Le retour de «Rambo» Rabuka comme Premier ministre des Fidji

Le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka prête serment lors d'une cérémonie à Suva, la capitale des Fidji, le 24 décembre 2022. (AFP).
Le Premier ministre fidjien Sitiveni Rabuka prête serment lors d'une cérémonie à Suva, la capitale des Fidji, le 24 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Dimanche 25 décembre 2022

Le retour de «Rambo» Rabuka comme Premier ministre des Fidji

  • A sa sortie du parlement avant d'être officiellement assermenté par le Président, M. Rabuka a déclaré qu'il se sentait «humble» d'être le prochain Premier ministre des Fidji
  • L'ancien homme fort de l'armée de 74 ans l'a emporté sur le Premier ministre sortant Frank Bainimarama par 28 voix contre 27 lors d'un vote secret au parlement

SUVA : Surnommé "Rambo", le chef de l'opposition Sitiveni Rabuka a été confirmé samedi au poste de Premier ministre des îles Fidji, après avoir accusé le gouvernement sortant d'alimenter "la peur et le chaos" pour faire échouer son retour au pouvoir.

L'ancien homme fort de l'armée de 74 ans l'a emporté sur le Premier ministre sortant Frank Bainimarama par 28 voix contre 27 lors d'un vote secret au parlement, a indiqué le président de la Chambre, Naiqama Lalabalavu.

L'ex Premier ministre, deux fois putschiste remplace ainsi M. Bainimarama, qui avait renversé le gouvernement lors d'un coup d'Etat militaire en 2006.

A sa sortie du parlement avant d'être officiellement assermenté par le Président, M. Rabuka a déclaré qu'il se sentait "humble" d'être le prochain Premier ministre des Fidji.

Quant au sortant, M. Bainimarama est sorti en souriant du Parlement, semblant accepter sa défaite, en déclarant aux journalistes "C'est la démocratie".

Un concert de voitures a retenti en signe de célébration devant le bâtiment du Parlement dans la capitale, Suva.

Rapidement après le résultat du vote, l'ambassadeur de l'Union européenne pour le Pacifique, Sujiro Seam, a adressé ses félicitations à M. Rabuka sur Twitter.

Les Fidji sont l'une des nations insulaires du Pacifique les plus peuplées et les plus prospères.

Le pays s'est rapproché de la Chine sous le règne de Bainimarama. Son successeur a laissé entendre qu'il reviendrait plutôt à ses alliés traditionnels et voisins, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

L'armée avait été déployée dans les rues de Suva, à la suite d'élections générales bloquées.

Citant des rapports non confirmés de violence ethnique, M. Bainimarama avait déclaré que l'armée était nécessaire pour maintenir "la loi et l'ordre".

Mais M. Rabuka avait jugé que le gouvernement sortant "semait la peur et le chaos" et "essayait d'embraser la nation en fonction de critères raciaux".

Biden salue le retour de Rabuka comme Premier ministre des Fidji

Joe Biden a salué samedi le retour au pouvoir en tant que Premier ministre des Fidji de Sitiveni Rabuka, surnommé "Rambo", et appelé à "un renforcement" des liens entre les Etats-Unis et l'archipel du Pacifique.

"Dans les années à venir j'ai hâte de continuer à renforcer les liens entre nos populations et à concrétiser notre vision partagée d'une région indo-pacifique paisible et prospère", a déclaré le président américain dans un communiqué.

Le terme "indo-pacifique" est régulièrement employé par l'administration américaine pour désigner la région Asie-Pacifique.

«Climat de peur»

Les Fidji, un Etat de plus de 300 îles du Pacifique, ont connu des épisodes de violences intestines par le passé.

De nombreux Fidjiens craignent que les allégations de violence ethnique du gouvernement sortant et le déploiement de l'armée ne servent de prétexte à un "coup d'Etat rampant" destiné à maintenir M. Rabuka dans l'opposition.

En vertu de la Constitution fidjienne, l'armée dispose de larges pouvoirs pour intervenir dans la sphère politique et a été impliquée dans quatre coups d'Etat au cours des 35 dernières années.

Sans être un autocrate pur et dur, M. Bainimarama a fréquemment utilisé le système judiciaire pour écarter les opposants, faire taire les critiques et museler les médias.

La semaine dernière, la police a convoqué M. Rabuka pour l'interroger après avoir parlé d'une "anomalie" dans les résultats préliminaires des élections.

"Cette façon dont le gouvernement procède, nous parlons d'un climat de peur. C'est comme ça qu'ils instillent la peur", avait affirmé M. Rabuka plus tard à l'AFP, estimant que cette manœuvre était une stratégie d'intimidation du gouvernement.

M. Bainimarama, arrivé au pouvoir après un putsch, était à la tête des Fidji depuis 16 ans.

Premier ministre des Fidji entre 1992 et 1999, M. Rabuka fait ainsi son retour au pouvoir.

Il a mené deux coups d'Etat militaires en 1987, qui visaient à accroître l'influence politique des Fidjiens indigènes, représentant environ 60% des 900.000 habitants du pays. Il a été longtemps considéré avec suspicion par l'importante minorité ethnique indienne du pays, qui a été encore plus marginalisée par la suite.

L'arrivée du vice-Premier ministre Biman Prasad, un proche allié politique, contribue à adoucir son image.

Ancien international fidjien de rugby, M. Rabuka a réussi à conclure un accord de coalition avec le parti social-démocrate pour former le gouvernement vendredi après-midi.

Il pourrait cependant avoir des difficultés à tenir sa coalition qui ne dispose que de 29 sièges sur 55 au parlement, dont 28 seulement ont voté pour lui lors du scrutin secret.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.


L'Ukraine lance une série d'attaques contre la Russie le jour de son indépendance

(Photo Fournie)
(Photo Fournie)
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  • « Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.
  • Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine,

KIEV : L'Ukraine a lancé une série d'attaques aux drones sur le territoire russe dimanche, jour où elle célèbre son indépendance, une réaction selon Kiev à l'enlisement des efforts diplomatiques pour régler le conflit. 

« Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.

Les drones ukrainiens ont provoqué des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier russes.

Dans la nuit, les autorités locales russes ont indiqué avoir intercepté des drones ukrainiens dans des régions parfois éloignées du front, comme celle de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) ou sur la Volga.

Abattu peu après minuit par la défense antiaérienne russe, l'un des engins « a explosé et endommagé un transformateur auxiliaire » sur le terrain de la centrale nucléaire située dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, a annoncé son opérateur sur son compte Telegram.

« L'incendie a été éteint », a-t-on ajouté, précisant qu'il n'y avait aucune victime, mais que le fonctionnement d'un réacteur avait été réduit. « Le niveau de radiation sur le site industriel de la centrale nucléaire de Koursk et dans les environs n'a pas changé et correspond aux niveaux normaux », selon la même source. 

En août 2024, Vladimir Poutine avait accusé Kiev de vouloir frapper la centrale située dans la région de Koursk, alors sous l'offensive ukrainienne. Les forces russes l'ont reprise au printemps.

Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie depuis mars 2022.

Par ailleurs, sur la côte de la mer Baltique, l'interception de dix drones au-dessus du port d'Oust-Louga, près de Saint-Pétersbourg, a provoqué un incendie dans un terminal pétrolier du groupe russe Novatek, a indiqué le gouverneur régional Alexandre Drozdenko sur Telegram.

« Les pompiers et le ministère des Situations d'urgence sont à l'œuvre pour l'éteindre », a-t-il ajouté.

« Plus jamais contrainte »

« L'Ukraine ne sera plus jamais contrainte dans l'histoire d'endurer la honte que les Russes appellent un « compromis » », a martelé Volodymyr Zelensky, insistant sur le fait que Kiev avait besoin « d'une paix juste ».

Le président ukrainien s'exprimait alors que son pays célébrait dimanche les 34 ans de son indépendance, une journée marquée par la visite à Kiev du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dont le pays « renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a-t-il écrit sur X.

La Russie a lancé une offensive militaire à grande échelle en Ukraine en février 2022 et contrôle actuellement environ 20 % de ce pays voisin, dont la Crimée, péninsule annexée en 2014.

Ces dernières semaines, alors que les discussions pour mettre fin au conflit s'accéléraient sous la pression de Donald Trump, l'Ukraine a lancé des dizaines de drones vers le territoire russe. L'objectif est de viser les raffineries et les dépôts de pétrole russes afin d'entraver leur capacité à financer l'offensive.

Ces attaques sont accusées d'être à l'origine de la flambée des prix des carburants en Russie, qui ont atteint des records, malgré la suspension des exportations d'essence décrétée par le gouvernement.

Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé de son côté avoir demandé l'aide de Donald Trump pour résoudre ses problèmes d'approvisionnement en pétrole russe via l'oléoduc Droujba, bombardé selon lui par Kiev. 

Avancées russes 

Alors que l'Ukraine est bombardée quotidiennement, une femme de 47 ans a trouvé la mort dimanche matin dans une frappe de drone russe dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.

Les forces aériennes ukrainiennes ont indiqué que la Russie avait lancé 72 drones de type Shahed, divers types de leurres et un missile balistique lors de cette attaque. Elles ont également précisé avoir enregistré « les impacts de 24 drones et d'un missile (…), à 10 endroits ».

Sur le front, Moscou a accru ses gains territoriaux ces derniers mois, face à des forces ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées.

Samedi, elle a revendiqué la prise de deux villages dans la région de Donetsk (est), progressant notamment vers la ville de Kostyantynivka, un bastion important sur la route de Kramatorsk, un point crucial pour la logistique ukrainienne.

Alors que Moscou et Kiev s'accusent respectivement de bloquer l'organisation d'une éventuelle réunion avec leur homologue, Donald Trump a annoncé vendredi qu'il se donnerait « deux semaines » pour décider de sa position concernant ce conflit. 


Les Etats-Unis ordonnent l'arrêt des travaux sur un immense parc éolien, presqu'achevé

Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime dans le bureau ovale le 22 août 2025 à Washington, DC. Trump a annoncé que le tirage au sort de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 aura lieu au Kennedy Center. (AFP)
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  • L'administration Trump a suspendu le projet Revolution Wind, l'un des plus grands parcs éoliens offshore aux États-Unis
  • Le projet, construit à 80% par le groupe danois Orsted, pourrait alimenter 350.000 foyers

WASHINGTON: Le gouvernement américain a ordonné vendredi l'arrêt des travaux sur un immense projet de parc éolien en mer au large de la côte nord-est, pourtant achevé à 80%.

Il s'agit du dernier d'une série de coups d'arrêt imposés à des projets d'énergie éolienne par l'administration de Donald Trump, qui a déclaré jeudi que "le vent, ça ne marche pas".

Le projet Revolution Wind, dont la construction a démarré l'an dernier après avoir reçu toutes les autorisations nécessaires, doit alimenter plus de 350.000 foyers de l'Etat de Rhode Island, selon son constructeur, l'entreprise danoise d'énergie renouvelable Orsted.

Matthew Giacona, directeur du Bureau of Ocean Energy Management (BOEM) a publié une lettre vendredi ordonnant l'"arrêt de toute activité en cours" du projet pour permettre un examen.

"En particulier, BOEM cherche à répondre à des inquiétudes concernant la protection d'intérêts de sécurité nationale aux Etats-Unis", selon cette lettre qui n'a pas donné d'autre précision.

"Vous ne pouvez pas reprendre les activités tant que BOEM" n'aura pas terminé son examen, a-t-il ajouté.

Orsted a indiqué dans un communiqué que l'entreprise "évaluait toutes les options pour régler la question rapidement" dont le recours à "de possibles procédures légales".

La ferme éolienne est achevée à 80%, avec 45 des 65 turbines prévues déjà installées, selon l'entreprise qui précise espérer terminer le projet à la fin de l'année prochaine.

Peu après son retour à la Maison Blanche pour un second mandat en janvier, Donald Trump a signé une série de décrets mettant un coup d'arrêt à l'éolien. Parmi les mesures annoncées, il a imposé un gel des permis d'exploitation et des prêts fédéraux pour tout projet d'éolien en mer ou sur terre.

"Nous n'allons pas faire le coup de l'éolien", a déclaré M. Trump en janvier, assurant que les turbines sont "laides", "bousillent le paysage" et "tuent les baleines".

Orsted, leader du développement d'énergie éolienne offshore, a annoncé lundi devoir lever 60 milliards de couronnes (9,4 milliards de dollars) via une émission de titres, pour faire face aux conséquences des décisions américaines gelant les projets de parcs éoliens.

Empire Wind, un autre gigantesque projet éolien offshore au large des côtes de New York, construit par le Norvégien Equinor, a été temporairement arrêté par l'administration Trump à la mi-avril.