Mondial: Argentine-Croatie et France-Maroc, dernier carré d'as

L'entraîneur marocain Walid Regragui célèbre la victoire du match de football de quart de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et le Portugal au stade Al-Thumama de Doha le 10 décembre 2022. (AFP)
L'entraîneur marocain Walid Regragui célèbre la victoire du match de football de quart de finale de la Coupe du monde Qatar 2022 entre le Maroc et le Portugal au stade Al-Thumama de Doha le 10 décembre 2022. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Mondial: Argentine-Croatie et France-Maroc, dernier carré d'as

  • Opposée au Maroc mercredi, la France double championne du monde a bien d'autres atouts que son courage: la vitesse offensive de Mbappé, les dribbles d'Ousmane Dembélé, la vista de Griezmann et la finition de Giroud
  • Sa faiblesse est néanmoins défensive, avec du flottement au niveau des latéraux Theo Hernandez et Jules Koundé

DOHA: Les demi-finalistes cartes sur table: l'Argentine, la Croatie, la France et l'étonnant Maroc fourbissent leurs atouts avant le dernier carré du Mondial-2022, entre les inspirations de Lionel Messi, la maîtrise du milieu croate, les fulgurances de Kylian Mbappé et la solidarité marocaine.

L'Argentine, intensité et «Messi-dépendance»

Depuis sa défaite inaugurale contre l'Arabie saoudite (2-1), l'Argentine est montée en puissance, éliminant l'Australie (2-1) en huitièmes puis les Pays-Bas en quarts (2-2 a.p., 4 t.a.b. à 3) avec un Messi décisif.

L'Albiceleste "a montré match après match qu'elle savait jouer avec la même intensité, la même envie de se battre", a prévenu le petit attaquant.

A 35 ans, celui qui vit "sûrement" son dernier Mondial a une ultime opportunité d'atteindre le Graal et d'égaler Diego Maradona, huit ans après le crève-coeur de la finale du Mondial-2014 (défaite 1-0 a.p. contre l'Allemagne).

Mais si le septuple Ballon d'Or semble en grande forme (4 buts), l'équipe du sélectionneur Lionel Scaloni peut parfois souffrir de "Messi-dépendance" et manquer de variété offensive, à l'image des ratés de Lautaro Martinez.

Défensivement, l'Argentine double championne du monde (1978, 1986) est parfois moins souveraine et, soutenue par ses nombreux supporters, elle devra tenir ses nerfs contre la Croatie mardi (20h00), comme l'a prouvé la fin de match électrique face aux Néerlandais.

 

La Croatie, «meilleur milieu du monde»

Sur la route de l'Argentine se dresse la Croatie de Luka Modric, un mauvais souvenir pour Messi: en 2018, la sélection aux damiers avait dompté l'Albiceleste 3-0 en poule, avant de se hisser en finale, perdue contre la France (4-2).

Et revoilà le petit pays de moins de 4 millions d'habitants dans le dernier carré!

Si leur attaque manque d'un finisseur, les Vatreni ("les Flamboyants") ont pour eux leur science défensive, incarnée par l'expérimenté Dejan Lovren, la révélation Josko Gvardiol et l'épatant gardien Dominik Livakovic.

Et leur milieu, le "meilleur du monde" selon le sélectionneur Zlatko Dalic, composé de Marcelo Brozovic, Mateo Kovacic et l'inoxydable Modric (37 ans), a fait déjouer le grand Brésil en quarts (1-1 a.p., 4 t.a.b. à 2).

Autre point fort des Croates: leur mental. Sur ses neuf derniers matches à élimination directe, Mondial et Euro confondus, la Croatie a disputé huit fois la prolongation.

"Quand arrivent les tirs au but, nous devenons favoris, comme si l'adversaire avait déjà perdu", note Dalic.

 

La France, Mbappé et les guerriers 

Dans l'autre demi-finale, voici l'équipe de France, premier tenant du titre à revenir dans le dernier carré depuis le Brésil en 1998.

Cela peut paraître inespéré tant les Bleus ont été affaiblis par les blessures mais c'est la preuve d'un collectif soudé autour de sa star Kylian Mbappé, de ses anciens, comme Hugo Lloris, Antoine Griezmann et Olivier Giroud, et de ses jeunes talents.

En quarts contre l'Angleterre (2-1), l'équipe de Didier Deschamps a gagné dans la douleur, comme souvent en 2018. "On n'a jamais lâché. (Il y a) cette unité, cette solidarité entre nous depuis le départ", a relevé le milieu Adrien Rabiot.

Opposée au Maroc mercredi (20h00), la France double championne du monde (1998, 2018) a bien d'autres atouts que son courage: la vitesse offensive de Mbappé (5 buts), les dribbles d'Ousmane Dembélé, la vista de Griezmann et la finition de Giroud (4 buts).

Sa faiblesse est néanmoins défensive, avec du flottement au niveau des latéraux Theo Hernandez et Jules Koundé.

 

Le Maroc, défense de fer et supporters en feu 

Qui aurait parié que le Maroc s'inviterait en demi-finale du Mondial ?

Première nation africaine à atteindre le dernier carré, les Lions de l'Atlas impressionnent: premiers du groupe F avec aucune défaite, puis victoires successives contre l'Espagne (0-0 a.p., 3 t.a.b. à 0) et le Portugal (1-0), deux favoris.

Le tout avec une recette simple: solidité défensive et solidarité de chaque instant.

"On n'est pas la plus belle équipe à voir jouer, mais on est la plus belle pour le coeur, l'envie et même la tactique", a savouré le sélectionneur Walid Regragui.

Meilleure défense du Mondial (1 but encaissé) autour de son grand gardien Yassine Bounou, le Maroc est plus prudent en attaque, même si Hakim Ziyech ou Youssef En-Nesyri sont prêts à frapper en contre.

Et la sélection marocaine est portée par ses brûlants supporters et par le monde arabe, pour ce premier Mondial organisé au Moyen-Orient.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Short Url
  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Short Url
  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Short Url
  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".