Le Maroc clôture l’année 2022 en beauté

Le souverain marocain a lancé en 2022 le projet de réforme du Code de la famille, qu’il avait initié il y a vingt ans, après son accession au trône. (AFP)
Le souverain marocain a lancé en 2022 le projet de réforme du Code de la famille, qu’il avait initié il y a vingt ans, après son accession au trône. (AFP)
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Publié le Samedi 31 décembre 2022

Le Maroc clôture l’année 2022 en beauté

  • L’inflation importée a touché aussi bien les opérateurs économiques que le pouvoir d’achat des Marocains
  • Malgré la crise qui sévit au niveau international, le Maroc a pu tirer son épingle du jeu en se positionnant comme la meilleure alternative de sourcing des industriels

CASABLANCA: L'année 2022 a été très particulière et riche en événements au Maroc. Année de reprise économique après les effets de la crise de la Covid-19, elle a débuté, en février, par un conflit russo-ukrainien qui a engendré des tensions et de graves répercussions au niveau mondial. Le Maroc, de par l’ouverture de son économie à l’international, a subi de plein fouet les effets de cette crise que ce soit au niveau des matières premières dont les prix ont explosé, ou au niveau du coût du fret et des prix énergétiques qui ont atteint des records. L’inflation importée a touché aussi bien les opérateurs économiques que le pouvoir d’achat des Marocains. 

Le dynamisme observé au niveau économique en début d’année a ainsi marqué le pas quelques mois, mais le gouvernement marocain s’est attaqué à cette inflation à coups de subventions destinées à plusieurs pans de l’économie marocaine, notamment les transporteurs, afin de limiter les dégâts et pouvoir permettre une poursuite de la relance économique. Un programme de soutien très important a également été initié par le roi Mohammed VI à destination des agriculteurs marocains qui ont souffert de la sécheresse et de la hausse des prix des matières premières à cause de la crise en Ukraine, premier grenier du monde. 

Cette batterie de mesures de soutien s’ajoute à un chantier royal lancé en 2021 et dont l’opérationnalisation a eu lieu en 2022. Il s’agit de l’ambitieux chantier de la généralisation de la protection sociale, un programme qui renforcera le pouvoir d’achat des Marocains et leur assurera un meilleur accès aux soins et aux avantages sociaux. 

Le souverain marocain a lancé en 2022 le projet de réforme du Code de la famille, qu’il avait initié il y a vingt ans, après son accession au trône.

Dans le même esprit de préservation de la dignité des Marocains, le souverain marocain a lancé en 2022 le projet de réforme du Code de la famille, qu’il avait initié il y a vingt ans, après son accession au trône. Le nouveau Code de la famille sera modifié dans le sens de la réhabilitation du statut de la femme et la consolidation de son rôle au sein de la société marocaine. 

Au niveau de la diplomatie marocaine, l’année 2022 a été, le moins que l’on puisse dire, charnière. La crise diplomatique avec le voisin algérien s’est exacerbée avec la fermeture par les Algériens de tous les liens avec son voisin de l’Ouest. Toutes les tentatives de médiation, opérées notamment par des pays du Golfe, n’ont pas abouti. Cette crise sur l’intégration régionale du Maghreb risque de se poursuivre en 2023. 

En revanche, les liens avec les partenaires espagnols et allemands se sont raffermis après leurs crises diplomatiques avec le Maroc. Du côté français, l’année 2022 s’est clôturée par un dégel de la crise diplomatique qui avait trop duré. La France a levé ses mesures restrictives liées à l’octroi des visas et une visite officielle du président français Emmanuel Macron a été annoncée pour le premier trimestre 2023. 

Sur le plan économique, malgré la crise qui sévit au niveau international, le Maroc a pu tirer son épingle du jeu en se positionnant comme la meilleure alternative de sourcing des industriels, notamment européens, touchés par les tensions d’approvisionnement du côté chinois. L’industrie automobile marocaine a ainsi accueilli de nouveaux investisseurs étrangers. 

La fin de l’année a été marquée par l’exploit historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde 2022 du Qatar.  

L’année 2022 a également été bénéfique le groupe OCP, leader mondial dans les phosphates et les engrais, qui devra réaliser un chiffre d’affaires dépassant les 120 milliards de dirhams, une première dans l’histoire du groupe qui pèse près de 5% du PIB marocain. L’année a connu également des avancées importantes dans le projet structurant du gazoduc Maroc-Nigeria. Un projet qui assurera la souveraineté énergétique des pays de l’Afrique de l’Ouest et permettra une exportation du gaz africain, via le Maroc, vers l’Europe.

Rappelons que l’année 2022 a débuté, en février, par le drame du petit Ryan, resté coincé dans un puits. Le Maroc a mobilisé d’énormes moyens logistiques en déplaçant littéralement une montagne pour pouvoir l’extirper. Le drame a tenu en haleine toute la planète qui a montré sa solidarité avec le peuple marocain. 

Par ailleurs, la fin de l’année a été marquée par l’exploit historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde 2022 du Qatar. Malgré la défaite de la sélection marocaine en demi-finale face aux Bleus, les Marocains ont été très fiers de la participation marocaine et ont pu vivre d’intenses émotions de suspens et de joie, des émotions partagées par le monde entier, un véritable coup de pub pour le Royaume chérifien. Le Maroc a écrit l’histoire au Qatar et tout le peuple marocain, avec à son tête le roi Mohammed VI, est sorti dans la rue célébrer le parcours héroïque des Lions de l’Atlas. 


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

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  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.