Dans l'Arctique suédois, la course pour lancer des satellites depuis l'Europe

Cette photo d'archive prise le 23 novembre 2022 montre le lancement de la fusée suborbitale "SubOrbital Express 3" depuis le centre spatial Esrange à Jukkasjärvi, dans le nord de la Suède. (Photo, AFP)
Cette photo d'archive prise le 23 novembre 2022 montre le lancement de la fusée suborbitale "SubOrbital Express 3" depuis le centre spatial Esrange à Jukkasjärvi, dans le nord de la Suède. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 décembre 2022

Dans l'Arctique suédois, la course pour lancer des satellites depuis l'Europe

  • « L'Europe a besoin d'un accès indépendant à l'espace et la situation horrible en Ukraine est venue changer le contexte du business spatial»
  • Créé par l'Agence spatiale européenne (ESA) en 1966 pour étudier l'atmosphère terrestre et les aurores boréales, le site a massivement investi ces dernières années pour s'offrir des installations capables d'envoyer des satellites

CENTRE SPATIAL ESRANGE: Par -20°C, une fusée scientifique se détache de la canopée enneigée de l'Arctique suédois: de ce centre spatial parmi les plus au nord de la planète, un satellite doit être lancé dans les prochains mois, pour une possible première sur le continent européen.

Pas un chat à l'horizon, seulement quelques rennes: le désert de forêts qui recouvre la région explique pourquoi la base spatiale est installée à cet endroit, au pied de la colline "Radar hill", à 200 kilomètres au-dessus du cercle polaire.

"Ici, nous avons 5 200 kilomètres carrés où personne ne vit, donc on peut facilement tirer une fusée qui retombe sans faire de mal à quiconque", explique à l'AFP Mattias Abrahamsson, directeur commercial de la Swedish Space Corporation (SSC).

Créé par l'Agence spatiale européenne (ESA) en 1966 pour étudier l'atmosphère terrestre et les aurores boréales, le site a massivement investi ces dernières années pour s'offrir des installations capables d'envoyer des satellites.

Dans un vaste hangar neuf apte à abriter l'assemblage de deux fusées d'une trentaine de mètres, Philip Påhlsson, chef du projet "Nouveau Esrange", actionne une grande porte levante.

Sous le crépuscule rosé de ce début d'après-midi, on aperçoit alors, à l'extérieur, des engins de chantier qui s'activent pour terminer la construction de trois nouveaux pas de tir.

Un grand pas

"C'est d'ici que les tirs de satellites auront lieu à partir de l'année prochaine", souligne M. Påhlsson. "C'est un pas majeur, le plus grand depuis la création d'Esrange".

Près de 600 fusées dites suborbitales - dont la "Suborbital Express 3" en ce jour glacial de fin novembre - ont déjà été lancées depuis ce coin de l'extrême nord de la Suède.

Si ces engins sont capables d'atteindre l'espace avec des altitudes de 260 kilomètres, ils ne peuvent en revanche pas se placer en orbite autour de la Terre.

Mais avec le futur premier tir d'un satellite, la base espère rejoindre un club fermé de grands noms de l'histoire de la conquête spatiale comme Baïkonour au Kazakhstan, Kourou en Guyane française ou Cap Canaveral en Floride.

Des Açores portugaises à l'île d'Andøya dans l'Arctique norvégien en passant par l'Andalousie espagnole ou les îles Shetland, la liste des projets européens concurrents ne cesse de s'allonger, tous déterminés à tirer les premiers.

"Nous pensons que nous sommes clairement les plus avancés", assure la SSC, qui vise un premier tir fin 2023 ou début 2024.

L'entreprise publique est en discussions avec plusieurs concepteurs de fusées et des clients voulant placer des satellites en orbite, dans un secteur en pleine euphorie.

Avec le projet Thémis d'étage réutilisable, Esrange va aussi accueillir les essais de l'ESA sur des fusées capables de se reposer au sol - comme les lanceurs du milliardaire américain Elon Musk.

Si la base de Plesetsk dans le nord-ouest de la Russie a effectué quelques lancements après la fin de la Guerre froide, aucun autre pays sur le continent européen ne peut se prévaloir de ce titre.

Pourquoi l'Europe, si loin de l'Equateur plus favorable aux tirs de satellites, connaît-elle un tel boom spatial?

"Les satellites sont plus petits et moins chers, et au lieu d'en envoyer un grand vous pouvez les répartir en plusieurs petits, et ça pousse la demande", analyse Philip Påhlsson.

Jamais depuis l'aube de la conquête spatiale autant d'objets n'ont été lancés dans l'espace qu'en 2021. Et de nouveaux records sont attendus dans les années à venir.

Une orbite pôle Nord-pôle Sud (plutôt qu'est-ouest) suffit pour nombre d'entre eux, rendant intéressants des sites comme Esrange.

Autre atout: être proche des clients européens évite les convoyages par navire, longs et coûteux, de satellites jusqu'à Kourou.


Ukraine

Ici comme ailleurs en Europe, on parle pour l'instant de "micro-lanceurs". Des fusées d'environ 30 mètres capables d'emporter des cargaisons de quelques centaines de kilos. A plus long terme, SSC vise des lancements dépassant la tonne.

Travailler dans le rude climat arctique "inclut un certain nombre de défis", reconnaît-on chez SSC.

Dans un air glacial, une prudence particulière s'impose notamment pour manipuler les métaux, rendus plus fragiles.

Mais la guerre en Ukraine - où sont fabriqués les moteurs de la fusée européenne Vega - et la rupture de la coopération spatiale occidentale avec la Russie ont encore accru l'intérêt pour les bases spatiales sur le Vieux continent.

"L'Europe a besoin d'un accès indépendant à l'espace et la situation horrible en Ukraine est venue changer le contexte du business spatial", souligne M. Påhlsson.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.