Mondial 2022: le Maroc, porte-étendard arabe et africain

Les Marocains célèbrent la victoire de leur équipe après le huitième de finale de football de la Coupe du monde 2022 du Qatar entre le Maroc et l'Espagne, à Rabat, le 6 décembre 2022. (Photo, AFP)
Les Marocains célèbrent la victoire de leur équipe après le huitième de finale de football de la Coupe du monde 2022 du Qatar entre le Maroc et l'Espagne, à Rabat, le 6 décembre 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Mondial 2022: le Maroc, porte-étendard arabe et africain

  • Les Lions de l'Atlas ont conquis les cœurs bien au-delà des frontières du Royaume
  • De Dakar à Addis-Abeba en passant par Libreville, l’Afrique a célébré son porte-étendard marocain

CASABLANCA: Vingt-quatre heures après la qualification historique du Maroc aux quarts de finale de la Coupe du monde, la joie des Marocains n’est toujours pas retombée. Une ferveur sans pareille s’est emparée de chaque Marocain, mais aussi du monde arabe qui n’a pas hésité a fêté cette victoire contre l’Espagne, ô combien symbolique.

Les Lions de l'Atlas ont conquis les cœurs bien au-delà des frontières du Royaume. Du Qatar à l'Algérie, en passant par les pays du Golfe mais aussi la Syrie ou encore la Mauritanie, les cœurs serrés pendant cent-vingt minutes de millions d’Arabes ont été soulagés grâce à la Panenka d’Achraf Hakimi.

Les réseaux sociaux ont témoigné de ces moments difficiles à travers le monde arabe. Sur ces vidéos, on voit des milliers d’Arabes à travers le monde qui ont suivi avec angoisse la rencontre pour ensuite fêter la victoire du Maroc, comme si c'était leur propre pays.

 Des scènes de liesse ont éclaté en Syrie, en Arabie saoudite et jusqu'à Gaza, après le match. 

En effet, le Maroc est devenu le premier pays arabe à se qualifier pour les quarts de finale. Des supporters palestiniens ont même improvisé un chant en l'honneur du onze marocain.

Du côté de l'Algérie, où les relations avec le Maroc ne sont pas au beau fixe, les réactions ont été bienveillantes, appelant à la solidarité: «Loin de tous les trolls haineux et malveillants des réseaux sociaux, le peuple algérien est derrière le peuple marocain [...]. Vos frères et voisins sont avec vous», a écrit mardi la page DZfoot qui compte plus d'un million d'abonnés sur Twitter.

Plusieurs personnalités algériennes de renommée internationale ont par ailleurs salué l'exploit marocain sur les réseaux sociaux.

Une bouffée d'oxygène pour l'Afrique

Un vent de liesse s’est également répandu sur le continent africain. La dernière fois qu’une équipe africaine avait atteint les quarts de finale, c’était en 2010, en Afrique du Sud, avec le Ghana. Le Cameroun de Roger Milla l’avait fait en 1990, tout comme le Sénégal en 2002.

De Dakar à Addis-Abeba en passant par Libreville, l’Afrique a célébré son porte-étendard marocain. Les canaux diplomatiques ont été obstrués par les messages de félicitations. L’Union africaine n’est pas en reste pour la célébration de cette victoire marocaine, qui a aussi une consonance africaine. «C’est un sentiment unanime chez tous les fonctionnaires de la commission de l’Union africaine», témoigne M. Fathallah Sijilmassi, directeur général de la commission de l’Union africaine, qui, à ce titre, a reçu plusieurs félicitations de diplomates lui exprimant «joie et fierté» pour cette belle victoire.

Le président de la commission de l’union africaine, M. Moussa Faki Mahamat, a pour sa part déclaré sur Twitter: «Toute l’Afrique est fière et comblée par la prouesse historique des Lions de l’Atlas qui viennent de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde de football.» M. Mahamat a par ailleurs exprimé son «admiration» et ses «encouragements pour la suite de la compétition à l’intrépide équipe nationale du royaume du Maroc», avec des félicitations adressées au roi Mohammed VI ainsi qu’au peuple marocain.

Le président sénégalais, Macky Sall, a, quant a lui, déclaré sur Twitter: «Bravo aux Lions de l’Atlas! Chaleureuses félicitations pour cette brillante qualification aux quarts de finale de la Coupe du monde et bonne chance pour la suite.»

Le carrefour régional marocain a offert, le temps d’une nuit, une osmose généralisée. Du Moyen-Orient à l'Afrique, un sentiment d’espoir insolent semble s’installer. Le sentiment que «oui, nous aussi» pouvons réaliser l’incroyable...

 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.