Volontaire pour le vaccin de Moderna, pour tenter d'aider dans un «monde fou»

On m'a dit à quels effets secondaires je devais m'attendre (douleur là où je recevrais l'injection, fièvre, frissons) (Photo, AFP)
On m'a dit à quels effets secondaires je devais m'attendre (douleur là où je recevrais l'injection, fièvre, frissons) (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 novembre 2020

Volontaire pour le vaccin de Moderna, pour tenter d'aider dans un «monde fou»

  • Mon père est mort du Covid au Chili, trois semaines avant le début des essais cliniques de Pfizer et Moderna fin juillet
  • On m'a donné plusieurs autocollants, un t-shirt et un masque, tous portant le message « Covid Warriors » (Guerriers du Covid)

MIAMI : L'un des éléments cruciaux dans la course effrénée à un vaccin contre le coronavirus, c'est le recrutement de dizaines de milliers de personnes prêtes à participer aux essais cliniques.

La correspondante Leila Macor  a participé aux essais de phase 3 de Moderna, la société de biotechnologie américaine qui a annoncé lundi que son vaccin expérimental contre le Covid-19 était efficace à presque 95%.

Pourquoi la journaliste, qui est asthmatique, a-t-elle décidé de se lancer? Elle raconte ici à la première personne son expérience, qui a commencé quelques semaines après que son père a succombé au virus.

Un récit en deux doses

Mon père est mort du Covid au Chili, trois semaines avant le début des essais cliniques de Pfizer et Moderna fin juillet.

Il est mort seul, comme meurent les gens qui succombent à ce virus. Si seul que dans son délire, il était convaincu qu'il avait été enlevé.

Pendant que mes frères, ma mère et moi essayions de faire face à la perte, je devais affronter une autre réalité: Miami, et la Floride en général, étaient le nouvel épicentre du virus qui avait tué mon père. Et mon travail, c'était aussi de couvrir cette histoire et les autres morts.

L'idée de faire quelque chose, même minime, pour aider à vaincre cette plaie qui tuait les nôtres et bouleversait nos vies était suffisamment cathartique pour que j'essaie.

J'en parlai à des amis et des proches. Tous m'aidèrent à conclure que le risque d'un potentiel effet secondaire d'un vaccin pour une asthmatique comme moi serait moindre que le risque que je tombe malade du virus.

Et je décidai de participer.

Deux jours après avoir écrit un reportage sur le début des essais cliniques de phase 3 en Floride, je frappai de nouveau à la porte du centre, mais cette fois comme objet d'étude.

Vaccin ou placebo?

Les Research Centers of America à Hollywood (au nord de Miami), participaient aux essais de Pfizer et de Moderna. Un jour l'un, un jour l'autre. J'y suis allée un mardi: ce fut Moderna.

En parallèle, des dizaines d'autres centres dans le pays recrutaient eux aussi des volontaires. N'importe qui pouvait se porter candidat, tant que ses probabilités d'être contaminé étaient élevées: médecins, chauffeurs de taxi... journalistes.

On m'a mis un autocollant avec mon nom dessus et on m'a emmenée dans un cabinet, où on m'a expliqué ce que je lirais plus tard dans un document de 22 pages. Qu'il y avait deux doses. Qu'on nous paierait 2.400 dollars sur les deux ans qu'allait durer l'essai.

On m'a dit à quels effets secondaires je devais m'attendre (douleur là où je recevrais l'injection, fièvre, frissons). Que nous étions 30.000, divisés en deux groupes: une moitié recevrait le vaccin, l'autre un placebo.

« Même nous, nous ne savons pas lequel est lequel », m'a dit l'infirmière quand j'ai essayé de savoir si j'allais recevoir un placebo. Seule Moderna le saura au moment de l'analyse des données.

« Et si je me fais tester pour les anticorps? », ai-je demandé.

Cela ne donnera pas nécessairement de résultat correct, a-t-elle répondu.

« L'incertitude va me tuer! », me suis-je exclamée.

L'infirmière a alors levé les yeux, me disant très sérieusement: « Les placebos sont aussi importants que les vaccins. Impossible de faire l'essai sans le groupe témoin. Vous êtes en train d'aider l'humanité, quel que soit » votre groupe.

Je me suis sentie coupable d'en faire une obsession, et j'ai arrêté de poser la question.

Mardi ordinaire

On m'a aussi fait des prises de sang pour remplir six ou huit tubes, j'ai perdu le compte. On m'a fait un test de grossesse. Et ils ont été très fermes sur la prise nécessaire de contraceptifs: « On ne connaît pas encore l'effet du vaccin sur le fœtus », m'a-t-on répété.

Puis deux personnes sont venues avec le vaccin dans une glacière. Ou le placebo, donc.

Elles ont ri quand je leur ai demandé de me laisser prendre une photo de l'injection.

Ce qui pour moi était un moment historique n'était pour elles qu'un mardi ordinaire.

Ce ne fut pas douloureux. On m'a ensuite emmenée dans une salle d'attente, où on m'a gardée sous observation pendant une demi-heure. Trois ou quatre bénévoles regardaient leur téléphone. Une infirmière cubaine portait une cape, la cape rouge de Superman.

« Pourquoi la cape? », lui ai-je demandé.

« Parce qu'ici nous sommes tous des héros, ma chérie », m'a-t-elle dit.

On m'a donné plusieurs autocollants, un t-shirt et un masque, tous portant le message « Covid Warriors » (Guerriers du Covid) et un dessin montrant un super-héros combattant le virus.

On m'a aussi fait télécharger une application conçue pour l'étude, où je dois à l'occasion renseigner ma température et mes symptômes.

Une fois à la maison, l'endroit de l'injection me faisait un peu mal. M'avait-on bel et bien administré le vaccin? J'ai passé les trois jours suivants à regarder sur internet si une injection de sérum physiologique (dont est fait le placebo) pouvait provoquer de la douleur. Sans trouver de réponse claire.

La seconde dose me fut administrée un mois plus tard, mi-septembre. La douleur fut plus vive cette fois, et pendant deux jours le lieu de l'injection resta chaud et enflé.

Quelques jours plus tard, je me rendis compte que participer à l'essai clinique avait été pour moi une manière de faire mon travail de deuil. Pour mon père et pour le monde fou que le virus nous laissait.

Aussi petite qu'elle soit, c'était la seule arme que je pouvais brandir


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com