«Les cris des enfants étaient insupportables»: les réfugiés rohingyas secourus reviennent sur leur calvaire en mer

Umme Salima, Hatemon Nesa et Rahena posent pour une photo. (Photo AN)
Umme Salima, Hatemon Nesa et Rahena posent pour une photo. (Photo AN)
Hatemon Nesa, au milieu, parle à sa mère, Anwar Begum, à Cox's Bazar, au Bangladesh, pendant un appel vidéo facilité par Arab News. (Photo AN)
Hatemon Nesa, au milieu, parle à sa mère, Anwar Begum, à Cox's Bazar, au Bangladesh, pendant un appel vidéo facilité par Arab News. (Photo AN)
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Publié le Jeudi 29 décembre 2022

«Les cris des enfants étaient insupportables»: les réfugiés rohingyas secourus reviennent sur leur calvaire en mer

  • L'équipe d'Arab News remet les réfugiés en contact avec leur famille après leur arrivée en Indonésie
  • Des pêcheurs indonésiens ont aidé à sauver 174 Rohingyas à la dérive en mer depuis des semaines

DJAKARTA/DHAKA: Lorsque Hatemon Nesa a embarqué sur un bateau en bois à Cox's Bazar, à la fin de novembre, elle a quitté un camp de réfugiés rohingyas au Bangladesh dans l'espoir de trouver une vie meilleure pour ses jeunes filles.

Elle a entrepris son voyage avec sa fille de cinq ans, laissant la fille aînée avec des membres de sa famille au camp. Elle pensait que le voyage serait réussi et qu'elles seraient bientôt réunies dans un autre pays.

Mais les moteurs du bateau sont tombés en panne environ une semaine plus tard et elle, sa fille et 172 autres réfugiés, pour la plupart des femmes et des enfants, se sont retrouvés à la dérive dans la mer d'Andaman pendant des semaines, sans nourriture ni eau.

Aucun pays de la région n'est intervenu malgré les appels au sauvetage lancés par les Nations unies la semaine dernière. Ils ont finalement été mis en sécurité par des pêcheurs lorsque leur bateau est entré dans les eaux indonésiennes.

Mercredi, les efforts d'une équipe d'Arab News ont permis de remettre Nesa en contact avec sa famille, qui n'avait pas pu la joindre depuis des semaines et craignait le pire.

«Allah tout-puissant nous a sauvé la vie», a déclaré Nesa lors d'un appel vidéo depuis un refuge de la province indonésienne d'Aceh (nord), alors qu'elle parlait à son frère et à sa mère restés à Cox's Bazar.

«Nous étions affamés pendant que nous flottions sur le bateau [...]. Je ne pouvais rien manger. Si je tenais une bouteille d'eau à la main, elle aurait été volée. Je ne pouvais boire de l'eau que lorsqu'il pleuvait.»

Nesa et sa fille, Umme Salima, font partie des réfugiés qui ont atteint lundi le village côtier de Muara Tiga, dans le district de Pidie, à Aceh.

L'Organisation internationale pour les migrations a déclaré qu'elles étaient en «très mauvais état de santé» et que beaucoup souffraient de déshydratation et de malnutrition sévères.

«Le riz et les lentilles que tu m'as donnés, c'est avec cette énergie que j'ai voyagé jusqu'en Indonésie», a dit Nesa à sa mère alors que toutes deux fondaient en larmes pendant l'appel.

Chaque fois qu'un autre bateau était en vue, elle et les autres réfugiés du bateau criaient à l'aide. Mais pendant des semaines, leurs cris sont restés vains.

«Nous avons tellement crié et agité nos mains. À un moment donné, nous avions l'impression que nos mains allaient se détacher de nos corps», a déclaré Nesa.

Sa parente, Rahena, 19 ans, qui était également sur le bateau, se souvient qu'ils ont flotté pendant des jours. «Les cris de faim des enfants étaient insupportables», a-t-elle dit, ajoutant qu'au moins 20 personnes à bord étaient mortes.

Aucune aide n'est venue lorsque leur bateau est entré dans les eaux malaisiennes au début du mois. Aucune aide n'est venue non plus lorsqu'il a traversé les eaux indiennes, bien que le frère de Nesa, Mohammed Rezuwan Khan, un militant rohingya de Cox's Bazar, ait lancé un appel au secours.

Alors que les Rohingyas à la dérive entraient en territoire indonésien, les autorités ont répété à plusieurs reprises qu'elles ne pouvaient pas localiser leur bateau. Des villageois locaux les ont alors aperçus et ont organisé les secours.

«D'après ce que j'ai vu, l'empressement du public (à aider) est extraordinaire», a déclaré à Arab News Nasruddin, coordinateur de la fondation Geutanyoe, une organisation humanitaire basée à Aceh. «C'est quelque chose que nous devons apprécier et saluer.»

Ce n'était pas la première fois que des pêcheurs indonésiens se joignaient à eux pour aider les réfugiés, les mettaient en sécurité et leur apportaient l'assistance nécessaire.

Selon Nasruddin, environ 600 Rohingyas ont atteint Aceh depuis mars dernier.

Le voyage de Nesa et de sa petite fille n'est pas terminé car l'Indonésie n’adhère pas à la Convention de 1951 sur les réfugiés, ce qui signifie qu'elles ne peuvent pas demander l'asile. Pour l'instant, cependant, elles sont en sécurité et ont repris contact avec leur famille.

«Avec l'aide d'Arab News, j'ai pu joindre ma sœur et établir la communication avec elle après avoir atterri en Indonésie, a déclaré son frère. Je tiens à leur transmettre mes remerciements les plus sincères.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.