Mondial: Messi le plus grand? L'éternel débat touche à sa fin

L'attaquant argentin n°10 Lionel Messi tient le Ballon d'or du meilleur joueur alors qu'il embrasse le trophée de la Coupe du monde de la FIFA lors de la cérémonie de remise des trophées à la fin du match de la finale de la Coupe du monde de football Qatar 2022 entre l'Argentine et la France au stade Lusail, à Lusail, au nord de Doha, le 18 décembre 2022. (AFP).
L'attaquant argentin n°10 Lionel Messi tient le Ballon d'or du meilleur joueur alors qu'il embrasse le trophée de la Coupe du monde de la FIFA lors de la cérémonie de remise des trophées à la fin du match de la finale de la Coupe du monde de football Qatar 2022 entre l'Argentine et la France au stade Lusail, à Lusail, au nord de Doha, le 18 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 19 décembre 2022

Mondial: Messi le plus grand? L'éternel débat touche à sa fin

  • Messi a accumulé un immense palmarès, presque inégalé, avec un Mondial (2022), une Copa América (2021), quatre Ligues des champions, une multitude de championnats et de coupes nationales... et sept Ballons d'Or
  • «Messi a gagné sa première Coupe du monde, comme sa trajectoire le méritait», l'a adoubé Pelé (82 ans) dimanche sur Instagram, avec un clin d'oeil à Maradona, décédé en 2020

DOHA : Champion du monde dimanche, Lionel Messi a enfin gagné tous les trophées qu'il pouvait humainement gagner. Le voilà au pinacle du football où, excepté Pelé ou Diego Maradona, très peu de joueurs peuvent lui disputer le statut de meilleur de l'histoire.

A ces altitudes, difficile d'établir des comparaisons, forcément biaisées. Pelé, seul footballeur à avoir gagné trois Coupes du monde (1958, 1962, 1970), n'a jamais évolué dans un club européen. Maradona, champion du monde 1986 et finaliste quatre ans plus tard, n'a jamais gagné la Coupe d'Europe des clubs champions, ancêtre de la Ligue des champions.

A l'inverse, Messi a accumulé un immense palmarès, presque inégalé, avec un Mondial (2022), une Copa América (2021), quatre Ligues des champions, une multitude de championnats et de coupes nationales... et sept Ballons d'Or.

"Messi a gagné sa première Coupe du monde, comme sa trajectoire le méritait", l'a adoubé Pelé (82 ans) dimanche sur Instagram, avec un clin d'oeil à Maradona, décédé en 2020. "Félicitations à l'Argentine! Diego sourit certainement."

On aura du mal à mettre en balance les exploits et les époques, étant donné l'accroissement du nombre de matches joués au fil des décennies, l'augmentation du nombre de trophées à glaner et l'élargissement à l'ensemble de la planète du Ballon d'Or, d'abord réservé aux Européens.

«Le meilleur de l'histoire»

Mais avec ce 41e trophée collectif conquis chez les professionnels, sans compter un Mondial des moins de 20 ans, le petit Argentin (35 ans) relègue quantitativement très loin Pelé, Maradona, Zinédine Zidane, Alfredo Di Stéfano, Johan Cruyff ou encore Franz Beckenbauer.

"Messi, le meilleur de l'histoire", a osé en première page le quotidien sportif barcelonais Mundo Deportivo lundi.

L'un des rares joueurs à devancer Messi au nombre de trophées remportés est son ancien partenaire au FC Barcelone, Dani Alves, qui en compte 43. Mais ce n'est pas faire injure au latéral brésilien, encore présent à 39 ans au Mondial-2022, que de considérer qu'il ne restera peut-être pas parmi les monstres sacrés de ce sport.

Messi "est le plus grand joueur de l'histoire", a tranché pour l'AFP l'ancien attaquant sénégalais El-Hadji Diouf.

"Il y a des joueurs qui ont gagné la Coupe du monde mais qui ne seront jamais Ballon d'Or. Je crois que le trophée le plus dur à gagner, c'est le Ballon d'Or. Parmi les meilleurs, il faut être le meilleur. Et je crois que le débat est clos depuis très longtemps", a-t-il fait valoir avant même la finale.

Messi, déjà septuple Ballon d'Or, a d'ailleurs toutes les cartes en main pour décrocher cette saison un huitième trophée de meilleur joueur du monde, ce qui relèguerait à trois longueurs son éternel rival et premier poursuivant, Cristiano Ronaldo (5 Ballons d'Or).

Impossible de savoir si l'inoxydable Ronaldo (37 ans) sera encore là au Mondial-2026 avec le Portugal pour tenter de rejoindre Messi au panthéon. Mais l'orgueilleux "CR7" a semblé s'incliner devant l'Argentin en novembre, décrivant "un joueur incroyable, magique, top", "un gars formidable qui fait de grandes choses pour le football".

Une question d'aura

D'ailleurs, mis à part Ronaldo (819 buts dans sa carrière), peu de footballeurs avant Messi ont affiché une telle régularité dans les performances, empilant les buts (793 en 1.003 matches professionnels), les trophées collectifs et les récompenses individuelles.

Une constance saluée dimanche par l'ancien attaquant international anglais Gary Lineker: "J'ai vécu comme un privilège absolu le fait de voir jouer Lionel Messi pendant deux décennies. Un football joyeux, ensorcelant, à couper le souffle. C'est un don des dieux du football. Je suis ravi qu'il ait soulevé le trophée ultime de notre sport", a-t-il tweeté.

Pelé, encore lui, revendique plus de 1 283 buts, mais beaucoup ont été marqués lors de tournées internationales, hors de compétitions officielles.

Pour Maradona, la comparaison se joue ailleurs: c'est une question d'aura. La personnalité discrète et la timidité naturelle de Messi lui ont valu des comparaisons défavorables avec le charismatique Maradona, verbe haut et roublardise assumée.

En 2019, Pelé lui-même avait établi une hiérarchie: "Si vous me demandez si Maradona a été meilleur que Messi, oui, il l'a été. Bien meilleur."

C'est peut-être cette capacité à faire de l'exploit une routine, à répéter, match après match, les dribbles déroutants, les accélérations dévastatrices, en gardant un profil bas, qui a donné à Messi un air de normalité qui le dessert.

Le plus grand? Peut-être, ou peut-être pas, mais sans aucun doute le plus constant.


Inde: les pilotes rejettent les premières conclusions sur l'accident du vol 171 d'Air India

Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.  Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. (AFP)
Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad. Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts. (AFP)
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  • L'enregistreur des conversations du cockpit a indiqué que l'un des pilotes avait demandé à l'autre "pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant" et que ce dernier avait répondu "qu'il ne l'a pas fait", a toutefois précisé l'AAIB
  • Les enquêteurs n'ont pas publié la retranscription exacte de leur dialogue

NEW DELHI: Deux associations de pilotes de ligne indiens ont vivement rejeté les résultats préliminaires de l'enquête sur l'accident du Boeing 787 d'Air India le 12 juin dans le nord-est de l'Inde, qui suggèrent la possibilité d'une erreur humaine.

Dans un premier rapport publié samedi, le Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB) a révélé que l'alimentation en kérosène des deux réacteurs de l'avion avait été interrompue juste après son décollage d'Ahmedabad.

Cette coupure des interrupteurs a causé une brusque perte de puissance des deux moteurs de l'avion, qui est tombé sur des bâtiments proches de l'aéroport en causant 260 morts.

Le document de l'AAIB ne tire pour l'heure aucune conclusion ni ne pointe aucune responsabilité .

L'enregistreur des conversations du cockpit a indiqué que l'un des pilotes avait demandé à l'autre "pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant" et que ce dernier avait répondu "qu'il ne l'a pas fait", a toutefois précisé l'AAIB.

Les enquêteurs n'ont pas publié la retranscription exacte de leur dialogue.

"Nous avons le sentiment que l'enquête suit une piste qui présume la responsabilité des pilotes et nous nous y opposons fermement", a réagi l'Association des pilotes de ligne indiens (ALPA).

L'ALPA, qui revendique 800 membres, a regretté le "secret" qui entoure l'enquête et regretté de ne pas y être associée en tant qu'"observatrice".

Une autre organisation, l'Association des pilotes commerciaux indiens (ICPA), s'est pour sa part déclarée "très perturbée par ces spéculations (...) notamment celles qui insinuent de façon infondée l'idée du suicide d'un pilote".

"Une telle hypothèse n'a aucune base en l'état actuel de l'enquête", a poursuivi l'ICPA en réaction aux propos d'experts suggérant que la catastrophe pourrait être le fruit du suicide d'un pilote.

La catastrophe aérienne, la plus meurtrière depuis 2014 dans le monde, a causé la mort de 241 passagers et membres d'équipage du Boeing 787, ainsi que 19 autres personnes au sol.

Un passager a miraculeusement survécu.

 


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".