieure terrestre longue de plus de 1 350 km.

La Croatie se trouve sur la route dite des Balkans occidentaux empruntée par les migrants, mais aussi par des trafiquants d'armes, de drogues et d'êtres humains.

La frontière avec la Bosnie est la plus délicate à gérer, en raison de sa longueur, mais aussi de son terrain accidenté.

Au passage de Stara Gradiska avec la Bosnie, la police vérifie minutieusement les documents des voyageurs.

"C'est la dernière ligne de défense pour l'UE (...) vers l'est et cela représente toujours un problème additionnel en raison des migrants", dit Malik Safeta, conducteur d'autobus de Sarajevo, habitué à ces contrôles.

La Croatie a graduellement mis en oeuvre les règles Schengen à ses frontières avec les pays non membres de l'UE. Il ne devrait donc pas y avoir de changements majeurs après le 1er janvier.

Reste le défi des migrants. Des ONG et médias ont à maintes reprises rapporté des violences de la part de la police, ce que démentent les autorités à Zagreb.

Après le reflux des passages clandestins lié à la crise sanitaire, la Croatie a enregistré 30.000 migrants illégaux au cours des dix premiers mois de 2022, soit une augmentation de 150% par rapport à la même période de l'année précédente.


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.