Le surfeur aveugle Matt Formston, à la conquête des plus grosses vagues du monde

Le surfeur australien Matt Formston, qui est aveugle, pose avec une planche de surf après sa série lors du deuxième jour de compétition du Championnat du monde de surf para à Pismo Beach, en Californie, le 6 décembre 2022. (AFP).
Le surfeur australien Matt Formston, qui est aveugle, pose avec une planche de surf après sa série lors du deuxième jour de compétition du Championnat du monde de surf para à Pismo Beach, en Californie, le 6 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 11 décembre 2022

Le surfeur aveugle Matt Formston, à la conquête des plus grosses vagues du monde

  • Aveugle depuis son jeune âge, l'Australien a passé sa vie à apprivoiser l'océan
  • Fin novembre, à 44 ans, il a accompli son exploit le plus audacieux, en s'attaquant avec succès aux vagues les plus redoutées de la planète à Nazaré, le «spot» des records du monde

PISMO BEACH : Sur son smartphone, Matt Formston affiche fièrement une photo de lui en train de dévaler une montagne liquide au Portugal, au large d'un village qui abrite les plus grosses vagues de la planète. Un cliché impossible à contempler pour ce surfeur, atteint de cécité.

Aveugle depuis son jeune âge, l'Australien a passé sa vie à apprivoiser l'océan. Fin novembre, à 44 ans, il a accompli son exploit le plus audacieux, en s'attaquant avec succès aux vagues les plus redoutées de la planète à Nazaré, le "spot" des records du monde.

"La plupart des surfeurs valides ne veulent rien avoir à faire avec cette vague", sourit le surfeur, rencontré par l'AFP à Pismo Beach en Californie cette semaine, lors du Championnat du monde de para-surf, qu'il a déjà remporté trois fois chez les malvoyants. "Mais moi j'adore ça, j'aime les grosses vagues."

Sous son crâne rasé, ses yeux d'un bleu perçant paraissent perpétuellement fuyants. La faute à une "dystrophie maculaire", une maladie de la rétine qui l'a privé à cinq ans de toute sa vision centrale et ne lui laisse que 3% de vision périphérique dans l'œil droit, et 1% à gauche.

Son handicap équivaut à "placer le poing devant son œil" et percevoir fugacement quelques formes grâce aux "bords extérieurs", devenus "flous comme un pare-brise poncé par du papier de verre", explique le sportif.

Meilleur que des valides 

Cela ne l'a pas empêché d'hériter de l'amour de l'océan entretenu par sa mère coiffeuse et son père, responsable marketing dans la bière et le vin. A l'aide de ses autres sens, il a appris à dompter les vagues de Narabeen, une petite station balnéaire en banlieue de Sydney qui a enfanté certains des meilleurs surfeurs d'Australie.

Pendant ses échauffements sur la plage de Pismo Beach, sa connexion avec la mer est évidente. Aidé par la voix de son guide pour attraper les vagues au bon endroit, il trace ensuite des courbes qui suivent naturellement le déferlement des rouleaux, sans jamais forcer ses manœuvres.

Ce passionné utilise son pied avant "comme une canne" pour ajuster ses mouvements à la pente fluide, plus ou moins creuse. "Je ressens la vague et je fais juste ce qu'elle veut", explique-t-il, dans sa combinaison floquée de l'inscription "surfeur aveugle".

Face à l'admiration des autres amateurs de glisse, l'ex-cycliste de haut niveau, qui a participé aux Jeux paralympiques de Rio en 2016 après avoir été champion du monde de poursuite en 2014, refuse de s'estimer exceptionnel.

"Quand les conditions sont vraiment bonnes, beaucoup de surfeurs restent après le coucher du soleil. Donc ils surfent comme moi dans le noir", argue ce cadre d'un opérateur télécom. "Je fais juste ça tous les jours."

"Matt est meilleur que plein de surfeurs valides que je croise dans l'eau", corrige Dylan Longbottom, le spécialiste des grosses vagues qui l'a accompagné dans sa préparation pour conquérir les monstres salés du Portugal. "C'est un bosseur, une personne très tenace."

Des vagues de 10 à 12 mètres

"Qu'un surfeur aveugle aille sur la plus grosse vague de la planète à Nazaré, et qu'il surfe des vagues de 10 à 12 mètres (...) c'est vraiment historique", souligne le sportif. Lui-même a frôlé la mort en 2018 lors d'une chute sur ce spot, où les plus grosses vagues chevauchées dépassent les 25 mètres.

Pour survivre en cas de plongeon à Nazaré, Matt Formston a énormément travaillé son souffle, au point de pouvoir tenir plus de cinq minutes en apnée.

Tracté par un jet-ski pour se lancer sur les montagnes d'eau, il écoutait les coups de sifflet de son équipe afin de savoir quand lâcher la corde, puis quand tourner en bas de vague pour échapper à l'avalanche d'écume.

"Les gens pensent que les mots 'aveugle' et 'surf' ne vont pas ensemble. Mais l'océan est l'endroit le plus sûr pour moi", estime ce père de trois enfants. "Quand je traverse un parking, il y a des caniveaux, des trous, des voitures, (...) plein de choses dangereuses pour un aveugle. Dans l'océan, si tu tombes de ta planche, tu es dans l'eau et tant que tu peux nager, tu es en sécurité."

En attendant les Jeux paralympiques de Los Angeles 2028, où le para-surf est susceptible de figurer pour la première fois au programme, ce chasseur de grosses vagues compte bien tester ses limites.

"J'ai vraiment le sentiment qu'on devrait être capable d'aller encore plus loin la saison prochaine", confie-t-il. Sur sa liste de monstres mythiques, il envisage d'ajouter les spots gargantuesques de Jaws à Hawaï et Shipstern Bluff en Australie.


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.