Trump avance à marche forcée vers les forages dans une zone protégée de l'Arctique

Donald Trump, actuel président des Etats-Unis. (AFP)
Donald Trump, actuel président des Etats-Unis. (AFP)
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Publié le Mardi 17 novembre 2020

Trump avance à marche forcée vers les forages dans une zone protégée de l'Arctique

  • Cette décision signifie que la vente pourrait intervenir avant le 20 janvier, date d'investiture de Joe Biden, qui a promis de protéger cette région côtière du nord-est de l'Alaska
  • « Recevoir les commentaires de l'industrie sur les parcelles à mettre à disposition est essentiel pour mener à bien »

NEW YORK : Dans un effort de dernière minute pour atteindre son but d'autoriser des forages dans le refuge national de la faune de l'Arctique, où vivent des ours polaires et des caribous, le gouvernement de Donald Trump a lancé formellement la procédure de vente de concessions pétrolières et gazières dans cette zone.

Cette décision signifie que la vente pourrait intervenir avant le 20 janvier, date d'investiture de Joe Biden, qui a promis de protéger cette région côtière du nord-est de l'Alaska. Le nouveau président devrait ainsi hériter de ce dossier brûlant.

Le ministère de l'Intérieur prévoit de publier mardi au journal officiel américain un document appelant les entreprises intéressées à faire savoir sur quelles parcelles de la plus grande zone naturelle protégée du pays elles souhaiteraient éventuellement déposer un dossier.

Il obéit ainsi à un texte voté fin 2017 par le Congrès américain, qui avait permis aux autorités de vendre des concessions pétrolières et gazières dans cette région abritant également des loups et des oiseaux migratoires.

Le ministère avait déjà approuvé en août un programme ouvrant la voie à des forages sur une zone côtière longeant l'océan Arctique, portant au total sur 6.500 kilomètres carrés. La première de ces opérations pourrait concerner 1.600 kilomètres carrés.

«Recevoir les commentaires de l'industrie sur les parcelles à mettre à disposition est essentiel pour mener à bien» la vente de concessions, a commenté le responsable du ministère américain de l'Intérieur pour l'Alaska, Chad Padgett, dans un communiqué.

Les entreprises doivent, dit le ministère, faire part de leur intérêt et commentaires avant le 17 décembre. Un appel d'offres sera par la suite lancé «au moins 30 jours avant la date de la vente».

Le futur président Joe Biden a assuré qu'il prendrait des mesures pour garantir de façon permanente la protection du refuge dès son premier jour dans le Bureau ovale, le 20 janvier.

Il a aussi prévu d'interdire les nouveaux permis de forage de pétrole et de gaz sur les terres appartenant à l'Etat ainsi qu'en pleine mer.

Toute transaction devrait être passée en revue par les agences fédérales, y compris le ministère de la Justice, dont les dirigeants devraient être nommés par la nouvelle administration, ce qui devrait prendre entre un à deux mois, selon la presse américaine.

«Refus d'accepter la réalité»

Pour Niel Lawrence, responsable de la zone Alaska pour l'association américaine de protection de l'environnement NRDC, la décision du ministère «illustre une nouvelle fois le refus de l'administration Trump d'accepter la réalité». 

«Personne ne doit sous-estimer la volonté (du gouvernement actuel) d'ignorer la loi pour faire avancer son programme mais je ne vois pas comment ils pourraient faire signer des concessions avant d'être poussés vers la sortie», a-t-il ajouté. 

Le processus prend en général trois à quatre mois, a souligné M. Lawrence. Et les organisations environnementales sont prêtes à mener une bataille juridique. 

Cela fait une trentaine d'années que les compagnies pétrolières et dirigeants de l'Alaska poussent pour exploiter les ressources de ce refuge national. 

La loi votée en 2017 «a chargé le ministre de l'Intérieur de mettre en oeuvre un programme de développement énergétique agressif et compétitif qui permette de faire circuler le pétrole dans une des artères énergétiques du pays, l'oléoduc Trans-Alaska long de 1.300 kilomètres, pendant encore des décennies», rappelle le ministère lundi. 

La fédération regroupant les principales sociétés du secteur, l'American Petroleum Institute, s'est félicitée lundi de l'avancée du processus, «attendue depuis longtemps». 

L'exploitation d'hydrocarbures dans cette zone va «créer des emplois bien rémunérés et apporter une nouvelle source de revenus pour l'Etat - raison pour laquelle une majorité des habitants de l'Alaska soutiennent» le projet, souligne le responsable des affaires réglementaires de la fédération, Frank Macchiarola, dans un message transmis à l'AFP.

Avec les prix de l'or noir à un faible niveau - aux alentours de 40 dollars le baril actuellement - il n'est pas certain que les concessions proposées par l'Etat, dans une zone éloignée de toute infrastructure d'ampleur et où l'exploitation de pétrole et de gaz pourrait se révéler coûteuse, attirent les cadors du secteur. 

D'autant plus qu'elles pourraient faire face à des polémiques environnementales. Plusieurs grandes banques américaines, comme Goldman Sachs ou Wells Fargo, ont déjà indiqué qu'elles refuseraient de financer les forages pétroliers dans l'Arctique. 

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.