Le tueur en série Charles Sobhraj en vol vers la France, se dit « innocent»

Des policiers escortent Charles Sobhraj (à droite) au bureau de l'immigration à Katmandou le 23 décembre 2022. (Photo de Chandra Bahadur Ale Gorkha / AFP)
Des policiers escortent Charles Sobhraj (à droite) au bureau de l'immigration à Katmandou le 23 décembre 2022. (Photo de Chandra Bahadur Ale Gorkha / AFP)
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Publié le Samedi 24 décembre 2022

Le tueur en série Charles Sobhraj en vol vers la France, se dit « innocent»

  • «Je vais bien. J'ai beaucoup de choses à faire. Je dois poursuivre de nombreuses personnes en justice, y compris au Népal»
  • «Je suis innocent dans tous ces dossiers, ok ? (...) Tout a été bâti sur de faux documents», a-t-il ajouté

DOHA: Le tueur en série français Charles Sobhraj, lié à au moins une vingtaine de meurtres en Asie dans les années 1970 et qui a inspiré la série Netflix "Le Serpent", a été libéré vendredi au Népal et transféré vers la France où il est attendu samedi matin.

Dans l'avion le conduisant à Doha, où il est arrivé en transit en soirée, Charles Sobhraj, 78 ans, s'est entretenu avec le journaliste de l'AFP auprès de qui il s'est dit "innocent".

"Je vais bien. J'ai beaucoup de choses à faire. Je dois poursuivre de nombreuses personnes en justice, y compris au Népal", a-t-il affirmé dans cet entretien exclusif à l'AFP. Interrogé pour savoir s'il avait été décrit à tort comme un tueur en série, il s'est exclamé: "oui! oui!"

"Je suis innocent dans tous ces dossiers, ok ? (...) Tout a été bâti sur de faux documents", a-t-il affirmé.

"Le juge, sans interroger le moindre témoin (...) et sans permettre à l'accusé de présenter le moindre argument, a écrit le verdict", a-t-il ajouté. "Les tribunaux du Népal, (...) tous les juges, étaient partiaux".

L'avion dans lequel il a pris place en compagnie du journaliste de l'AFP est attendu à Paris samedi matin.

«Héros criminel»

La Cour suprême du Népal qui a décidé sa remise en liberté mercredi, a affirmé que Charles Sobhraj avait besoin d'une opération à coeur ouvert et que cette décision était conforme à une loi népalaise autorisant la libération des prisonniers alités ayant déjà purgé les trois quarts de leur peine.

Elle a ordonné que le tueur en série, emprisonné dans ce pays depuis 2003 pour le meurtre de deux touristes nord-américains, soit expulsé dans les 15 jours vers la France.

Encadré par des policiers arborant des gilets pare-balles, Charles Sobhraj, portant un masque médical, n'avait fait aucun commentaire à la foule de journalistes qui l'attendait à sa sortie de prison.

"Le gouvernement du Népal veut le renvoyer dès que possible. Sobhraj le veut aussi", avait précisé son avocat Gopal Shiwakoti Chintan.

Avant l'annonce de son transfèrement, le ministère français des Affaires étrangères avait de son côté fait savoir que la France l'accueillerait si une demande d'extradition lui était "notifiée".

Dans ce cas, "la France serait tenue d'y faire droit puisque M. Sobhraj est un ressortissant français", avait expliqué une porte-parole de ce ministère, sans autre commentaire.

Citoyen français de mère vietnamienne et de père indien, Charles Sobhraj a commencé à parcourir le monde au début des années 1970 et s'est retrouvé dans la capitale thaïlandaise, Bangkok.

Se faisant passer pour un négociant en pierres précieuses, il se liait d'amitié avec ses victimes, souvent des routards occidentaux sur la piste des hippies des années 1970, avant de les droguer, voler et assassiner.

"Il méprisait les routards, de pauvres jeunes drogués. Lui se voyait en héros criminel", confiait en 2021 à l'AFP la journaliste australienne Julie Clarke, qui l'a interviewé.

Surnommé le "tueur au bikini" en 1975 après la découverte du corps vêtu d'un seul bikini d'une Américaine sur une plage en Thaïlande, cet homme a été lié à plus de 20 meurtres.

L'autre surnom de Charles Sobhraj, "Le Serpent", lui vient de sa capacité à prendre d'autres identités pour échapper à la justice. Il est devenu le titre d'une série à succès réalisée par la BBC et Netflix qui s'inspire de sa vie.

«Séducteur», «cultivé»

Arrêté en Inde en 1976, il a passé 21 ans en prison, période marquée par une brève évasion en 1986 après avoir drogué les gardiens. Il avait finalement été recapturé dans l'Etat indien du Goa.

Libéré en 1997, il s'est retiré à Paris mais a refait surface en 2003 au Népal, où il a été repéré à Katmandou et arrêté.

L'année suivante, un tribunal l'a condamné à la prison à vie pour l'assassinat en 1975 de la touriste américaine Connie Jo Bronzich. Dix ans plus tard, il a aussi été reconnu coupable du meurtre du compagnon canadien de Mme Bronzich.

Nadine Gires, une Française qui vivait dans le même immeuble que Charles Sobhraj à Bangkok, a dit l'année dernière qu'elle l'avait trouvé au départ "cultivé" et impressionnant.

Mais en fin de compte, "il n'était pas seulement un escroc, un séducteur, un voleur de touristes, mais un meurtrier diabolique".


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.