Birmanie: Aung San Suu Kyi s'approche du verdict final

Sur cette photo d'archive prise le 19 septembre 2017, Aung San Suu Kyi, prononce un discours national à Naypyidaw (Photo, AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 19 septembre 2017, Aung San Suu Kyi, prononce un discours national à Naypyidaw (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 24 décembre 2022

Birmanie: Aung San Suu Kyi s'approche du verdict final

  • Un tribunal contrôlé par le régime militaire rendra son verdict sur les cinq derniers chefs d'accusation pour corruption
  • L'ancienne dirigeante birmane, âgée de 77 ans, est prisonnière depuis que l'armée a renversé son gouvernement en février 2021

RANGOUN: Après 18 mois d'un procès-fleuve, la junte birmane doit refermer en début de semaine le dernier chapitre de sa bataille judiciaire à l'encontre de la Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

L'ancienne dirigeante birmane, âgée de 77 ans, est prisonnière depuis que l'armée a renversé son gouvernement en février 2021, mettant fin à une brève période démocratique dans ce pays d'Asie du Sud-Est.

Incarcérée dans une prison de la capitale Naypyidaw, à proximité du palais de justice où se déroule son procès, elle a déjà été reconnue coupable de 14 chefs d'accusation pour corruption, importation illégale de talkies walkies ou encore violation des restrictions anti-Covid.

Un tribunal contrôlé par le régime militaire rendra son verdict sur les cinq derniers chefs d'accusation pour corruption, que l'accusée nie, après avoir entendu lundi les ultimes arguments des deux parties.

Ce tribunal spécial pourrait ajouter jusqu'à 75 ans de prison aux 26 années auxquels elle a déjà été condamnée, mettant ainsi un terme à un procès à huis clos qui, selon les groupes de défense des droits, est une imposture.

De nombreuses voix dénoncent un acharnement judiciaire qui serait fondé sur des motivations politiques, avec pour but de définitivement écarter la fille du héros de l'indépendance et la grande gagnante des élections législatives de 2015 et de 2020.

Depuis le début de son procès, la détenue n'a été vue qu'une seule fois - sur des photos granuleuses prises par les médias d'Etat dans une salle d'audience vide - et a dû s'en remettre à ses avocats pour transmettre ses messages au monde entier.

«Possibilité de grâce»

Le verdict pour chacun des cinq chefs d'accusation devrait être rendu peu après les dernières plaidoiries, vraisemblablement mardi ou en début de semaine prochaine.

Les cinq chefs d'accusation pour corruption concernent la location d'un hélicoptère par un ministre du gouvernement. Mme Suu Kyi est accusée dans cette affaire de ne pas avoir respecté les règles et d'avoir causé "une perte pour l'Etat".

Il est "peu probable" que la junte porte d'autres accusations, estime Richard Horsey de l'International Crisis Group.

L'armée souhaite que l'accent soit mis, l'an prochain, sur les célébrations du 75e anniversaire de l'indépendance birmane vis-à-vis de la Grande-Bretagne, "et sur les élections qu'elle devrait organiser en milieu d'année", dit-il à l'AFP.

Mais après ces élections, tout nouveau régime militaire "pourrait peut-être approcher (Mme) Suu Kyi et tenter d'utiliser ces négociations pour essayer de diviser l'opposition", ajoute M. Horsey.

L'analyste Soe Myint Aung estime qu'il y a "toujours une possibilité de grâce et de libération inattendue" pour la lauréate du prix Nobel 1991, une fois son procès terminé.

"Le régime militaire voit certainement un rôle pour (Mme) Suu Kyi dans la réduction des tensions sociales et l'arrêt de la résistance armée", a-t-il déclaré.

La question de savoir si l'ex-dirigeante, toujours populaire, jouerait le jeu en échange d'une grâce ou d'une liberté fait l'objet d'intenses spéculations.

"Il n'y a rien d'impossible en politique", a déclaré à l'AFP en juillet le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, lorsqu'on lui a demandé si l'armée envisagerait de discuter avec la cheffe de l'opposition, pour trouver une issue à la tourmente dans laquelle le pays est plongé.

L'armée a expliqué son putsch en assurant avoir découvert plus de 11 millions d'irrégularités au cours des législatives de novembre 2020, massivement remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi.

"Je doute sérieusement que la junte la libère de prison, au moins jusqu'à la fin des élections de 2023", a déclaré Htwe Htwe Thein, professeur associé à l'université Curtin en Australie.

Selon M. Horsey, il est également "peu probable" que les généraux l'autorisent à retourner dans le manoir familial de Rangoun, où elle a passé une quinzaine d'années en résidence surveillée après avoir remporté les élections en 1990.

Pendant cette période, elle a régulièrement prononcé des discours devant la foule massée de l'autre côté du mur de son jardin, devenant ainsi une icône mondiale de la démocratie pour sa résistance pacifique au régime militaire autoritaire.


Israël: Les Etats-Unis «profondément préoccupés», appellent au compromis

La pelouse nord de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
La pelouse nord de la Maison Blanche à Washington (Photo, AFP).
Short Url
  • «Nous sommes profondément préoccupés par les événements survenus aujourd'hui en Israël»
  • Le gouvernement vise avec cette réforme à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats

WASHINGTON: Les Etats-Unis se sont déclarés dimanche "profondément préoccupés" par la situation en Israël, où le ministre de la Défense a été limogé après avoir demandé une pause dans le projet de réforme de la justice, et ont appelé au "compromis" entre les parties.

"Nous sommes profondément préoccupés par les événements survenus aujourd'hui en Israël, qui soulignent une fois de plus la nécessité urgente d'un compromis", a déclaré la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson dans un communiqué.

"Les valeurs démocratiques ont toujours été, et doivent rester, une caractéristique des relations entre les États-Unis et Israël", a-t-elle souligné.

"Les sociétés démocratiques sont renforcées par des contrôles et des contrepoids, et les changements fondamentaux pour un système démocratique devraient être menés avec la base de soutien populaire la plus large possible", a poursuivi Mme Watson.

"Nous continuons à demander instamment aux dirigeants israéliens de trouver un compromis dans les plus brefs délais. Nous pensons que c'est la meilleure voie à suivre pour Israël et tous ses citoyens", a-t-elle ajouté.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a limogé dimanche son ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui avait appelé la veille à une pause d'un mois dans le processus de réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement. Des milliers de manifestants sont aussitôt descendus dans les rues à Tel-Aviv.

Le gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, vise avec cette réforme à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, le projet met en péril le caractère démocratique de l'État d'Israël.


RDC: 17 otages exécutés par une milice communautaire dans le nord-est

Un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo près de Djugu (Photo, AFP).
Un soldat des Forces armées de la République démocratique du Congo près de Djugu (Photo, AFP).
Short Url
  • Plus d'une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées le 18 mars dans plusieurs villages
  • La Codeco est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale

BUNIA: Dix-sept personnes prises en otage la veille dans le nord-est de la République démocratique du Congo ont été exécutées dimanche par la milice communautaire Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), a-t-on appris de sources locales.

Samedi, au moins "dix-sept personnes avaient été prises en otage par les miliciens de Codeco entre les villages Bambu et Kobu", dans le territoire de Djugu, à environ 45 km au nord de Bunia (province de l'Ituri), a déclaré à l'AFP Banguneni Gbalande, chef de la communauté Akongo-Nyali où les faits se sont déroulés.

Ces personnes se trouvaient dans deux véhicules allant de Bunia, capitale provinciale, vers la cité minière de Mongbwalu lorsque leur convoi est tombé dans une embuscade, a-t-il expliqué.

Dimanche, ces otages ont été "exécutés au village Pechi, bastion de Codeco", a-t-il affirmé, indiquant avoir été "alerté par les familles de quelques victimes de Mongbwalu".

Les "otages sont morts, ils ont été exécutés par des miliciens Codeco", a confirmé à l'AFP Toko Kagbanese, un autre chef traditionnel local.

Un habitant de Bambu a raconté à l'AFP que la prise d'otage avait eu lieu après la mort de trois miliciens Codeco tombés dans une embuscade d'une milice rivale dans cette localité. Une femme enceinte se trouvait parmi les otages, a indiqué cette source qui n'a pas souhaité être identifiée pour des raisons de sécurité.

Depuis fin 2022, les morts se comptent par dizaines presque chaque semaine en Ituri, une province riche en or.

Plus d'une trentaine de personnes, dont de nombreuses femmes et des enfants, ont été massacrées le 18 mars dans plusieurs villages. Les miliciens Codeco ont été accusés de cette tuerie.

La Codeco est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, défendus par une autre milice, les "Zaïre".

Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris fin 2017, provoquant la fuite de plus d'un million et demi de personnes et la mort de milliers de civils. Le précédent conflit entre milices communautaires avait fait des milliers de morts entre 1999 et 2003, jusqu'à l'intervention d'une force européenne, l'opération Artémis, sous commandement français.


La Corée du Nord tire un missile balistique, selon Séoul

Cette photo prise le 23 mars 2023 et publiée par l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA) officielle de la Corée du Nord le 24 mars 2023 montre le système d'arme d'attaque stratégique nucléaire sous-marin "Haeil" tirant dans l'eau au large des côtes du comté de Riwon au sud du Hamgyong Province (Photo, AFP).
Cette photo prise le 23 mars 2023 et publiée par l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA) officielle de la Corée du Nord le 24 mars 2023 montre le système d'arme d'attaque stratégique nucléaire sous-marin "Haeil" tirant dans l'eau au large des côtes du comté de Riwon au sud du Hamgyong Province (Photo, AFP).
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un inspectant l'exercice sous-marin du système d'arme nucléaire d'attaque stratégique dans la province du Hamgyong du Sud (Photo, AFP).
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un inspectant l'exercice sous-marin du système d'arme nucléaire d'attaque stratégique dans la province du Hamgyong du Sud (Photo, AFP).
Short Url
  • «La Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié en direction de la mer de l'Est»
  • Ce lancement intervient quelques jours après que Séoul et Washington ont achevé leurs plus grands exercices militaires conjoints

SÉOUL: La Corée du Nord a tiré au moins un missile balistique lundi, a annoncé l'armée sud-coréenne, le dernier en date d'une série de tests d'armes ces dernières semaines.

"La Corée du Nord a tiré un missile balistique non identifié en direction de la mer de l'Est", a indiqué l'état-major interarmées sud-coréen, en employant le nom coréen de la mer du Japon.

Ce lancement intervient quelques jours après que Séoul et Washington ont achevé jeudi leurs plus grands exercices militaires conjoints depuis cinq ans.

Pyongyang considère ces manœuvres comme des répétitions en vue d'une invasion. Elle a affirmé vendredi que les récents exercices, baptisés "Freedom Shield", constituaient un entraînement en vue d'une "occupation" de la Corée du Nord.

L'armée nord-coréenne a réagi en procédant à ses propres manœuvres militaires, notamment en testant ce qu'elle a présenté comme un nouveau "drone d'attaque nucléaire sous-marin", et en procédant au lancement de son deuxième missile balistique intercontinental (ICBM) de l'année.

Après une année record d'essais d'armes et de menaces nucléaires croissantes de la part de Pyongyang en 2022, Séoul et Washington ont renforcé leur coopération en matière de sécurité.

L'année dernière, la Corée du Nord s'est déclarée puissance nucléaire "irréversible" et le dirigeant Kim Jong Un a récemment appelé à une augmentation "exponentielle" de la production d'armes, y compris d'armes nucléaires tactiques.