Un suspect de l'attentat de Lockerbie présenté à la justice aux Etats-Unis

Cette photo d'archive prise le 22 décembre 1988 à Lockerbie, en Écosse, montre des résidents locaux regardant l'un des quatre moteurs de la Pan Am 103 qui a explosé tuant 270 personnes (Photo, AFP).
Cette photo d'archive prise le 22 décembre 1988 à Lockerbie, en Écosse, montre des résidents locaux regardant l'un des quatre moteurs de la Pan Am 103 qui a explosé tuant 270 personnes (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Un suspect de l'attentat de Lockerbie présenté à la justice aux Etats-Unis

  • Lors d'une brève audience dans un tribunal de Washington, Abou Agila Mohammad Massoud Kheir al-Marimi, 71 ans, a été informé des charges pesant contre lui
  • Malgré la gravité des faits, cet homme né en Tunisie n'encourt pas la peine de mort, car elle ne s'appliquait pas en 1988 au niveau fédéral pour ces chefs d'inculpation

WASHINGTON: Un Libyen, accusé d'avoir préparé la bombe ayant servi dans l'attentat de Lockerbie en Ecosse, a été transféré aux Etats-Unis et présenté lundi à une juge fédérale, près de 34 ans après ce drame qui a fait 270 morts.

Lors d'une brève audience dans un tribunal de Washington, Abou Agila Mohammad Massoud Kheir al-Marimi, 71 ans, a été informé des charges pesant contre lui, notamment pour "destruction d'un avion ayant entraîné la mort".

Malgré la gravité des faits, cet homme né en Tunisie n'encourt pas la peine de mort, car elle ne s'appliquait pas en 1988 au niveau fédéral pour ces chefs d'inculpation, a précisé un procureur.

M. Massoud, qui s'exprimait par le biais d'un traducteur, restera en détention jusqu'à une prochaine audience, le 27 décembre, lors de laquelle ses avocats pourront demander une éventuelle remise en liberté. L'accusation a fait savoir qu'elle s'y opposerait.

Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a salué le transfert de l'accusé sur le sol américain. "C'est un pas important pour rendre justice aux victimes et à leurs proches", a-t-il estimé dans un communiqué.

Ancien membre des services de renseignement du dictateur Mouammar Kadhafi, il avait été inculpé par la justice américaine le 21 décembre 2020, jour du 32e anniversaire de la tragédie. Il se trouvait alors en détention en Libye et les autorités américaines s'étaient dites "optimistes" quant aux chances d'obtenir son extradition.

Les conditions de son arrestation par les Etats-Unis, annoncée dimanche par la justice écossaise, et de son transfert sur le sol américain restent toutefois inconnues. Dans un communiqué, la Maison Blanche s'est bornée à dire que les Etats-Unis l'avaient arrêté "légalement".

"Aujourd'hui est un jour important pour la justice", a affirmé le secrétaire d'Etat Antony Blinken dans un communiqué, en saluant la coopération avec les autorités écossaises et les "efforts des autorités libyennes ces dernières années".

"Ces événements montrent que notre quête de justice ne connaît pas de limites", a commenté pour sa part la principale magistrate d'Ecosse, Dorothy Bain, en faisant savoir qu'elle se rendrait aux Etats-Unis la semaine prochaine pour rencontrer les procureurs américains et participer aux commémorations de la tragédie.

Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la Pan Am, reliant Londres à New York, avait explosé au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant les 259 passagers et membres d'équipage et 11 personnes au sol.

Cet attentat est le plus meurtrier jamais commis sur le territoire du Royaume-Uni, mais aussi le deuxième plus meurtrier contre des Américains après les attentats du 11 septembre 2001, puisque 190 victimes étaient américaines.

Boîte de nuit

Une seule personne a été condamnée pour cette attaque: le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, qui a toujours clamé son innocence, a écopé d'une peine de prison à vie en 2001 après un procès devant un tribunal pénal écossais établi en terrain neutre, aux Pays-Bas. Un autre accusé avait lui été acquitté.

Libéré le 20 août 2009 par la justice écossaise en raison d'un cancer en phase terminale, al-Megrahi avait reçu un accueil triomphal à son retour à Tripoli. Il est décédé en 2012.

En 2003, le régime de Mouammar Kadhafi avait reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat et payé 2,7 milliards de dollars de dédommagements aux familles des victimes.

Après sa chute en 2011, des enquêteurs américains et écossais s'étaient rendus en Libye pour explorer de nouvelles pistes. Les médias britanniques avaient alors évoqué le nom d'Abou Massoud et celui d'Abdallah Senoussi, ex-chef des services de renseignement libyen et beau-frère de Kadhafi.

Après la révolution, Massoud avait été arrêté par les nouvelles autorités. Selon le magazine New Yorker, il avait été condamné en 2015 à dix ans de prison pour avoir fabriqué des bombes utilisées en 2011 par le régime Khadafi contre ses opposants.

Lors d'un interrogatoire en 2012, il a avoué aux services de renseignement du nouveau régime sa participation dans l'attaque de Lockerbie, mais aussi contre une boîte de nuit à Berlin en 1986 (trois morts), d'après des documents judiciaires américains.

Les enquêteurs disposent également de relevés de voyages montrant notamment qu'il a effectué un vol entre la capitale libyenne Tripoli et l'île de Malte juste avant l'attentat.

C'est là que la bombe, contenue dans une cassette audio et cachée dans une valise, avait été embarquée pour être placée plus tard dans la soute du vol Pan Am, selon ces documents.


L'Asean «  profondément inquiète » face à l'escalade du conflit en Birmanie

L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte. (AFP).
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  • La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi
  • L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie

BANGKOK: L'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exprimé sa "profonde" inquiétude face à l'intensification du conflit civil en Birmanie, qui a culminé récemment avec la prise d'une ville stratégique à la frontière thaïlandaise par des combattants anti-junte.

"Nous, les Etats-membres de l'Asean, sommes profondément inquiets par la récente escalade des conflits, notamment dans la région de Myawaddy", ont écrit les ministres des Affaires étrangères du bloc de dix pays, dans un communiqué conjoint daté de jeudi.

"Nous demandons de manière urgente à toutes les parties de cesser immédiatement la violence et de faire preuve de la plus grande retenue, de respecter le droit humanitaire international et de prendre toutes les mesures nécessaires pour désamorcer les tensions et assurer la protection et la sécurité de tous les civils", ont-ils insisté.

La Birmanie, pays membre de l'Asean, est enlisé dans un violent conflit civil depuis le coup d'Etat de 2021 contre Aung San Suu Kyi, sans qu'une issue pacifique ne se dessine, malgré les appels répétés du groupe régional qui a présenté un plan de sortie de crise il y a trois ans.

Les combats se sont accentués ces derniers mois après une série d'attaques de groupes ethniques minoritaires et de combattants anti-junte dans plusieurs régions.

Le pouvoir militaire a essuyé plusieurs revers majeurs, notamment dans des zones frontalières de la Chine et de la Thaïlande, qui le place dans une position de faiblesse inédite depuis le putsch, selon des analystes.

La semaine dernière, la junte s'est retirée de la ville stratégique de Myawaddy, après des jours de combats dont les bruits d'explosion et d'artillerie étaient perceptibles du côté thaïlandais.

Depuis, il n'y a pas eu d'affrontements importants dans la ville, mais des combats ont lieu à une trentaine de kilomètres plus loin, à Kawkareik, autre localitée située sur la principale route reliant Rangoun à la Thaïlande.

La Thaïlande a de son côté rehaussé son niveau de présence militaire à sa frontière.

Le royaume a prévenu qu'il n'accepterait aucune "violation" de son territoire, tout en se préparant à un éventuel afflux de réfugiés.

Aung San Suu Kyi en résidence surveillée 

"En tant que pays voisin, nous soutenons les négociations qui pourraient mener à l'unité, la paix et la stabilité", a déclaré vendredi Nikorndej Balankura, porte-parole de la diplomatie thaïlandaise.

Depuis octobre 2021, la Birmanie a été écartée des sommets et réunions ministérielles de l'Asean mais, en janvier, une haute fonctionnaire de Naypyidaw a participé à une "retraite" des ministres des Affaires étrangères au Laos, pays qui assure la présidence annuelle tournante.

Un émissaire laotien de l'Asean a rencontré début janvier le chef de la junte à Naypyidaw, pour discuter de la "paix et de la stabilité".

La Birmanie a souvent été un sujet de discorde entre les membres de l'Asean.

Le plan de sortie de crise en cinq points concocté par l'Asean comprend la mise en place d'un dialogue entre toutes les parties concernées. Une demande restée lettre morte pour le moment, la junte continuant de qualifieer ses adversaires ethniques et politiques de "terroristes".

Aung San Suu Kyi purge de son côté une peine de prison de 27 ans pour plusieurs condamnations qualifiées de mascarade par les groupes de défense des droits humains.

La prix Nobel de la paix, 78 ans, a été transférée de sa cellule à une résidence surveillée, a indiqué mercredi une source militaire à l'AFP, la junte ayant annoncé des mesures pour protéger les détenus fragiles face à une vague de chaleur.

Le conflit a tué plus de 4.800 civils depuis 2021, selon un groupe de surveillance local.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com