Le Conseil de sécurité de l'ONU met de côté ses divisions sur la Birmanie

Réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies lors d'un vote sur un projet de résolution appelant à la fin immédiate de la violence au Myanmar et à la libération des prisonniers politiques, au siège des Nations Unies, à New York le 22 décembre 2022 (Photo, AFP).
Réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies lors d'un vote sur un projet de résolution appelant à la fin immédiate de la violence au Myanmar et à la libération des prisonniers politiques, au siège des Nations Unies, à New York le 22 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 décembre 2022

Le Conseil de sécurité de l'ONU met de côté ses divisions sur la Birmanie

  • Le Conseil de sécurité n'était jamais parvenu à surmonter ses désaccords sur ce pays pour adopter une résolution, notamment en raison des veto russe et chinois, et n'avait jamais dépassé le stade des déclarations formelles
  • Proposée par la Grande-Bretagne, la résolution adoptée mercredi a été approuvée par les voix de 12 pays sur 15, et sans opposition, un moment d'unité alors que l'invasion russe en Ukraine a plus que jamais mis au jour ses divisions

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi pour la première fois depuis des décennies une résolution sur la situation en Birmanie, demandant la fin des violences et la libération de tous les prisonniers politiques, dont l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi.

Le Conseil de sécurité n'était jamais parvenu à surmonter ses désaccords sur ce pays pour adopter une résolution, notamment en raison des veto russe et chinois, et n'avait jamais dépassé le stade des déclarations formelles.

Proposée par la Grande-Bretagne, la résolution adoptée mercredi a été approuvée par les voix de 12 pays sur 15, et sans opposition, un moment d'unité alors que l'invasion russe en Ukraine a plus que jamais mis au jour ses divisions.

La Chine et la Russie se sont abstenues, renonçant à utiliser leur droit de veto qui aurait fait barrage à l'initiative britannique. L'Inde s'est également abstenue.

Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, 77 ans, avait été arrêtée alors qu'elle était cheffe du gouvernement lors du coup d'Etat militaire de février 2021 qui avait mis fin à une décennie de transition démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est.

Depuis, la Birmanie est en proie au chaos et à la violence et son économie en lambeaux. Plus de 2.500 civils ont été tués par les forces de sécurité, selon le bilan d'une ONG locale.

Aung San Suu Kyi a déjà été condamnée à un total de 26 ans de prison par la junte pour 14 chefs d'accusation, allant de la corruption à la possession illégale de talkies-walkies.

Amendements

La résolution "exhorte" les militaires "à libérer immédiatement tous les prisonniers détenus arbitrairement", en citant l'ancien président Win Myint et Aung San Suu Kyi.

Le texte exige aussi "l'arrêt immédiat de toutes les formes de violence" et demande à "toutes les parties de respecter les droits de l'homme, les libertés fondamentales et l'État de droit".

Cette résolution envoie un "message fort" au monde afin que la junte "mette fin à la violence à travers le pays", a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, dans un communiqué.

Début décembre, la junte militaire a condamné à mort au moins sept étudiants, portant à 139 le nombre de prisonniers attendant leur exécution dans le pays. Ces nouvelles condamnations font suite à l'exécution en juillet de quatre personnes, dont l'ancien parlementaire Phyo Zeya Thaw et le militant pour la démocratie Kyaw Min Yu. Il s'agissait des premiers condamnés exécutés en Birmanie depuis une trentaine d'années.

Selon les diplomates, la seule résolution jamais adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU remonte à 1948 et portait sur son approbation comme pays membre de l'assemblée générale.

En 2008, une résolution avait échoué à être adoptée à cause du veto russe et chinois. En 2018, une autre initiative de la Grande-Bretagne avait suivi la crise des réfugiés Rohingyas fuyant au Bangladesh, mais le texte n'était pas parvenu au stade du vote.

La Grande-Bretagne avait commencé à faire circuler un projet de texte de la résolution votée mercredi en septembre.

Plusieurs amendements ont été apportés pour assurer son adoption, selon les observateurs de l'ONU.

Ainsi, le langage relatif à la détermination du Conseil à utiliser tous ses pouvoirs si la Birmanie n'adhère pas à la résolution a été abandonné, selon ces observateurs.

Plusieurs membres se sont également opposés à une disposition demandant au Secrétaire général des Nations Unies de faire un rapport au Conseil de sécurité sur la situation dans le pays tous les 60 jours. Dans sa version adoptée, la résolution demande au Secrétaire général ou à son envoyé de faire un rapport d'ici au 15 mars 2023, en coordination avec l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

Peu avant le vote, le secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres, s'était dit, par la voix de son porte-parole, "extrêmement inquiet de la situation dans le pays", notamment sur le plan de la "dégradation de la situation humanitaire et des droits de l'Homme".

"Toute opportunité pour le Conseil de sécurité de parler d'une voix forte et unie" sur "la Birmanie serait très bienvenue", avait-il ajouté.


Robert Francis Prevost devient Léon XIV, le premier pape américain

Le pape nouvellement élu Léon XIV, Robert François Prévost, arrive pour la première fois sur le balcon de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après que les cardinaux ont terminé le conclave, au Vatican, le 8 mai 2025. (AFP)
Le pape nouvellement élu Léon XIV, Robert François Prévost, arrive pour la première fois sur le balcon de la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, après que les cardinaux ont terminé le conclave, au Vatican, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • Pour la première fois de son histoire, l'Eglise catholique a élu un pape américain, Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi Léon XIV
  • Son premier message au balcon de la basilique Saint-Pierre a été un "appel de paix" à "tous les peuples" devant une foule en liesse

Cité du Vatican, Saint-Siège: Pour la première fois de son histoire, l'Eglise catholique a élu un pape américain, Robert Francis Prevost, 69 ans, devenu jeudi Léon XIV, dont le premier message au balcon de la basilique Saint-Pierre a été un "appel de paix" à "tous les peuples" devant une foule en liesse.

C'est le cardinal "protodiacre", le Français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule "Habemus papam" ("nous avons un pape") et a présenté le successeur de François, près de 24 heures après le début du conclave des cardinaux dans la chapelle Sixtine.

Dans la foulée, Léon XIV s'est adressé, très ému, aux plus de 1,4 milliard de catholiques: "Que la paix soit avec vous tous!", ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d'accent américain. "Merci au pape François", décédé le 21 avril à 88 ans, a-t-il aussi lancé remerciant ses collègues cardinaux de l'avoir élu.

Fidèles et touristes massés sur la place Saint-Pierre ont salué par un tonnerre d'applaudissements son apparition tandis que les cloches sonnaient à toute volée, un peu plus d'une heure après que la fumée blanche fut sortie de la mince cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine.

Vêtu d'une mozette rouge et d'une étole, des habits liturgiques que François avait abandonnés, Léon XIV a appelé à "construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix".

Une vidéo diffusée par le Vatican dans la soirée le montre sortant de la chapelle Sixtine après son élection, chaleureusement salué par les cardinaux, avant une prière dans la chapelle Pauline voisine.

Du Liban à l'Espagne en passant par l'Italie, l'UE ou Israël, les réactions internationales se sont multipliées dès l'annonce de son élection.

Donald Trump a félicité le nouveau pape, parlant d'un "grand honneur" pour les Etats-Unis tandis que le président français Emmanuel Macron a plaidé pour que le "nouveau pontificat soit porteur de paix et d'espérance".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lui a souhaité de "réussir à promouvoir l'espoir" et le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a souhaité qu'il "poursuive l'héritage de François".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit espérer que le Vatican continue à soutenir "moralement et spirituellement" Kiev, et Vladimir Poutine s'est dit certain qu'une coopération constructive se poursuivra entre la Russie et le Vatican.

- "Critères géopolitiques" -

Au Vatican la joie était grande chez les Américains présents place Saint-Pierre. "On ne s'attendait pas à ça, c'est une surprise complète et merveilleuse", affirme à l'AFP Kathy Hewitt, 58 ans, venue de Philadelphie, en agitant un petit drapeau américain.

"C'est l'Histoire, je n'ai pas de mots. Quand j'ai entendu qu'il était de Chicago... Je suis heureuse d'être ici", ajoute Gabrielle Estrada, une Américaine de 30 ans venue de San Antonio au Texas.

Robert Francis Prevost, homme d'écoute et de synthèse, classé parmi les cardinaux modérés et connaissant autant le terrain que les rouages du Vatican, était considéré comme l'un des candidats sérieux pour succéder au pape François, qui l'avait placé à la tête du puissant ministère chargé des nominations de évêques.

Les cardinaux ont donc opté pour la continuité, même si cet Américain, créé cardinal en 2023 par François qui a porté son ascension au Vatican, devrait mettre davantage les formes que son prédécesseur, qui avait bousculé le Saint-Siège avec son exercice du pouvoir personnel, voire cassant, froissant les plumes de la hiérarchie vaticane.

"C'est à la fois une opposition au gouvernement américain et la prise en considération des critères géopolitiques", a affirmé à l'AFP François Mabille, directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux.

"Et c'est également, à la fois par le choix de son nom Léon XIV, et par son origine missionnaire, un lien qui est fait avec l'Amérique latine, où il vivait", a-t-il ajouté.

Léon XIV célèbrera vendredi à 11H00 (09H00 GMT) une messe avec les cardinaux dans la chapelle Sixtine, présidera la prière du Regina Coeli dimanche à 12H00 (10H00 GMT) et rencontrera lundi matin les journalistes au Vatican.

- Consensus -

Le 267e pape de l'Eglise catholique est le quatrième non italien de suite après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l'Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l'Argentin François (2013-2025).

Il a été élu au deuxième jour du conclave, qui s'annonçait très ouvert, du fait notamment des 133 cardinaux présents, un record. Il a réuni une majorité des deux tiers, soit au moins 89 voix. Mais le secret absolu entourant le conclave empêche de connaître les détails du scrutin.

Le natif de Chicago devra rapidement affronter des défis considérables pour une Eglise en perte de vitesse en Europe: finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations...

Mais il devra aussi ressouder les différents courants d'une institution où cohabitent des sensibilités culturelles très diverses, entre une Europe sécularisée et des "périphéries" en croissance.

Il devra aussi apaiser une institution parfois bousculée par un pontificat de 12 ans ponctué de réformes qui ont fait l'objet de vives critiques internes.

Sa connaissance parfaite de l'ensemble de la Curie romaine (l'appareil administratif du Saint-Siège) devrait l'aider grandement dans sa tâche.


Commémorations du 8-Mai: Charles III mène l'hommage du Royaume-Uni

Le roi Charles III de Grande-Bretagne marche avec le doyen de Westminster David Hoyle alors qu'il arrive pour assister à un service d'action de grâce pour marquer le 80e anniversaire du VE Day, ou Jour de la Victoire en Europe, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à l'abbaye de Westminster à Londres, le 8 mai 2025. (AFP)
Le roi Charles III de Grande-Bretagne marche avec le doyen de Westminster David Hoyle alors qu'il arrive pour assister à un service d'action de grâce pour marquer le 80e anniversaire du VE Day, ou Jour de la Victoire en Europe, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, à l'abbaye de Westminster à Londres, le 8 mai 2025. (AFP)
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  • Charles III a rendu hommage aux soldats britanniques morts durant la Seconde Guerre mondiale lors d'une cérémonie jeudi à l'abbaye de Westminster, à l'occasion du 80e anniversaire de la fin du conflit en Europe

LONDRES: Charles III a rendu hommage aux soldats britanniques morts durant la Seconde Guerre mondiale lors d'une cérémonie jeudi à l'abbaye de Westminster, à l'occasion du 80e anniversaire de la fin du conflit en Europe.

Le roi et la reine Camilla sont accompagnés notamment par le prince héritier William et son épouse Kate sans leurs trois enfants (George, Charlotte et Louis) qui avaient été présents lundi, au premier jour des commémorations au Royaume-Uni.

A 12H00 locale, (11H00 GMT) deux minutes de silence ont été observées lors de cette cérémonie --qui se déroule en présence du Premier ministre Keir Starmer et d'anciens combattants-- et partout dans le pays.

L'arrière-arrière-petit-fils de Winston Churchill, âgé de 10 ans, doit allumer une bougie de la paix.

"C'est vraiment super de pouvoir représenter ma famille et aussi la jeune génération afin qu'elle se souvienne de tous ceux qui ont participé à la Seconde Guerre mondiale", a déclaré jeudi matin le garçon à la chaine de radio BBC 4.

Le souverain de 76 ans et son fils William doivent déposer des couronnes de fleurs sur la tombe du soldat inconnu. Le roi le fera au nom de la nation et William au nom des anciens combattants.

À l'extérieur de l'abbaye, Camilla et Kate doivent déposer des fleurs au mémorial des victimes, en hommage aux morts de la guerre.

Un concert sur la place de Horse Guards Parade de Londres doit conclure la journée, marquant ainsi la fin des quatre jours d'événements pour le 80e anniversaire de la fin du conflit.

Cet anniversaire est l'une des dernières grandes commémorations de la Seconde Guerre mondiale à avoir lieu en présence d'un nombre substantiel de vétérans.

Lundi, un défilé militaire en fanfare et une apparition de la famille royale au balcon du palais de Buckingham avaient lancé les célébrations dans le pays.


Israël menace de faire à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza"

Des Iraniens brandissent les drapeaux palestinien et iranien lors d'un rassemblement pro-palestinien à Téhéran, le 2 mai 2025. L'Iran a déclaré le 2 mai que le maintien des sanctions américaines contre ses partenaires commerciaux ne modifiera pas sa politique, après que le président Donald Trump a menacé de pénaliser les pays ou les individus qui font le commerce du pétrole iranien. (AFP)
Des Iraniens brandissent les drapeaux palestinien et iranien lors d'un rassemblement pro-palestinien à Téhéran, le 2 mai 2025. L'Iran a déclaré le 2 mai que le maintien des sanctions américaines contre ses partenaires commerciaux ne modifiera pas sa politique, après que le président Donald Trump a menacé de pénaliser les pays ou les individus qui font le commerce du pétrole iranien. (AFP)
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  • Israël fera subir aux dirigeants à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza", a menacé jeudi le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, quatre jours après un tir des rebelles yéménites Houthis

JERUSALEM: Israël fera subir aux dirigeants à Téhéran ce qu'il a "fait au Hamas à Gaza", a menacé jeudi le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, quatre jours après un tir des rebelles yéménites Houthis, alliés de la République islamique, sur l'aéroport de Tel-Aviv.

"J'avertis (...) les dirigeants iraniens qui financent, arment et exploitent l'organisation terroriste des Houthis: le système de (vos) mandataires est terminé et l'axe du mal s'est effondré", déclare M. Katz dans un communiqué.

"Vous êtes directement responsables. Ce que nous avons fait au (mouvement islamiste libanais) Hezbollah à Beyrouth, au (mouvement islamiste palestinien) Hamas à Gaza, (au dirigeant syrien Bachar al-)Assad à Damas, nous vous le ferons aussi à Téhéran", a-t-il ajouté.

En riposte à un tir de missile des Houthis dimanche sur le principal aéroport international d'Israël, l'armée israélienne a mené des frappes cette semaine contre l'aéroport de Sanaa --la capitale du Yémen--, des stations électriques de la région et des cimenteries.

Soutenus par l'Iran, ennemi juré d'Israël, les Houthis font partie, avec le Hamas et le Hezbollah notamment, de ce que Téhéran présente comme "l'axe de la résistance" face à Israël. L'Iran dément néanmoins leur fournir une aide militaire.

Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ils ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

S'ils ont conclu un accord de cessez-le-feu avec les Etats-Unis, les Houthis ont affirmé qu'ils continueraient à s'en prendre à Israël et disent avoir lancé trois drones contre le territoire israélien mercredi.

Parallèlement, Israël poursuit son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza en riposte à l'attaque sans précédent perpétrée sur son sol par des commandos du mouvement palestinien le 7 octobre 2023.