Un explorateur britannique à la recherche d’une ancienne ville arabe découvre un voyageur stellaire

Un morceau de la météorite Wabar qui s’est écrasée dans le Quart vide. (Archives/Getty)
Un morceau de la météorite Wabar qui s’est écrasée dans le Quart vide. (Archives/Getty)
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Publié le Dimanche 11 décembre 2022

Un explorateur britannique à la recherche d’une ancienne ville arabe découvre un voyageur stellaire

  • Les géologues continuent de débattre de la date exacte à laquelle la météorite dite de Wabar est tombée sur Terre – les théories vont de 450 à 6 400 ans
  • Malheureusement pour les amateurs de légendes romantiques, il semble qu’Ubar ait été détruite non par la colère de Dieu, mais en raison d’une mauvaise planification

LONDRES: Dans un rapport publié en 1998 dans le magazine Scientific American, on pouvait lire «le jour où le sable a pris feu».

Le sable en question se trouvait dans un endroit isolé au fond de Rub al-Khali, ou Quart vide, en Arabie saoudite. Le feu, qui a ravagé un demi-kilomètre carré de désert et l’a transformé en verre noir, est tombé du ciel lors d’un impact de météorite – l’un des plus spectaculaires que la planète ait jamais connus.

Les géologues continuent de débattre de la date exacte à laquelle la météorite dite de Wabar est tombée sur Terre – les théories vont de 450 à 6 400 ans. Cependant, nous pouvons être presque certains que cet ancien voyageur, transportant des fragments de corps célestes qui se sont formés dans les premiers jours de notre système solaire, est originaire de la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter.

Le corps, qui était en orbite autour du Soleil pendant des millions d’années, s’est finalement écrasé dans l’atmosphère terrestre à une vitesse pouvant atteindre 60 000 kilomètres par heure, avant de se disperser sur Terre en plusieurs morceaux de feu.

Cependant, c’est un mystère plus réaliste qui, il y a 90 ans, a conduit l’intrépide explorateur britannique Harry St. John Philby au bord de deux cratères du désert si imposants qu’il les a d’abord pris pour la bouche d’un volcan éteint. Il poursuivait la légende d’une ancienne cité perdue au cœur du désert, décrite dans le Coran comme ayant été détruite par Dieu pour avoir fait fi des mises en garde du prophète Hud.

En 1930 et 1931, l’explorateur britannique Bertram Thomas est devenu le premier Occidental à traverser le Quartier vide. Dans son livre de 1932, Arabia Felix, il raconte comment ses guides bédouins lui ont montré «des pistes bien usées gravées dans la plaine, d’environ une centaine de mètres en section transversale».

Ces pistes menaient à l’extrémité sud du vaste désert. Les guides ont dit à Thomas que c’était «la route d’Ubar... une grande ville qui, selon nos ancêtres, existait autrefois. C’était une ville riche en trésors... désormais ensevelie sous le sable».

M. Thomas a marqué la position de l’ancienne route sur sa carte, avec l’intention de revenir mais ne l’a jamais fait.

L’archéologue devenu soldat T. E. Lawrence – connu dans le monde sous le nom de Lawrence d’Arabie, qui a aidé à alimenter la révolte arabe dans le Hedjaz pendant la Première Guerre mondiale – a fait des plans pour rechercher, par dirigeable, cette «Atlantide des sables», comme il l’appelait. Cependant, il mourut en 1935 en Angleterre à la suite d'un accident de moto avant de pouvoir le faire.

M. Philby était également intrigué par les histoires de la cité perdue. Il a suivi les indices laissés par M. Thomas et les instructions de ses propres guides bédouins jusqu’au lieu qu’ils appelaient Wabar – mais qui, d’abord, leur était également connu sous le nom d’Al-Hadida, ou «le lieu du fer».

Initialement, M. Philby – autorisé à mener son expédition par le roi Abdelaziz, dont il était devenu un conseiller fiable – était convaincu qu’il avait trouvé l’ancienne ville qu’il recherchait, supposément établie par le légendaire roi Shaddad ibn ‘Ada.

Des guides bédouins ont emmené l’explorateur britannique Harry St. John Philby dans un endroit appelé Al-Hadida, ou le «lieu du fer». (Archives/Getty)
Des guides bédouins ont emmené l’explorateur britannique Harry St. John Philby dans un endroit appelé Al-Hadida, ou le «lieu du fer». (Archives/Getty)

«J’ai eu mon premier aperçu de Wabar – une ligne fine de ruines chevauchant une vague de sable jaune», écrit-il dans son livre de 1933 Le Quartier vide.

«Laissant mes compagnons planter les tentes et préparer notre repas au coucher du soleil, je montai jusqu’à la crête d’un monticule bas pour arpenter les lieux avant la tombée de la nuit... j’atteignis le sommet et, à ce moment-là, imaginai la légende de Wabar.»

«Je n’ai pas regardé les ruines d’une ville antique, mais la bouche d’un volcan, dont les cratères jumeaux, à moitié remplis de sable accumulé, se trouvaient côte à côte, entourés de scories et de lave jaillies des entrailles de la Terre. Je ne savais pas si cela prêtait à rire ou à pleurer, mais j’étais étrangement fasciné par une scène qui avait brisé tant de rêves.»

Les guides, toujours convaincus d’avoir découvert l’antique ville maudite, creusèrent dans le sable à la recherche d’un trésor et «arrivèrent en courant vers moi avec des morceaux de scories, de minuscules fragments de fer rouillé et de petites boulettes noires brillantes, qu’ils prirent pour des perles des dames d’Ad, noircies par l’incendie qui les avait consumées avec leur seigneur».

En réalité, les «perles» étaient des impactites: de petites perles de verre noir créées par la chaleur de la météorite brûlante lorsqu’elle s’est écrasée contre le sable.

Regardant autour d’eux pour recueillir d’autres preuves des cratères jumeaux et de leurs parois de verre, ainsi que des fragments dispersés de métal extraterrestre, M. Philby a finalement compris qu’il ne s’agissait ni d’un volcan, ni d’une ville perdue, mais du site d’un énorme impact de météorite.

«C’est peut-être en effet Wabar dont parlent les bédouins, déclare M. Philby, déçu, mais c’est l’œuvre de Dieu, pas de l’homme.»

M. Philby envoie un fragment de métal du site au British Museum pour analyse. Il s’avère qu’il s’agit d’un alliage de fer et de nickel, que l’on trouve couramment dans les météorites. Selon le rapport du musée, «l’énergie cinétique d’une grande masse de fer se déplaçant à grande vitesse s’est soudain transformée en chaleur, vaporisant une grande partie de la météorite et une partie de la croûte terrestre produisant ainsi une violente explosion gazeuse, qui a formé le cratère et a eu un effet inverse sur les restes de la météorite».

Restes de la météorite exposés. (Archives/Images Getty)
Restes de la météorite exposés. (Archives/Images Getty)

«Les matériaux recueillis au cratère de Wabar fournissent la preuve la plus claire que des températures très élevées régnaient: le sable du désert a non seulement fondu, donnant un verre de silice, mais a aussi bouilli avant de se vaporiser. Le fer météoritique a également été en grande partie vaporisé, puis condensé en une fine bruine.»

D’autres ont suivi l’exemple de M. Philby. En 1937, la première de plusieurs expéditions de géologues d’Aramco visite le site. Ils sont déçus de ne pas trouver un morceau de fer qui, selon les rumeurs locales, avait la taille d’un chameau.

Avec le temps, cependant, ce «chameau» sera retrouvé, découvert par des vents qui ont emporté le sable qui l’ensevelissait. En 1966, une équipe d’Aramco trouve le plus gros des deux morceaux exposés de la météorite, qui pesait plus de 2 000 kilogrammes.

Il est transporté au siège d’Aramco à Dhahran, puis exposé à l’université du roi Saoud à Riyad. Aujourd’hui, on peut le voir au Musée national d’Arabie saoudite dans la capitale.

Quant à la ville perdue d’Ubar, le meilleur candidat qui ait émergé à ce jour ne se trouve pas dans le Quartier vide, mais à environ 500 kilomètres plus au sud, près du village isolé de Shisr dans la province du Dhofar à Oman.

Le site est identifié grâce à l’analyse des images radar recueillies par la navette spatiale Endeavour en 1992, suivie d’une expédition au sol dirigée par l’explorateur britannique Sir Ranulph Fiennes, dont le livre Atlantis of The Sands est un récit de ses vingt-quatre ans de recherche sur la cité perdue.

Comme le rapporte la NASA en 1999, «les archéologues pensent qu’Ubar existait depuis environ 2800 avant à environ 300 après J.-C. et était un avant-poste éloigné du désert où des caravanes étaient assemblées pour le transport de l’encens à travers le désert.

Malheureusement pour les amateurs de légendes romantiques, il semble qu’Ubar ait été détruite non par la colère de Dieu, mais en raison d’une mauvaise planification. Les archéologues qui ont enquêté sur le site en 1992 pensent que la ville a été construite sur une grande caverne, puis abandonnée lorsqu’elle s’est finalement effondrée dans un énorme gouffre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La municipalité de Riyad confirme qu'une seule entreprise est responsable des récents cas d'intoxication alimentaire

La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
La municipalité de Riyad a conclu vendredi qu'un seul établissement alimentaire avait été jugé responsable de la vague d'intoxications alimentaires causées par le clostridium botulinum le 25 avril 2024. (Shutterstock/File Photo)
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  • Les autorités ont déclaré que la chaîne de restauration rapide pourrait être condamnée à une amende en raison de l'épidémie qui a entraîné l'hospitalisation de dizaines de personnes
  • Le ministère saoudien de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, dont une est décédée

RIYAD : La municipalité de Riyad a confirmé vendredi que les résultats d'une enquête préliminaire menée par les autorités sanitaires suggèrent qu'une seule entreprise est responsable de plusieurs cas d'intoxication alimentaire la semaine dernière, causés par la bactérie Clostridium botulinum, qui ont nécessité l'hospitalisation de dizaines de personnes.

Elle a également confirmé que la chaîne pourrait être condamnée à une amende pour cette épidémie, révélée le 25 avril, et que toutes ses succursales et ses installations de transformation des aliments à Riyad et à Al-Kharj restaient fermées.

Le montant de l'amende sera fixé conformément à la législation en vigueur, sur la base d'une enquête complète et en tenant compte de la gravité des effets de l'incident sur les personnes malades, a ajouté la municipalité.

Elle n'a pas précisé combien de temps les succursales et autres installations de l'entreprise resteraient fermées, mais a indiqué que tous les produits alimentaires qu'elles contenaient seraient détruits et que le processus de nettoyage et de désinfection de tous les bâtiments, outils et machines serait supervisé par des fonctionnaires de la municipalité.

« Nous confirmons la sécurité des produits alimentaires pour les restaurants, les cuisines, les cafés et les traiteurs de la région de Riyad, car aucun cas n'a été enregistré en dehors de la source susmentionnée », a déclaré la municipalité.

La déclaration de vendredi n'a pas nommé la société impliquée, mais Arab News a rapporté la semaine dernière qu'un certain nombre de cas d'intoxication alimentaire semblaient liés à la chaîne de restauration rapide Hamburgini.

La municipalité de Riyad a déclaré que les équipes de surveillance sanitaire avaient pris des mesures rapides pour enquêter et surveiller la situation dès qu'elles ont commencé à recevoir des rapports sur les cas d'intoxication alimentaire.

Le 26 avril, Nawaf Al-Fozan, fondateur et PDG de Hamburgini, a partagé une vidéo sur la page Instagram de la chaîne qui confirme son implication dans l'épidémie.

Dans un communiqué distinct publié vendredi, le ministère saoudien de la Santé a également déclaré que tous les cas d'intoxication alimentaire étaient liés à la même source.

Le ministère de la Santé a déclaré que 75 personnes avaient été touchées par l'épidémie, et qu’un décès avait enregistré, et qu'aucun nouveau cas n'avait été signalé au cours des cinq derniers jours.

« Le nombre total de cas recensés s'élève à 75, dont 69 ressortissants saoudiens et 6 non saoudiens », a déclaré le porte-parole du ministère, le Dr Mohammed Al-Abd Al-Aly, dans un communiqué diffusé sur le réseau social X vendredi.

Le communiqué précise que 50 des cas ont été diagnostiqués comme étant causés par la bactérie Clostridium botulinum. Le ministère a expliqué que 43 patients avaient complètement récupéré et étaient sortis de l'hôpital, que 11 étaient actuellement en cours de traitement et que 20 cas étaient étroitement surveillés dans des unités de soins intensifs (USI).

« Le ministère continue de suivre de près les cas hospitalisés et de leur fournir les soins nécessaires, tout en leur souhaitant un prompt rétablissement », indique le communiqué. Il a souligné « l'importance de se fier aux sources officielles pour les instructions et les informations, et de ne pas répandre de rumeurs et de fausses informations ».

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les événements de la Semaine de l'environnement mettent en lumière le rôle de leader de l'Arabie saoudite

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
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  • Riyad accueille une série de discussions sur les défis posés par la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols
  • Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols contribuent à la désertification

RIYAD : La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord est connue pour son climat chaud et sec et ses faibles ressources en eau. Les conditions climatiques difficiles sont un facteur contribuant au fléau permanent de la région que sont la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols.

Ces problèmes entraînent des déséquilibres dans les différents écosystèmes, qui nuisent particulièrement au secteur agricole et imposent des difficultés économiques aux populations locales. L'importance croissante de ce problème régional a incité l'Arabie saoudite à organiser des discussions régulières.

Cette semaine, la Semaine de l'environnement a été l'occasion de faire le point sur les défis à relever et les progrès accomplis jusqu'à présent. Les événements organisés pendant la Semaine de l'environnement ont mis en lumière le rôle de chef de file de l'Arabie saoudite en matière de préservation de l'environnement et de développement durable.

Des experts et des défenseurs participent à une table ronde à l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad. (Photo UNCCD)
La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. (Shutterstock)

Les écologistes ont eu l'occasion d'échanger sur une série de sujets, l'accent étant naturellement mis sur la sécheresse, la désertification et la dégradation des sols. A cette occasion, Arab News a interviewé Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à Riyad.

« Il est devenu extrêmement difficile pour l'humanité de faire face à la fréquence des défis », a-t-il déclaré. « L'Arabie saoudite joue évidemment un rôle très important. Il ne s'agit pas d'une petite économie, c'est pourquoi la demande de soutien de la part de l'Arabie saoudite augmente également ».

Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification
Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (fourni)

Thiaw a évoqué certaines des conséquences de la dégradation des sols et de la sécheresse, telles que l'augmentation des migrations irrégulières. « On assistera probablement à une concurrence accrue pour les terres et l'eau, et donc à une augmentation des conflits », a-t-il déclaré.

La sécheresse, un problème majeur dans de nombreux pays du Moyen-Orient, a mis les ressources en eau sous pression, parallèlement à la hausse des températures. Les réserves d'eau de surface et d'eau souterraine diminuent en raison de la baisse des précipitations et de l'augmentation des taux d'évaporation.

Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)
Une photo montre le lit asséché de la rivière al-Kalal dans la ville de Badrah, près de la frontière iranienne, le 28 août 2023. La sécheresse en Irak reflète une baisse du niveau des cours d'eau en raison du manque de pluie et de la diminution des flux provenant des pays voisins en amont, l'Iran et la Turquie. (AFP)

En conséquence, les rivières et les lacs s'assèchent et les pénuries d'eau sont devenues un grave problème. De plus, pour de multiples raisons environnementales, dont la sécheresse, la région connaît de fréquentes tempêtes de sable.

« Il y a environ 50 pays qui sont des sources de tempêtes de poussière, mais il y a 150 pays qui sont touchés par ce phénomène. C'est donc devenu un problème mondial », a déclaré Thiaw, en parlant de l'impact des tempêtes de poussière d'un pays sur un autre.

« On peut citer un pays pour mettre en lumière les tempêtes de poussière, mais il s'agit d'un phénomène mondial auquel nous devons tous nous attaquer. Pour ce faire, il faut des traités mondiaux tels que la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, qui compte actuellement 197 parties. Il s'agit donc d'une institution universelle qui organise un sommet, une réunion, tous les deux ans ».

« La prochaine réunion se tiendra ici à Riyad en décembre 2024, où les 197 pays se réuniront au niveau des chefs d'État, des ministres et des experts, des communautés et ONG ainsi que des organisations de la société civile, pour discuter justement de cela, à savoir des conséquences de la dégradation des terres et de la sécheresse sur la vie et les moyens de subsistance des communautés. »

En outre, les experts soulignent que la sécheresse et la désertification s'influencent mutuellement.

La désertification, processus par lequel des terres fertiles se transforment en déserts arides, est un autre défi important auquel sont confrontés les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les pratiques agricoles non durables, le surpâturage, la déforestation et l'érosion des sols sont autant de facteurs qui contribuent au problème.

Par conséquent, les terres arables disparaissent et la production alimentaire diminue, ce qui aggrave le problème de l'insécurité alimentaire. Selon Thaiaw, la désertification entraîne également le déplacement de communautés, les populations étant forcées de migrer à la recherche de zones plus hospitalières.

À l'occasion de la Semaine de l'environnement à Riyad, Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement, a donné son point de vue sur la crise de la désertification à Arab News.

Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)
Elizabeth Mrema, directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l'environnement. (Fourni)

« En ce qui concerne l'Arabie saoudite, le pays a clairement perçu l'impact de la désertification et en a fait une priorité pour cette année. Je dis « cette année » parce que, lors de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement qui s'est tenue fin février, l'Arabie saoudite a pris la tête d'une initiative visant à lutter contre la dégradation. Cette initiative a été adoptée, et ce au niveau mondial », a expliqué Mrema.

« En outre, le mois prochain, le 5 juin, ce pays accueillera la Journée mondiale de l'environnement.

Cette journée est célébrée chaque année. Elle est mondiale car elle a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies. Cette année, c'est l'Arabie saoudite qui l'accueille ».

« Cette année, l'Arabie saoudite accueillera la conférence des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Elle se déroulera ici sur le thème « Notre terre, notre avenir », qui met à nouveau l'accent sur la terre.

En outre, la combinaison de la sécheresse et de la désertification dans une même région entraîne une dégradation des terres, ce qui aggrave encore la crise environnementale au Moyen-Orient. L'érosion des sols, la salinisation et l'épuisement des nutriments du sol sont quelques-uns des résultats de la dégradation des sols.

Alors que la productivité agricole diminue dans le monde entier, les agriculteurs sont confrontés à des défis majeurs pour assurer leur subsistance, sans compter que les problèmes environnementaux augmentent la vulnérabilité des écosystèmes, ce qui entraîne également une perte de biodiversité et un déséquilibre des écosystèmes.

« L'Arabie saoudite montre au monde qu'il s'agit d'un problème mondial.  Les initiatives prises par le gouvernement ces dernières années témoignent de son engagement à traiter ces questions », a souligné Mme Mrema.

La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).
La Journée de l'initiative verte saoudienne reflète la vision de l'Arabie saoudite et sa volonté de promouvoir une culture de la durabilité (SPA).

« Je me penche sur la Vision 2030 saoudienne, sur les stratégies environnementales de 2018, sur l'Initiative verte saoudienne. Je me réfère à l'Initiative verte pour le Moyen-Orient, qui s'engage à atteindre un niveau régional pour planter 50 milliards d'arbres, dont 10 que l'Arabie saoudite s'est engagée à planter dans ce pays. Il ne s'agit pas de s'engager verbalement, mais de mettre en place une institution pour s'assurer que cela se produise ».

Pour relever les trois défis de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols au Moyen-Orient, il faut adopter une approche à multiples facettes. Thiaw et Mrema sont d'avis que les gouvernements, les organisations internationales et les communautés locales doivent collaborer pour mettre en œuvre des stratégies de gestion durable de l'eau, promouvoir des technologies d'irrigation efficaces et investir dans les sources d'énergie renouvelables.

En outre, les efforts de reboisement et la protection des habitats naturels peuvent contribuer à réduire la désertification et la dégradation des sols.

La sensibilisation à l'importance des pratiques d'utilisation durable des terres et le soutien aux communautés touchées constituent une étape importante vers des solutions à long terme pour la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord et pour le monde entier.

En résumé, les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord souffrent des effets de l'intensification de la sécheresse, de la désertification et de la dégradation des sols. Une action urgente est nécessaire pour inverser cette tendance et assurer la durabilité environnementale de la région.

En adoptant des méthodes durables, en investissant dans la gestion de l'eau et en promouvant des actions de conservation, les populations de la région seront en mesure de réduire la gravité de ces défis et de s'assurer un avenir plus stable.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Gaza: des groupes armés ont dérobé 66 millions d'euros à la Banque de Palestine, selon Le Monde

Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
Des employés palestiniens font la queue devant un distributeur de billets à l'extérieur de la Banque de Palestine alors qu'ils attendent de retirer leur salaire, dans la ville de Gaza, le 9 avril 2018. (Photo de Mahmud Hams / AFP)
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  • Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets
  • Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide

PARIS : Des groupes armés palestiniens, dont l'un se revendiquant du groupe islamiste Hamas, ont dérobé le mois dernier un total de 66 millions d'euros dans les coffres de plusieurs agences bancaires de Gaza, rapporte samedi Le Monde.

Le quotidien français a eu accès à un document transmis par la Banque de Palestine «à certains partenaires internationaux» qui décrit des casses spectaculaires dont celui survenu dans sa principale agence dans la ville de Gaza.

Le 16 avril, des employés «ont constaté qu'un trou avait été foré dans le plafond de la salle des coffres», explique le journal, précisant que «les malfaiteurs ont mis la main sur des cassettes de distributeurs de billets, contenant l'équivalent de 2,8 millions d'euros en shekels israéliens».

Le Monde poursuit: «Dès le lendemain matin, le 17 avril, +des groupes armés+ munis d'explosifs se sont de nouveau rendus dans le bâtiment» pour faire sauter le caisson de ciment coulé la veille pour protéger l'argent et ont ouvert trois coffres, «emportant l'équivalent de 29 millions d'euros en différentes devises».

Le 18 avril, c'est la seconde agence, la plus importante du centre-ville, qui a été assaillie par un «commando» d'hommes se réclamant «des plus hautes autorités à Gaza», une formule qui désigne le Hamas, rappelle le journal, et est reparti «avec l'équivalent de 33,6 millions d’euros en shekels israéliens».

Par ailleurs, l'armée israélienne a de son côté saisi dans l'enclave «une importante somme d'argent appartenant à l'institution», selon les informations du Monde. Le quotidien cite aussi des médias israéliens, qui «avaient rapporté en février que le montant confisqué se chiffrait à plusieurs dizaines de millions de dollars et que l'opération visait à éviter que le Hamas ne mette la main sur cette somme».

Le Monde décrit en outre les difficultés, en raison de la guerre, pour la Banque de Palestine de mettre à l'abri ses liquidités et pour les Gazaouis de se procurer de l'argent liquide.

«Seuls deux distributeurs de billets fonctionnent encore, à Rafah et à Deir Al-Balah (Sud), lorsqu'ils sont alimentés en électricité», souligne le journal.

Enfin, «selon des témoignages de Gazaouis, corroborés par des enregistrements de caméras de surveillance, des hommes armés et masqués rançonnent les clients devant les distributeurs, exigeant un pourcentage de leurs retraits», explique le journal.