Trente ans après, l'Irak et l'Arabie rouvrent leur frontière fermée

Le poste-frontière d’Arar, entre l’Irak et l’Arabie saoudite (Photo, Iraq Border Authority/AFP).
Le poste-frontière d’Arar, entre l’Irak et l’Arabie saoudite (Photo, Iraq Border Authority/AFP).
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Publié le Mercredi 18 novembre 2020

Trente ans après, l'Irak et l'Arabie rouvrent leur frontière fermée

  • Aujourd'hui, Riyad entend revenir avec force sur le marché irakien, un pays à l'industrie et l'agriculture en berne, inondé de produits iraniens et turcs
  • Les deux pays tentent également de rouvrir le second point de passage les reliant, Al-Jemayma, moins important et situé dans le sud de l'Irak

BAGDAD: L'Irak et l'Arabie saoudite ont rouvert mercredi leur frontière fermée depuis 30 ans, le principal point d'accès à Arar étant à nouveau accessible et témoignant d'un nouveau réchauffement entre Riyad et Bagdad.

Aujourd'hui, Riyad entend revenir avec force sur le marché irakien, un pays à l'industrie et l'agriculture en berne, inondé de produits iraniens et turcs.

La preuve ? Dès mercredi matin, au milieu des officiels des deux pays, de modestes files de camions attendaient des deux côtés.

Les deux pays tentent également de rouvrir le second point de passage les reliant, Al-Jemayma, moins important et situé dans le sud de l'Irak.

Les conditions politiques sont au beau fixe pour Riyad : le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, chiite comme tous les Premiers ministres d'Irak depuis l'invasion américaine en 2003, est un ami personnel du prince héritier du poids lourd régional sunnite Mohammed Ben Salmane. 

Et depuis août 2017, les deux Etats membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), frappée de plein fouet par la chute des prix du pétrole, réunissent régulièrement une Commission de coordination.

Cette commission saoudo-irakienne s'est réunie encore la semaine dernière, tandis que des ministres irakiens se sont déjà rendus à Riyad.

L'objectif à Arar, dans la province d'Anbar, bordée à l'ouest par la Jordanie et au sud par l'Arabie, est de laisser passer marchandises et personnes et de créer ainsi une autre porte d'entrée aux importations, dont une grande partie arrive aujourd'hui en Irak par la frontière avec l'Iran, deuxième fournisseur commercial de l'Irak.

« Laissez les investir ! Bienvenue en Irak ! », a déclaré lors d'une conférence de presse mardi soir Kazimi. « Les accords avec l'Arabie saoudite vont créer des milliers d'emplois », a-t-il ajouté, une bouffée d'air vitale dans un pays qui chaque mois paye ses fonctionnaires avec plusieurs semaines de retard tant les caisses sont vides.

Raccordement électrique

Jusqu'ici Arar n'ouvrait que pour laisser passer les pèlerins irakiens en route vers La Mecque au moment du hajj. 

Les deux pays tentent également de rouvrir le second point de passage les reliant, Al-Jemayma, moins important et situé dans le sud de l'Irak. 

L'Irak est bordé par la Jordanie et la Syrie en guerre à l'ouest, la Turquie au nord, l'Iran à l'est et l'Arabie saoudite au sud ainsi que le Koweït.

En juin 2017, le Premier ministre irakien de l'époque, Haider al-Abadi, avait rencontré en Arabie les dirigeants saoudiens, quatre mois après une visite à Bagdad du chef de la diplomatie saoudienne, Adel al-Jubeir, la première à ce niveau depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003.

Ensuite, un premier vol commercial avait rallié Riyad et Bagdad, témoignant une fois de plus du rapprochement.

Il y a un an, l'Irak avait signé avec le Conseil de coopération du Golfe (CCG) un accord pour importer d'ici 2020 jusqu'à 500 MW d'électricité, afin d'alléger une pénurie qui prive les Irakiens de courant parfois jusqu'à 20 heures par jour.

Ce projet ne s'est toujours pas concrétisé, probablement en raison de la pandémie mondiale de Covid-19 mais aussi de la bureaucratie et de la gabegie de l'Etat irakien.


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».