Les Palestiniens condamnent le gouvernement israélien «extrémiste» dans un contexte d'escalade en Cisjordanie

Des manifestants palestiniens se rassemblent au milieu d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes déployées lors d'un raid dans la vieille ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 30 décembre 2022 (Photo, AFP).
Des manifestants palestiniens se rassemblent au milieu d'affrontements avec les forces de sécurité israéliennes déployées lors d'un raid dans la vieille ville de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 30 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

Les Palestiniens condamnent le gouvernement israélien «extrémiste» dans un contexte d'escalade en Cisjordanie

  • Jibril a déclaré que 25 personnes ont subi les effets des gaz lacrymogènes, tandis qu'une personne a été touchée à la tête par une cartouche et a été blessée par des éclats d'obus
  • Jeudi soir, l'armée israélienne a remis le corps d'un jeune homme, Ammar Mufleh, qui a été abattu par un soldat israélien à bout portant le 2 décembre dans la rue principale de Hawara

RAMALLAH: Les dirigeants palestiniens ont appelé la communauté internationale et les groupes de défense des droits de l'homme à intervenir afin d’empêcher le gouvernement israélien «extrémiste» d'intensifier la violence en Cisjordanie.

Le Front populaire de libération de la Palestine a déclaré qu'il avait déjà prévenu que le nouveau gouvernement de droite en Israël allait «intensifier ses crimes d'une manière sans précédent contre notre peuple» et a appelé à «l'unité aux plus hauts niveaux pour repousser cette agression».

L'appel a été lancé alors que l'armée israélienne a pris pour cible le groupe armé de Lions’ Den (la Tanière des lions) lors d'une attaque à Naplouse impliquant des dizaines de soldats et de véhicules blindés vendredi.

L'offensive a eu lieu quelques heures après la prestation de serment de Benjamin Netanyahou en tant que Premier ministre d'Israël, à la tête de ce que les analystes appellent le gouvernement de droite le plus radical de l'histoire du pays.

De violents affrontements ont éclaté lorsque l'armée israélienne a utilisé des drones pour larguer des gaz lacrymogènes. L'opération s'est terminée par l'arrestation d'Ahmed al-Masry, 17 ans, membre de la Tanière des lions.

Ahmed Jibril, directeur des ambulances et des urgences au Croissant-Rouge de Naplouse, a déclaré que 35 personnes avaient été blessées lors de l'assaut sur la ville.

Deux d'entre eux ont été abattus par les forces israéliennes, a-t-il précisé, dont un secouriste volontaire qui a reçu des balles dans le dos et la poitrine.

Jibril a révélé que 25 personnes ont subi les effets des gaz lacrymogènes, tandis qu'une personne a été touchée à la tête par une cartouche et a été blessée par des éclats d'obus.

Taysir Nasrallah, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah à Naplouse, a déclaré à Arab News que l'utilisation d'une force écrasante par l'armée israélienne pour arrêter un jeune de 17 ans indiquait l'ampleur de l'escalade qui attendait les Palestiniens aux mains du nouveau gouvernement Netanyahou.

«Nous nous attendons à ce que Naplouse soit le théâtre de nouvelles escalades sécuritaires dans les prochains jours, ce qui entraînera davantage de blessés, de martyrs et de détenus», a-t-il signalé, ajoutant que les Palestiniens sont prêts à riposter.

«Le jeune qui attaque un véhicule blindé israélien avec une pierre est parfaitement conscient qu'il ne lui fera aucun mal, mais il est déterminé à entraver l'armée et ses activités sécuritaires qui visent les combattants de la résistance palestinienne.

«Tout comme 2022 a été une année sanglante au cours de laquelle 225 Palestiniens ont été tués, nous nous attendons à un hiver chaud et sanglant après l'avènement du gouvernement Netanyahou et de sa bande de ministres extrémistes.»

Jeudi soir, l'armée israélienne a remis le corps d'un jeune homme, Ammar Mufleh, qui a été abattu par un soldat israélien à bout portant le 2 décembre dans la rue principale de Hawara.

Cela a alimenté la colère au niveau local et international, les dirigeants palestiniens décrivant sa mort comme une exécution.

Pendant ce temps, Salah Hamouri, un Palestinien ayant la nationalité française, a critiqué l'absence d'aide de la France et de l'Autorité palestinienne après avoir été expulsé par Israël vers la France suite à sa libération de prison il y a environ deux semaines.

«Je continuerai à lutter jusqu'à ce que je puisse retourner dans mon pays, la Palestine», a indiqué Hamouri, un avocat spécialisé dans les droits de l'homme, à Arab News depuis Paris.

Hamouri a affirmé qu'il envisageait de saisir la Cour pénale internationale contre la décision israélienne de son expulsion, affirmant qu'il s'agissait d'un crime de guerre.

Il a critiqué la négligence du gouvernement français et son manque de pression sur Israël afin d’empêcher son expulsion, ajoutant qu'aucun responsable français ne lui avait parlé.

Hamouri a déclaré à Arab News que les autorités israéliennes ne l’avaient informé de son expulsion que quelques heures avant d'être extradé.

Ses pieds et ses mains ont été attachés lorsqu'il a été emmené dans un avion d'El Al par quatre membres des services de sécurité israéliens, a-t-il souligné, et il est resté menotté jusqu'à l'atterrissage de l'avion à Paris.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com