Mondial 2022: Angleterre-France, un peu plus près des étoiles

L'attaquant français #10 Kylian Mbappe (D) et ses coéquipiers participent à une séance d'entraînement au stade Al Sadd SC de Doha, le 9 décembre 2022, à la veille du quart de finale de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Angleterre et la France . (AFP)
L'attaquant français #10 Kylian Mbappe (D) et ses coéquipiers participent à une séance d'entraînement au stade Al Sadd SC de Doha, le 9 décembre 2022, à la veille du quart de finale de football de la Coupe du monde Qatar 2022 entre l'Angleterre et la France . (AFP)
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Publié le Samedi 10 décembre 2022

Mondial 2022: Angleterre-France, un peu plus près des étoiles

  • Les Bleus et les Three Lions ont rendez-vous à al-Khor, au nord de Doha, avec dans le viseur une demie face au vainqueur de Maroc-Portugal (16h00)
  • Pour les deux équipes, il s'agit d'un premier vrai sommet à gravir après un chemin sans grand obstacle jusqu'ici

DOHA:La France de Kylian Mbappé, tenante du titre, se mesure à l'Angleterre, féroce vice-championne d'Europe, dans un croustillant quart de finale, samedi (20h00), avec l'espoir de rejoindre la Croatie de Luka Modric et l'Argentine de Lionel Messi dans le dernier carré du Mondial.

La presse affiche la confrontation à sa Une, de Paris ("Choc royal", Le Parisien) à Marseille ("Une couronne à défendre", La Provence), et plus près du Channel: "Un France-Angleterre au rapport de force aussi excitant qu'indécis", résume La Voix du Nord.

"Il y aura du respect, mais ça va être la guerre", a prévenu l'ancien international anglais John Terry, prédisant "un long match, peut-être une partie d'échecs", en tout cas "un vrai test" entre voisins, à la riche histoire commune mais pour la première fois opposés dans un match à élimination directe.

Les Bleus et les Three Lions ont rendez-vous à al-Khor, au nord de Doha, avec dans le viseur une demie face au vainqueur de Maroc-Portugal (16h00); un premier vrai sommet à gravir après un chemin sans grand obstacle jusqu'ici.

"C'est une étape supplémentaire mais sans stress, sans retenue", a positivé Didier Deschamps, axant son discours sur "le plaisir", la "sérénité" et "l'excitation".

Une victoire permettrait d'atteindre l'objectif minimal fixé par la Fédération française (FFF), en plus d'assurer probablement une prolongation au sélectionneur. Cela serait aussi un message fort: depuis le Brésil en 1998, aucun tenant du titre n'est parvenu à se hisser en demi-finale du Mondial suivant.

Des duels, pas de favori 

L'affiche regorge de duels XXL: l'attaquant supersonique Mbappé face au tonique Kyle Walker, Olivier Giroud au contact de Harry Maguire, la bataille des jeunes milieux Aurélien Tchouaméni et Jude Bellingham, et le face-à-face entre les capitaines Hugo Lloris et Harry Kane, amis depuis une décennie à Tottenham.

La presse anglaise, sous l'encre du Telegraph, a tenté de chatouiller le gardien français, possible "talon d'Achille", mais le portier des Spurs a gardé son flegme et son sourire. "On fait abstraction de tout cela, pas besoin d'une motivation extérieure pour jouer un quart", a commenté Lloris, qui s’accaparera le record de sélections avec une 143e cape, une de plus que Lilian Thuram.

Le match des tribunes sera lui à l'avantage des Anglais: 8.000 d'entre eux sont attendus, contre environ 4.000 Français parmi les 65.000 spectateurs espérés, selon les chiffres livrés par la FFF. Sur le terrain, difficile en revanche de prédire qui part favori.

Chaque camp dispose de latéraux offensifs, de milieux pouvant se projeter et de flèches qui peuvent piquer à tout moment sur les ailes.

Pour les Anglais, l'ennemi public N.1 s'appelle Mbappé, meilleur buteur du tournoi avec cinq réalisations en quatre matches, capable de fulgurances et d'accélérations dévastatrices.

"S'il y a bien quelqu'un qui puisse stopper Mbappé, c'est Kyle Walker", relève toutefois John Terry auprès de l'AFP. Le joueur de Manchester City a déjà muselé l'attaquant du PSG en Ligue des champions, "il est sans doute le joueur le plus rapide en Premier League" et, "défensivement, il est très, très fort".

La légende de Chelsea a cependant une "seule inquiétude, c'est que l'on focalise notre attention sur ce duel" en oubliant Olivier Giroud, Antoine Griezmann et les "autres forces" de l'armada tricolore.

L'Angleterre ne manque pas de munitions non plus avec Phil Foden, Bukayo Saka et Harry Kane, son artificier en chef avec 52 buts au compteur, autant que Giroud, le recordman français, mais un de moins que l'Anglais Wayne Rooney.

«Un continent" avec le Maroc 

Le vainqueur du "Crunch", surnom emprunté aux rugueux France-Angleterre en rugby, se rapprochera un peu plus de son rêve: un doublé historique pour les Bleus, inédit depuis le Brésil de Pelé en 1962, ou une deuxième étoile pour les Anglais, 56 ans après le Mondial-1966.

Vendredi, le suspense des premiers quarts s'est étiré jusqu'aux tirs au but. L’Argentine de Messi est venue à bout des Pays-Bas (2-2 a.p., 4-3 t.a.b.). Et la Croatie, finaliste en 2018, a créé la surprise en éliminant le Brésil de Neymar (1-1 a.p., 4-2 t.a.b.).

De quoi inspirer le Maroc, samedi face au Portugal?

"C'est une équipe qui peut gagner la Coupe du monde, nous, on est le Petit Poucet, la petite surprise, le petit caillou dans la chaussure", a tempéré le sélectionneur marocain Walid Regragui, tombeur de l'Espagne en huitième.

Mais face à l'équipe de Cristiano Ronaldo, peut-être de nouveau remplaçant, les Lions de l'Atlas auront l'avantage de jouer quasiment à domicile, tant leurs supporters sont nombreux au Qatar. "On n'a pas qu'un pays derrière nous, on a un continent et les Arabes", savoure Regragui.

Aucune équipe africaine n'a jamais atteint le dernier carré d'une Coupe du monde. Le Portugal a déjà disputé deux demi-finales, toutes perdues: contre l'Angleterre en 1966 et contre la France en 2006.


Troisième jour de grève au Louvre, le musée partiellement ouvert

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre. (AFP)
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  • "On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications"
  • En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants

PARIS: Les agents du Louvre ont reconduit leur mouvement de grève jeudi au troisième jour de leur mobilisation contre leurs conditions de travail, contraignant de nouveau le musée à n'ouvrir qu'une partie de ses espaces, a-t-on appris de sources concordantes.

Une délégation d'agents est par ailleurs reçue au ministère de la Culture pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui avait conduit le Louvre à garder ses portes closes lundi, a appris l'AFP auprès du ministère. Cette mobilisation intervient alors que le musée peine à sortir de la crise provoquée par le cambriolage du 19 octobre.

De nouveau réunis en assemblée générale jeudi matin, les salariés ont approuvé la poursuite de leur mobilisation contre les problèmes de sous-effectifs, la hausse des tarifs pour les non-Européens ou la dégradation du bâtiment, ont indiqué la CFDT et la CGT.

"On est déterminés mais en tant que syndicalistes responsables on a envie d'un apaisement. Il y a eu des avancées mais ça ne répond pas à nos revendications", a déclaré à l'AFP la déléguée CFDT Valérie Baud.

En première ligne dans ce dossier, le ministère de la Culture a jusqu'à présent notamment promis l'annulation d'une baisse de 5,7 millions d'euros des dotations publiques au Louvre et des recrutements que les syndicats jugent insuffisants.

Jeudi, avec quelques heures de retard liées à la mobilisation, le musée a, comme mercredi, ouvert partiellement ses espaces aux visiteurs qui ont notamment accès au "parcours chefs d’œuvre" incluant la Joconde, la Vénus de Milo ou la Victoire de Samothrace, a indiqué la direction à l'AFP.

"Ce n'est pas un message positif par rapport aux grévistes", a réagi la CFDT.

Parallèlement à ce conflit social, la présidente du Louvre s'est de nouveau défendue jeudi matin, au lendemain d'une audition au Sénat où sa gestion de la sécurité du musée a été durement critiquée.

Interrogée sur France Inter, Laurence des Cars a affirmé disposer encore du crédit suffisant pour se maintenir à la tête du Louvre, qu'elle dirige depuis fin 2021.

"Je suis à la manoeuvre, je dirige ce musée dans une tempête, c'est très clair, mais je suis calme, déterminée pour accompagner les 2.300 agents du Louvre", a-t-elle assuré, ajoutant prendre sa "part quotidienne" de responsabilité dans les dysfonctionnements du musée.

 


«Marseille doit continuer à être debout», appelle Amine Kessaci, invité du conseil municipal

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire. (AFP)
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  • Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes"
  • "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers"

MARSEILLE: "Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue", a appelé jeudi le militant écologiste Amine Kessaci, après le meurtre de son frère Mehdi en novembre, invité du dernier conseil municipal de la ville avant les prochaines élections municipales.

"Marseille a été debout, Marseille doit continuer à être debout face à la guerre de la drogue, face à celles et ceux qui veulent semer la terreur dans nos rues, qui veulent faire taire", a déclaré Amine Kessaci, 22 ans, endeuillé par la mort de deux de ses frères, dont un assassiné le 13 novembre sans doute pour le faire taire.

Accueilli par des applaudissements nourris, le jeune homme a réclamé "des actions concrètes". "Sans la rénovation des écoles, sans la création de services publics, sans l'action des centres sociaux, on ne pourra jamais sortir ces enfants des quartiers".

Pour le militant écologiste, "attaquer les petits jeunes au pied d'immeuble ne va pas stopper ces trafics internationaux". Il faut "exiger des pays comme l'Arabie Saoudite, comme le Qatar, comme la Thaïlande" d'extrader "les têtes de réseau qui vivent très bien de l'argent de la drogue, vivent loin du territoire et font couler le sang ici chez nous et nos enfants se retrouvent assassinés".

Mardi, lors de son déplacement à Marseille, le président de la République Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à mener la "guerre" contre le narcotrafic.

Il a affiché sa volonté d'aller "chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération, pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer".

Le chef de l’Etat doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Emirats arabes unis, où d'importants narcotrafiquants ont trouvé refuge, selon la justice française.


Pour le Noël des armées, Macron fait cette année le choix des Emirats

La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
La ministre française de la Défense, Catherine Vautrin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée à Paris après une réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 17 décembre 2025. (AFP)
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  • En se rendant aux Émirats arabes unis pour le Noël des armées, Emmanuel Macron adresse un message de soutien aux militaires français tout en réaffirmant l’engagement stratégique de la France dans une région marquée par de fortes tensions géopolitiques
  • Ce déplacement met en lumière la solidité du partenariat de défense franco-émirien, pilier de la présence militaire française dans le Golfe et vecteur de stabilité régionale

En choisissant les Émirats arabes unis pour célébrer, les 21 et 22 décembre, le traditionnel Noël des armées françaises, le président Emmanuel Macron a voulu adresser un message clair à ses militaires engagés loin de leurs familles, mais aussi aux partenaires de la France dans une région marquée par de fortes turbulences géopolitiques.

Ce déplacement présidentiel, à la fois militaire et diplomatique, illustre la solidité d’un partenariat stratégique noué de longue date entre Paris et Abou Dhabi.

Comme le veut la tradition, le président de la République partagera un moment privilégié avec les forces françaises déployées sur place, après une séquence bilatérale avec les autorités émiriennes.

Selon le palais de l’Élysée, Emmanuel Macron se rendra directement auprès des militaires : il dînera avec eux, avant de consacrer la matinée suivante à des échanges de terrain et à des démonstrations opérationnelles, au plus près de la réalité de leur engagement en période de fêtes.

Si le choix des Émirats arabes unis n’a rien d’anodin, c’est parce que la région concentre aujourd’hui un grand nombre de crises majeures : conflits persistants au Moyen-Orient, tensions maritimes affectant le commerce mondial, instabilité chronique de plusieurs États.

Un déplacement stratégique dans une région sous tension

Le Golfe est devenu un carrefour stratégique où se croisent enjeux sécuritaires, diplomatiques et économiques et, en s’y rendant, le chef de l’État entend rappeler que la France demeure un acteur militaire et diplomatique engagé à l’échelle mondiale.

Mais ce déplacement est aussi l’occasion d’incarner la relation de confiance qui lie Paris et Abou Dhabi depuis plus de trente ans.

Le partenariat de défense franco-émirien, formalisé et renforcé par un accord signé en 2009, s’est progressivement imposé comme l’un des piliers de la présence française dans la région. Il repose sur une coopération étroite, une interopérabilité accrue des forces et un partage d’objectifs communs en matière de stabilité régionale.

Les Émirats arabes unis accueillent en effet un dispositif militaire français structurant. À Abou Dhabi se trouve un état-major interarmées, à la tête duquel est placé un amiral commandant à la fois les Forces françaises aux Émirats arabes unis (FFAU) et les forces françaises déployées dans l’océan Indien.

Cette implantation est complétée par une base navale française, ainsi que par une base aérienne située à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, où sont notamment stationnés des avions de combat Rafale.

À environ 70 kilomètres à l’ouest d’Abou Dhabi, dans une zone désertique, est également déployé le 5ᵉ régiment de cuirassiers, équipé de matériels de dernière génération, dont des chars Leclerc et des véhicules blindés de combat.

C’est sur ce site que se déroulera l’essentiel de la séquence militaire du déplacement présidentiel, avec une démonstration interarmées illustrant les capacités opérationnelles françaises.

Au total, près de 900 militaires français sont stationnés aux Émirats arabes unis. Ils jouent un rôle clé dans plusieurs opérations majeures.

Un partenariat militaire franco-émirien au cœur de la présence française dans le Golfe

Les moyens aériens basés aux Émirats contribuent notamment à l’opération Chammal de lutte contre le terrorisme, tandis que les capacités maritimes participent à l’opération européenne Aspides, destinée à sécuriser le trafic international en mer Rouge, récemment menacé par des attaques visant la navigation commerciale.

Au-delà de la dimension opérationnelle, la présence française aux Émirats arabes unis constitue un symbole fort de coopération stratégique et traduit la volonté partagée de renforcer la stabilité régionale, de sécuriser les grandes routes maritimes internationales et de soutenir les efforts de paix dans des zones fragilisées comme l’Irak, le Yémen, la Libye ou encore le Soudan.

Tous ces sujets pourraient être abordés lors des échanges entre le président français et le président émirien, Cheikh Mohamed ben Zayed.

En se rendant auprès des forces françaises à Noël, accompagné de la ministre des Armées, Emmanuel Macron entend surtout témoigner de son attachement personnel aux militaires engagés loin de la métropole.

Le message qu’il veut leur adresser est autant humain que politique, puisqu’il s’agit d’exprimer la reconnaissance de leur engagement et d’affirmer la crédibilité militaire française.

Dans un contexte international tendu, le choix des Émirats arabes unis pour le Noël des armées apparaît ainsi comme un signal fort : celui d’une France fidèle à ses alliances, pleinement investie dans la sécurité internationale et consciente que sa présence militaire est indissociable de relations diplomatiques durables et de partenariats stratégiques solides.