La profondeur des relations entre Rome et Riyad: une évidence, selon le ministre italien des AE

Antonio Tajani, récemment nommé ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre de l'Italie (Photo, avec l'aimable autorisation du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale).
Antonio Tajani, récemment nommé ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre de l'Italie (Photo, avec l'aimable autorisation du ministère italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale).
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Publié le Samedi 17 décembre 2022

La profondeur des relations entre Rome et Riyad: une évidence, selon le ministre italien des AE

  • Antonio Tajani déclare que Rome estime que l’Arabie saoudite joue un rôle fondamental dans la stabilité du Moyen-Orient
  • L'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de l'Italie dans le Golfe et le deuxième dans le monde arabe

ROME: L'Arabie saoudite est une partie prenante clé au Moyen-Orient, qui joue un rôle fondamental dans la stabilité régionale, a déclaré à Arab News Antonio Tajani, récemment nommé ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre de l'Italie, 90 ans après que Riyad et Rome ont établi des liens diplomatiques.

Bien que les relations entre l'Arabie saoudite et l'Italie soient essentiellement commerciales, Tajani a affirmé qu'elles étaient de plus en plus «multiformes par nature, allant du dialogue politique à la coopération culturelle, de la collaboration scientifique et technologique aux énergies renouvelables».

Il a ajouté: «D'un point de vue politique, nous considérons Riyad comme une partie prenante essentielle au Moyen-Orient. L'Arabie saoudite joue un rôle fondamental dans la stabilité régionale.»

Le 10 février 1932, le roi saoudien Abdelaziz al-Saoud et le roi Victor Emmanuel III d'Italie ont ordonné à leurs représentants respectifs de signer un traité d'amitié, marquant l'établissement de relations bilatérales entre l'Arabie saoudite et l'Italie.

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Le Colisée à Rome, en Italie. (Photo, AFP)

Quatre-vingt-dix ans plus tard, le traité a servi de pierre angulaire à une relation solide et durable, que Tajani qualifie d'«extrêmement positive».

Plus tôt cette année, l'ambassade d'Arabie saoudite à Rome a organisé plusieurs événements pour marquer ce 90e anniversaire.

Lors d'une visite à Riyad en juin, Luigi Di Maio, alors ministre italien des Affaires étrangères, a déclaré que Rome célébrerait également cette année charnière, qui «marque un anniversaire très important dans notre amitié de longue date».

Au cours des 90 dernières années, l'Italie a donné la priorité à ses relations avec les pays arabes du Golfe, devenant l'un des premiers pays européens à établir des relations diplomatiques avec le Royaume.

Le traité de 1932 — signé au nom des souverains par Guido Sollazzo, consul d'Italie à Djeddah, et par l'émir Faisal, ministre des Affaires étrangères d'Arabie saoudite — a défini les conditions d'un partenariat de longue date.

L'Arabie saoudite s'est notamment engagée à «aider et protéger» tous les Italiens musulmans effectuant le pèlerinage à La Mecque.

 

EN BREF

- Des envoyés du roi Abdelaziz al-Saoud et du roi Victor Emmanuel III ont signé un traité d'amitié le 10 février 1932.

- Aujourd'hui, l'Arabie saoudite est le premier partenaire commercial de l'Italie dans le Golfe et le deuxième dans le monde arabe au sens large.

- La valeur du commerce bilatéral s'est élevée à 8,6 milliards de dollars américains en 2021, soit une augmentation de 32,9% par rapport à 2020.

Peu après la signature du traité, le consulat italien a été ouvert à Riyad. Plus tard, en 1951, l'ambassade du Royaume a été inaugurée à Rome. Les relations bilatérales ont été renforcées par les visites réciproques des dirigeants des deux pays au cours des années suivantes.

En 1973, le roi Faisal ben Abdelaziz s'est rendu en Italie pour discuter de la construction d'un centre culturel islamique à Rome — le plus grand édifice de ce type en Europe. Peu après cette visite, en 1975, le Comité saoudo-italien pour le commerce économique et les investissements a été fondé. 

Depuis le début du XXe siècle, lorsque les ingénieurs italiens ont joué un rôle actif dans la planification et la construction du projet de chemin de fer du Hejaz, l'utilisation des compétences italiennes en matière d'ingénierie a été une caractéristique essentielle du partenariat bilatéral.

Ainsi, plusieurs grands projets d'infrastructure en Arabie saoudite et dans la région portent la marque de l'expertise italienne.

L'Arabie saoudite considère son partenariat avec l'Italie comme un instrument essentiel qui lui permettrait d’atteindre ses objectifs stratégiques en matière de modernisation et de diversification de son économie et de renforcement du dialogue interculturel.

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En 1975, le roi Faisal ben Abdelaziz al-Saoud reçoit le président italien Giovanne Leone en visite officielle au Royaume (Photo, Archives historiques de la Présidence de la République italienne).

Le Royaume est le plus grand partenaire commercial de l'Italie dans la région du Golfe et le deuxième plus grand dans le monde arabe au sens large. Selon le ministère italien des Affaires étrangères, la valeur du commerce bilatéral était de 8,6 milliards de dollars américains (1 dollar américain = 0,94 euro) en 2021 — soit une augmentation de 32,9% par rapport à 2020.

L'Italie est également l'un des 10 premiers fournisseurs de marchandise à l'Arabie saoudite, avec des exportations atteignant 3,28 milliards d'euros en 2019, soit une augmentation de 6% par rapport à 2018. Les importations italiennes en provenance du Royaume se sont élevées à 3,8 milliards d'euros en 2019.

Plus de 70 entreprises italiennes opèrent désormais en Arabie saoudite, principalement dans les secteurs de l'énergie, des infrastructures et de la construction. Il existe également une coopération importante entre les deux pays dans le secteur de la défense.

Alors que l'Italie souhaite stimuler la coopération dans le domaine des nouvelles technologies et de l'économie intelligente, Tajani a assuré que le pays restait déterminé à poursuivre le développement de secteurs plus traditionnels tels que le tourisme, les loisirs et les énergies renouvelables.

En plus d'être un partenaire commercial important, l'Arabie saoudite est un interlocuteur politique de plus en plus important, étant donné son statut croissant dans la région et dans le monde arabe au sens large. Des questions telles que le terrorisme, la situation en Iran et les développements au Moyen-Orient représentent des domaines d'intérêt commun.

L'Italie et l'Arabie saoudite «unissent les régions plus larges de la Méditerranée et du Moyen-Orient», a déclaré Tajani à Arab News.

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En 1962, le roi Saoud ben Abdelaziz al-Saoud arrive au Palazzo del Quirinale de Rome pour une visite officielle en Italie (Photo, Archives historiques de la Présidence de la République italienne).

Ce faisant, ils «peuvent s'aider mutuellement à mieux comprendre la dynamique et les besoins de nos zones géographiques respectives, ainsi que les défis et les opportunités qui peuvent se présenter».

Il a ajouté: «Le 90e anniversaire de nos relations diplomatiques extrêmement positives témoigne de l'amitié de longue date entre l'Italie et l'Arabie saoudite.»

«Nous sommes tous deux convaincus que plus de prospérité, de sécurité et une cohésion plus larges peuvent être atteintes si les pays parviennent à relever ensemble des défis communs, tels que le terrorisme et les flux migratoires irréguliers, tirant ainsi parti d'opportunités telles que les transitions numérique et écologique.»

C'est pourquoi «l'Italie est très désireuse de maintenir et même d'élargir un dialogue ouvert avec Riyad sur les principaux dossiers régionaux», a-t-il ajouté.

Au cours des cinq dernières années, de hauts responsables italiens ont tenu plusieurs réunions de haut niveau avec leurs homologues saoudiens. En octobre 2017, Paolo Gentiloni, alors Premier ministre italien, s'est rendu dans le Royaume et a été reçu par le roi Salmane et le prince héritier, Moḥammed ben Salmane.

En 2021, les deux pays ont signé un protocole d'accord pour le dialogue stratégique entre leurs ministères des Affaires étrangères respectifs. Il établit un cadre structuré pour des contacts institutionnels fréquents aux niveaux politique et technique et pour aider à se concentrer sur les questions bilatérales et régionales les plus pertinentes.

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Le Colisée à Rome, en Italie (Photo, AFP).

En juin de cette année, la 12e commission mixte italo-saoudienne s'est tenue à Riyad, sous la coprésidence de Di Maio et de Mohammed al-Jadaan, le ministre saoudien des Finances.

La culture, l'énergie et la collaboration dans le secteur spatial figuraient en bonne place à l'ordre du jour de la conférence, qui a été suivie d'un forum d'investissement dans la capitale saoudienne, axé sur le tourisme, l'énergie et les infrastructures.

La coopération dans le domaine de l'éducation est également importante. L'école italienne de Djeddah, qui dispense un enseignement maternel, primaire et secondaire inférieur, a été créée en 1966.

Au fil des ans, de nombreux étudiants saoudiens se sont inscrits dans des universités italiennes, tandis que des universitaires et des étudiants saoudiens continuent de participer à des conférences et des séminaires en Italie.

Selon les dernières données, 74 étudiants saoudiens étaient inscrits dans des établissements d'enseignement supérieur italiens au cours de l'année universitaire 2020-2021. Deux accords de coopération sont en place entre des universités italiennes et saoudiennes.

L'Italie s'est également engagée depuis longtemps à soutenir deux projets archéologiques dans le Royaume, dont la récente enquête sur les ruines de Dumat al-Jandal, dans le nord-ouest de l'Arabie saoudite.

L'Italie a maintenant l'intention d'affecter un attaché culturel à son ambassade à Riyad.

Soulignant l'importance des relations culturelles entre l'Italie et l'Arabie saoudite, Tajani a soutenu que le fait d’accorder la priorité à ce domaine de coopération avait permis d'assurer «une meilleure compréhension mutuelle plus profonde» qui a renforcé les relations bilatérales.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.