Ukraine: Zelensky demande des armes et du gaz au G7

«Nous avons besoin d'un soutien supplémentaire, cet hiver. Nous parlons d'un volume d'environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus», a-t-il dit (Photo, AFP).
«Nous avons besoin d'un soutien supplémentaire, cet hiver. Nous parlons d'un volume d'environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus», a-t-il dit (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Ukraine: Zelensky demande des armes et du gaz au G7

  • Dans son allocution quotidienne dans la soirée, Volodymyr Zelensky a répété craindre de nouvelles «frappes massives de missiles» russes
  • Face à ses alliés occidentaux, le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois déploré l'avantage militaire de la Russie «en matière d'artillerie et de missiles»

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté lundi les pays du G7 à fournir plus d'armes et de gaz à l'Ukraine, au moment où la population de son pays est frappée par l'arrivée de l'hiver, souvent privée de courant et sans chauffage.

"L'Ukraine a besoin de chars modernes", voudrait "de l'artillerie, des canons et des obus", ainsi que "des missiles de longue portée", a listé M. Zelensky au G7 réuni en visioconférence, selon des propos rapportés par la présidence ukrainienne.

Face à ses alliés occidentaux, le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois déploré l'avantage militaire de la Russie "en matière d'artillerie et de missiles". "C'est un fait", a-t-il martelé, pour appuyer sa demande.

Depuis plusieurs mois, les Occidentaux livrent abondamment à Kiev des armes en tous genres, dont les très précis lance-roquettes Himars américains ou encore les canons Caesar français.

Leur impact sur le champ de bataille a été salutaire pour l'Ukraine, inversant progressivement les rapports de force.

En septembre, les soldats ukrainiens ont forcé les militaires russes à se retirer d'une large partie du nord-est, dans la région de Kharkiv. Avant que les Ukrainiens ne chassent début novembre les Russes de la ville méridionale de Kherson, la principale prise de guerre russe depuis fin février.

"Plus nous serons efficaces avec de telles armes, plus l'agression russe sera courte", a juré Volodymyr Zelensky.

«Gaz supplémentaire»

Outre des armes, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux plus de gaz, l'Ukraine faisant face à d'importantes difficultés au plan énergétique à la suite de frappes russes d'ampleur sur l'ensemble de son réseau depuis début octobre.

Selon Kiev, 40% des installations nationales essentielles sont aujourd'hui endommagées. De quoi forcer des millions d'Ukrainiens à vivre quotidiennement dans le noir et dans le froid, entre coupures de courant répétées et absence de chauffage.

"Nous avons besoin d'un soutien supplémentaire, cet hiver. Nous parlons d'un volume d'environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus", a-t-il dit.

L'Ukraine a dû "utiliser plus de gaz que prévu" ces dernières semaines, faute de pouvoir utiliser son réseau électrique, mis hors d'état par les multiples frappes de l'armée russe, qui semble déterminée à poursuivre cette stratégie.

Sur le terrain, l'Ukraine est recouverte d'un léger manteau blanc et les températures sont négatives, laissant craindre un nouvel exode vers l'Europe.

Depuis, les autorités ukrainiennes appellent régulièrement la population à "tenir", malgré ces conditions de vie de plus en plus difficiles, notamment dans le sud et l'est.

Dans son allocution quotidienne dans la soirée, Volodymyr Zelensky a répété craindre de nouvelles "frappes massives de missiles" russes.

"L'ennemi s'y prépare et peut frapper à tout moment", a-t-il déclaré, estimant que détruire le système énergétique ukrainien était "le dernier espoir" de Moscou.

Compromis avec la Hongrie pour débloquer l'aide de l'UE à l'Ukraine

"Les ambassadeurs de l'UE ont approuvé le principe d'une aide de 18 milliards d'euros à l'Ukraine, d'un impôt minimum de 15 % pour les grandes entreprises, de l'approbation du Plan de relance (PRRF) de la Hongrie et d'un accord sur la conditionnalité", a affirmé la présidence tchèque sur son, compte twitter.

"Le paquet sera confirmé par procédure écrite", a-t-elle précisé. Elle sera lancée mercredi, a-t-on précisé de source diplomatique

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban refusait de donner l'accord de la Hongrie à l'octroi de cette aide financière à l'Ukraine si son plan de relance et les fonds de cohésion prévus pour son pays  étaient bloqués par ses partenaires.

«Sommet de la paix mondiale»

Volodymyr Zelensky, qui discute très régulièrement avec ses alliés occidentaux, a par ailleurs proposé lundi l'organisation d'un "sommet de la paix mondiale" pour "décider comment et quand nous pouvons mettre en œuvre les points de la formule de paix ukrainienne".

Il n'a toutefois pas donné plus de détails sur la date à laquelle ce sommet pourrait avoir lieu, ni avec qui exactement et sous quelles conditions.

Mi-novembre, il avait proposé un plan de paix en 10 points, du rétablissement de l'intégrité territoriale au sort des prisonniers, en passant par la sécurité alimentaire de l'Ukraine.

Une initiative balayée d'un revers de la main par le Kremlin, même si Vladimir Poutine a reconnu vendredi qu'un accord serait nécessaire "au final" pour mettre un terme au conflit, tout en exprimant des doutes sur la "confiance" que Moscou peut selon lui accorder à ses interlocuteurs étrangers.

M. Zelensky a appelé lundi le gouvernement russe à "faire un pas concret et significatif vers un règlement diplomatique", à l'approche des fêtes de fin d'année, "un moment où les gens normaux pensent à la paix, pas à l'agression".

"Si la Russie retire ses troupes d'Ukraine, une cessation durable des hostilités sera assurée", a affirmé le président ukrainien.

Au cours de leur sommet virtuel, les dirigeants du G7 se sont accordés sur la mise en place d'une "plateforme" chargée de "coordonner l'aide financière" à l'Ukraine, à la veille d'une conférence sur le même sujet à Paris, autour du président français Emmanuel Macron.

Déjà présent en Ukraine, le groupe agroalimentaire Nestlé a annoncé vouloir investir 40,5 millions d'euros dans un nouveau site de production dans l'ouest de ce pays, qui "emploiera 1 500 personnes".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.